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Les Amis de la Terre lancent la campagne « La nature n’est pas à vendre ! »

par Amis de la Terre

Publie le samedi 9 juin 2012 par Amis de la Terre - Open-Publishing
3 commentaires

5 juin 2012,
Par Juliette Renaud

Paris, le 5 juin 2012 – A l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, et à deux semaines de l’ouverture de la Conférence des Nation unies sur le développement durable à Rio (Brésil), Les Amis de la Terre France lancent une campagne pour dénoncer les dangers de la financiarisation de la nature. Ils décryptent dans une brochure « La nature n’est pas à vendre ! », les enjeux et impacts sociaux et environnementaux de « l’économie verte », qui entend multiplier les instruments et mécanismes de marché pour « gérer » la nature et le bien-être humain. Les Amis de la Terre organisent à cette occasion de nombreuses activités en France autour de Rio+20 et participeront au Sommet des Peuples à Rio, qui se tiendra en marge de la Conférence officielle des Nations unies, pour faire valoir les alternatives à cette mainmise de la finance et des multinationales sur la nature [1].

Spéculation sur les denrées alimentaires, sur l’énergie, création des marchés carbone et bientôt, de marchés incluant les forêts et des écosystèmes entiers [2] : les acteurs financiers s’infiltrent chaque jour un peu plus dans la sphère de la nature et du vivant, avec comme résultat une aggravation des crises écologique, climatique et sociale.

Car selon la logique financière, les « services » fournis gracieusement par la nature seraient insuffisamment reconnus, et il faudrait donc leur donner un prix. Un groupe de banques, associées au PNUE-Finance [3], lancent d’ailleurs à l’occasion de Rio+20 une « Déclaration sur le capital naturel » [4], qui traduit parfaitement leur vision de la nature comme un simple capital, et leur soutien aux mécanismes poussant à la financiarisation de la nature. Tout comme les acteurs financiers, les multinationales entendent se saisir des nouvelles opportunités de cette « finance verte », qui est un moyen de continuer leurs bonnes vieilles pratiques de rentabilité tout en affichant un prétendu comportement responsable.

Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Finance privée aux Amis de la Terre France commente : « Nous ne voulons pas de cette "économie verte" qui ne fait qu’accroître les injustices sociales et la crise écologique. Elle constitue un puissant levier pour réduire davantage la responsabilité des entreprises qui vont pouvoir contourner les législations sociales et environnementales, et s’approprier des biens naturels au détriment des communautés locales ». En effet, notamment au travers des mécanismes de compensation, les entreprises peuvent continuer à polluer ou à détruire l’environnement sans remettre en cause leurs pratiques. Le bilan désastreux des marchés carbone en est d’ailleurs la preuve : ils ont permis aux banques et multinationales de faire des profits, tandis que la crise climatique a continué à s’aggraver. De plus, les projets mis en œuvre pour obtenir des crédits carbone ont conduit à des violations des droits des communautés locales, et à de nouveaux accaparements de terres et de biens naturels.

Juliette Renaud poursuit : « Il est impératif que les Nations unies et nos gouvernements résistent aux pressions de la finance et des entreprises et mettent un frein à cette financiarisation de la nature. La priorité doit être la reconnaissance des droits des communautés et la remise en cause de nos modes de vie insoutenables. Ces communautés ont su préserver leurs territoires et les biens naturels qui s’y trouvent depuis bien longtemps et doivent donc être les acteurs centraux de leur gestion et préservation. C’est à nos sociétés de changer de mode de développement, actuellement dans l’impasse, plutôt que d’en faire subir les conséquences aux autres en niant leurs droits fondamentaux ».

Avec la publication de « La nature n’est pas à vendre ! » [5] et leur participation au Sommet des Peuples à Rio, Les Amis de la Terre France entendent alerter les citoyens et les décideurs politiques sur l’écran de fumée qu’est l’économie verte, et les dangers que représente la financiarisation de la nature. Ils proposent aussi des alternatives et recommandations concrètes reposant notamment sur la gestion communautaire des biens naturels, le contrôle citoyen des grands choix de sociétés (modèle énergétique, grands projets d’infrastructure, …). Les Amis de la Terre demandent qu’aucun nouveau marché sur les biens naturels ne soit créé, et que les acteurs financiers soient exclus des marchés existants.

Contact presse :
Caroline Prak : 06 86 41 53 43 – 01 48 51 18 96 – caroline.prak MML amisdelaterre.org
Juliette Renaud : 01 48 51 18 92 - juliette.renaud MML amisdelaterre.org

Notes :

[1] Juliette Renaud représentera les Amis de la Terre France lors du Sommet des Peuples, et prendra part aux actions menées par la fédération internationale à Rio, du 14 au 27 juin 2012. Plus d’informations sur les activités organisées par Les Amis de la Terre en France et à Rio dans le document téléchargeable ci-dessous.

[2] Il est prévu d’inclure les forêts et même l’agriculture dans les marchés carbone au travers notamment du mécanisme REDD+. De même, il existe déjà des projets de compensation biodiversité, comme ceux mis en place en France par la Caisse des Dépôts et Consignations. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[3] Branche du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, qui intègre des banques privées, et leur permet donc de faire passer leurs intérêts privés au travers d’une institution internationale qui est sensée défendre les intérêts publics.
Les Amis de la Terre International se mobilisent d’ailleurs à l’occasion de la Conférence des Nation Unies sur le développement durable à Rio pour dénoncer le poids des lobbies industriels dans les négociations. Ils lancent aujourd’hui une campagne contre la capture et le contrôle des Nations unies par les multinationales, avec une pétition adressée à Ban Ki-moon. De plus, un rapport des Amis de la Terre International sera publié à l’occasion d’un side-event organisé à Rio le 21 juin. Pour en savoir plus, cliquez ici.

