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Le harcèlement, c’est maintenant !

par Causette Le Mag

Publie le mardi 5 juin 2012 par Causette Le Mag - Open-Publishing
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Quel bonheur de me sentir libre d’user de mon statut pour obtenir de mon petit éphèbe de stagiaire ce que je souhaite de chair... De la main au paquet aux réflexions répétées sur la fierté de son cul, exit ma frustration ! Vive la relâche ! Et il aurait tout intérêt à être souple avec moi parce qu’un CDI, aujourd’hui, ça ne se trouve pas sous la culotte d’un cheval.

Et quand bien même voudrait-il me traîner au pénal, il l’aurait dans son joli p’tit baba parce que, depuis le 4 mai, le harcèlement sexuel, c’est permis ! Pour se rendre compte du vide juridique actuel, il faut regarder de près la directive européenne de 2002 qui servira très probablement de base à la loi qui redéfinira le harcèlement sexuel : « Un comportement […] à connotation sexuelle […] avec pour effet de […] créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant […] » « Dégradant », j’adore ce mot. Mais profitons-en vite, car ça ne devrait pas durer. En effet, l’unanimité semble réunie pour dire qu’il faut une nouvelle loi, au plus vite et donc « avant l’été ».

Et puis, tout compte fait, je ne crois pas avoir l’étoffe d’une harceleuse. Allez, j’épargne à mon mignon jouvenceau les tourments imposés par mes appétits de prédatrice... Je m’en vais plutôt asticoter ceux qui se moquent de nous, en première ligne desquels les membres de ce Conseil constitutionnel qui, ai-je appris d’une source proche de lui, a abrogé cette loi, sans attendre qu’une nouvelle soit votée, au prétexte que « seules quelques dizaines de plaignantes » verraient leur procédure annulée. Alors qu’elles avaient courageusement osé se lancer en justice.

Imaginerions-nous que, pour une pure question de droit, ce même Conseil autorise, ne serait-ce que pour un mois, que l’on conduise sans permis, arguant du fait que l’on n’aurait que « quelques dizaines » de conducteurs fous sur les routes ? Bien sûr que non. Ou alors je méconnais l’immensité du sens de l’humour des papés ventripotents du Conseil. Pourtant, jouer les chauffards sans permis est puni de la même peine que ce que l’était le harcèlement sexuel : un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. À délit équivalent, victime équivalente, non ? Là est l’enseignement : « Ce seuil de tolérance que l’on a lorsqu’il s’agit d’une femme, on ne l’a sur aucun autre sujet qui a trait à l’intégrité, au respect du corps de l’individu. » C’est ce que dit Marie-George Buffet dans le très beau documentaire Madame la ministre qui sera diffusé le 18 juin sur France 3.

Sept femmes, de droite comme de gauche, toutes anciennes ministres, y tombent pour une fois d’accord : « Les hauts lieux de pouvoir concentrent tous les conservatismes. »

C’est pourquoi il faut les pénétrer !

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