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Le groupe volailler Doux envisage le dépôt de bilan

Publie le vendredi 1er juin 2012 par Open-Publishing
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Le n°1 européen de la volaille pourrait demander sa mise en redressement judiciaire vendredi au cas où il ne trouverait pas d’accord sur sa dette avec ses créanciers. Outre 3400 salariés, des centaines d’éleveurs français sont menacés.

437 millions d’euros. C’est la dette accumulée par le volailler Doux, leader européen du secteur dont le chiffre d’affaires a stagné en 2011 autour de 1,4 milliard d’euros. Une dette gonflée par les mésaventures du groupe au Brésil. 200 millions d’euros proviennent en effet de sa filiale brésilienne Frangosul, dont il a récemment cédé la gestion au géant brésilien de la viande JBS Friboi, tout en continuant à en assumer la dette. Une charge manifestement trop lourde...

Le géant français de la volaille, qui a récemment nommé un nouveau directeur général délégué, Jean-Charles Doux, fils du PDG Charles Doux, a en effet indiqué qu’il pourrait déposer son bilan dès vendredi et demander à être placé en redressement judiciaire. A moins qu’il ne parvienne à trouver un compromis avec ses créanciers... 3400 salariés en France sont concernés.

Des discussions ont été engagées jeudi au ministère du Redressement productif entre le leader volailler européen et ses créanciers. La direction du groupe familial devait se réunir d’ici vendredi matin pour arrêter sa décision, a précisé cette source.

800 éleveurs en difficultés

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a déclaré vouloir "absolument éviter que la filière volaille française (...) soit déstabilisée". Le ministre a indiqué dans un communiqué jeudi soir à l’AFP, suivre "avec une attention particulière la situation des 800 éleveurs qui sont les fournisseurs du groupe".

Un éventuel redressement judicaire serait demandé "le plus rapidement possible" et serait "bénéfique à deux titres : il apporterait une bouffée d’oxygène car la dette ne serait plus exigible, et il créerait un cordon sanitaire entre la France et le Brésil", pays siège d’une filiale très déficitaire, a détaillé le porte-parole.

Dans l’hypothèse d’un dépôt de bilan, "on est en train de travailler à une solution visant à protéger les fournisseurs stratégiques et les éleveurs dans le cadre d’une potentielle utilisation de cette procédure. C’est une priorité", a assuré le porte-parole.

Les producteurs de volaille ont appelé jeudi à une "nouvelle discussion" avec Doux, s’inquiétant notamment "du niveau des encours" supportés par les éleveurs. La Confédération française de l’aviculture (CFA) a dénoncé des délais de paiement allant "jusqu’à 120 jours".

Le groupe Doux est le principal bénéficiaire français de la politique agricole commune (PAC), avec 59 millions d’euros d’aides versées lors du dernier exercice. Spécialisé dans les volailles entières, les découpes de volailles et les produits élaborés à base de volaille, Doux revendique des clients dans 130 pays. Non coté en Bourse, le groupe ne publie pas le détail de ses comptes.

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/le-volailler-doux-au-bord-du-depot-de-bilan_297339.html

Messages

  • Bonjour,

    Les deux précédents commentaires cernent bien la "problématique" de ce dossier. J’ajoute une autre dimension : la malbouffe, subventionnée par la PAC, à laquelle le gouvernement, uniquement préoccupé par le sauvetage de la filière et des emplois, ne semble guère attacher d’importance. Que le numéro un européen de la volaille, dont le nom ne correspond nullement aux méthodes d’élevage pratiquées, connaisse un chiffre d’affaires en décrue signifierait-il que les consommateurs privilégient de plus en plus les petits producteurs, soucieux de l’environnement (y compris "l’habitat" des volatiles) et d’une alimentation saine, pour les bêtes et leurs clients ? Le hic pour les salarié(-e)s, qu’un dépôt de bilan mettrait sur la paille : en ce domaine également, la France, de par les orientations ultra-productivistes du principal syndicat de la branche, accumule les retards au niveau de la réflexion et des pistes à creuser pour sortir d’un modèle irresponsable et faciliter la reconversion professionnelle.