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Ambiguïté

par Nicolas Demorand

Publie le lundi 21 mai 2012 par Nicolas Demorand - Open-Publishing
1 commentaire

L’UMP voudrait faire des législatives une revanche sur la présidentielle, pour reprendre ce qu’elle estime lui revenir de droit : le pouvoir. Que la gauche, elle, n’exercerait que par effraction, hasard ou circonstance exceptionnelle. Telle est la seule conviction avec laquelle la droite part au combat.

Car, pour le reste, aucun enseignement n’a encore été tiré de la défaite de Nicolas Sarkozy. Et donc aucune révision de doctrine, aucune réflexion sur le corpus idéologique, aucune ligne quant aux dérives extrême-droitières de la fin de campagne présidentielle.

Tout reste impensé, cette ambiguïté étant à la fois tactique (on n’en sort qu’à ses dépens, en se tirant une balle dans le pied à quelques semaines d’un scrutin) et, autrement plus grave, ontologique (qu’est-ce qu’être de droite aujourd’hui ?). La politique ayant horreur du vide, l’absence de réflexion au sommet risque d’être tranché par la base.

Dans toutes ces circonscriptions où la droite dure côtoie le Front national, parle à quelques toutes petites nuances près la même langue et ne voit donc pas de problème majeur à faire sauter les digues qui, jusque-là, semblaient intangibles. Marine Le Pen ne s’y trompe pas en remerciant, avec gourmandise, l’ex-conseiller Patrick Buisson de l’ex-président Sarkozy d’avoir mis le ver dans le fruit UMP.

Et le FN au cœur de la recomposition nécessaire, urgente, de la droite française. Après la perte du Sénat, de l’Elysée et, si la gauche reste vigoureusement mobilisée, celle de l’Assemblée, le bilan politique du sarkozysme apparaîtra dans toute sa crudité : un désastre pour la droite.

http://www.liberation.fr/politiques/2012/05/20/ambiguite_820133

Messages

  • De toutes façons, les politiques ultra-libérales de l’ump vont être poursuivies par le ps maintenant au pouvoir.

    Le changement ne se fera pas dans les urnes, dans ce système électoral, qui ne laisse de la place que pour deux partis, opposés en apparence, mais qui sont d’accord pour nous imposer des politiques d’austérité favorables aux capitalistes.

    Pour ceux qui en douteraient encore, il suffit de voir la composition du gouvernement provisoire pour comprendre qu’avec le ps, le changement pourra attendre encore... valls n’est guère différent de guéant ou d’hortefeux, d’autres ministres l’ont déjà été dans le passé (sapin, fabius...) et ils ne se sont pas illustrés par un socialisme débridé.

    Maintenant c’est à nous, par les luttes, les grèves etc... de changer les orientations politiques, les législatives ne sont qu’un leurre de plus. L’heure n’est plus au réformisme mais bel et bien à la révolution !!