[4] Pour en savoir plus, cliquez ici.

[5] Document téléchargeable ci-dessous. Cette brochure est publiée en partenariat avec l’Aitec et Attac. Elle sera disponible en anglais à partir de la semaine prochaine. Pour plus d’information sur cette campagne, cliquez ici.

Brochure AT- La nature n’est pas à vendre !

 Activités des Amis de la Terre autour de Rio+20

http://www.amisdelaterre.org/Sommet-Rio-20-des-Nations-unies.html

Messages

  • La marchandisation de la nature elle est en marche depuis pas mal de temps et beaucoup de gens tmbent les pieds dedans...

    Les produits Bio qui n’en sont pas, les maisons "écolos" qui sont de la fumisterie (rien ne remplacement une véritable maison faite avec des murs de 80 cm d’épaisseur avec des peirres et un liant de terre, rien ne remplacera les poutres de 40 cm de côté (on utilise aujourd’hui des planches qui dureront même pas trente années, rien ne vaut une maison faite avec des matériaux naturels et c’est là un savoir faire que l’on perd...

    Je m’indigne aussi sur le fait que l’on favorise le concept du vélo à louer, et maintenant de la voiture électrique à louer, et là avec le soutien de certaines personnes qui se disent "éclogistes" il est vrai qu’il y a de plus en plus un fossé entre l’écologisme et l"écologie...

    Quant au réchauffement climatique il sert bien des affairistes et des gouvernements pour dicter des mesures qui en fait engendrent des marchés pour leurs petits amis...

    On s’attaque aussi aux véhicules à moteur diesel (1) en mettant en avant leur pollution, mais on évite de parler des camions, qui ne sont pas près d’être électriques, les trains eux le sont et c’est là un moyen de transport des marchandises qui est loin de polluer comme les gros camions ceci dit en passant...

    On s’attaque à la qualité de l’air ce qui est prétexte à mettre des parkings payants aux alentours des voies piétonnes, le fric toujours le fric...sous quelque prétexte que ce soit il y a toujours des profiteurs.

    Ne parlons pas aussi de la pollution des esprits avec les "écolos de pacotille" comme EELV qui ont tous les défauts des politiques et qui au fur et à mesure que le temps passe ne représentent plus l’esprit écologiste (non cumul des mandats etc)...

    On va pas y passer la journée mais il y en a assez de toutes ses pantalonnades.
    Le meilleur moyen de combattre cette société de merde c’est déjà de chercher à vivre en toute indépendance et libre, ne pas participer à cette société de consommation est déjà un bon départ pour une autre forme de société où l’homme ne sera plus un chien pour l’homme.

    1) Rappelant que le moteur diesel ne fonctionne pas qu’avec du gaz-oïl mais aussi avec de l’huile végétale, et c’est bien ce qui est le bémol pour certains profiteurs, alors on trouve à ce moteur tous les défauts...au fait on ne parle pas de certaines voitures qui fonctionnent elles avec un moteur électrique ou à essence...ils sont d’une couleur très éloignée du vert de la nature ces écolos.

  • ..."on ne parle pas de certaines voitures qui fonctionnent elles avec un moteur électrique ou à essence..."

    Lire : On ne parle pas de certaines voitures qui fonctionnent elles non pas avec un moteur électrique ou à essence mais avec un moteur à eau notamment, il y a même un type de moteur hydrogène et électrique la Honda FCX Clarity qui utilise la technologie de Genepax, l’ennui c’est que la cinquantaine de véhicules construits sont loués...aux U.S.A. comme par hasard...
    On en revient toujours au même problème...

    Mais il y a d’autres espoirs en ce qui concerne les véhicules qui peuvent se dispenser de se rendre à la pompe là où coule un liquide qui est à l’origine de biens des massacres sur terre.

    Là où il y a du pétrole en terre étrangère vous trouverez toujours des gens qui se soulèvent, armés par on ne sait qui, vous trouverez toujours des envahisseurs, des colonisateurs des voleurs, des assassins...
    Par contre dans les pays pauvres, les peuples se meurent dans l’indifférence génétrale...il suffirait pourtant qu’un jour il y ait un espoir de trouver de l’or noir, du pétrole de schiste ou encore de l’uranium...alors il y aurait un soulèvement armé contre la misère ou d’autres prétextes...car ce qui compte c’est la finalité de l’action...elle peut mener toutefois au néant...

    Aujourd’hui nous voyons que les conflits armés n’inquiètent pas les "écologistes de pacotille" la pollution de ces armes on n’en parle pas pourtant toutes ces déflagrations ces explosions bouleversent l’atmosphère, il ne faut pas s’étonner d’avoir un été pluvieux...Au moins on n’entend pas à la TV ou autre qu’on va manquer d’eau prochainement, les centrales nucléaires n’en manquent pas pour refroidir leurs réacteurs et c’est bien mieux comme ça...Au moins les actionnaires des groupes qui voudraient monopoliser l’eau se taisent, l’or blanc est bientôt une manne pour tous ces mauvais, ces truands qui pourrissent notre planète.

    J’en viens en fait à cette vérité : la haute finance a une part importante de responsabilité dans la destruction de notre environnement. Prenons Monsanto, Total (et les autres) etc pourtant c’est toujours le citoyen qui paye les pots cassés, quant à sa santé n’en parlons pas, on va vous prétexter qu’à cause de la pollution de l’air il risque de perdre quelque mois de vie (pollution due aux diesels -et pourqoi pas-) par contre rien sur la pollution de l’air par les avions dont les conséquences sont très importantes, comme quoi voir la paille dans l’oeil de son voisin est une chose avoir une poutre dans l’oeil en est une autre, que le bois soit vert ou non l’impact est le même.