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Le "non" à la Constitution européenne s’invite à la manifestation pour la défense des services publics

Publie le dimanche 6 mars 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Responsables politiques, élus, représentants de syndicats et simples citoyens se sont retrouvés samedi après-midi à Guéret (Creuse), pour manifester en faveur de la défense des services publics. Malgré le mauvais temps, plus de 4.000 personnes, selon la police, ont participé au rassemblement, marqué par des appels au "Non" à la Constitution européenne, au lendemain de l’annonce de la date du référendum sur le texte qui se tiendra le 29 mai.

Parmi les personnalités politiques, figurait François Hollande, qui a été froidement accueilli par de nombreux manifestants, en majorité des militants du syndicat Sud et de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

Le Premier secrétaire du Parti socialiste, accompagné de la présidente de la région Poitou-Charentes, sa compagne Ségolène Royal, a été hué et accueilli à coups de jets de boules de neige et de quelques oeufs qui ont atteint son entourage. "Giscard, Chirac, Hollande, même combat", scandaient les manifestants hostiles au numéro un du PS.

Le nouveau leader des Verts Yann Wehrling, la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet et le porte-parole de la LCR Olivier Besancenot étaient également présents à cette manifestation, où des pancartes en faveur du "Non" à la Constitution européenne côtoyaient celles pour la sauvegarde et le développement des services publics, mot d’ordre initial du rassemblement.

"Chirac, Giscard, Hollande, ça suffit comme ça. Précarité, licenciements, votre Constitution, on n’en veut pas", lançaient notamment des participants.

Un appel qu’a rejeté le Premier ministre du Parti socialiste. "Il y en a qui sont venus ici faire un débat sur la Constitution européenne. Or, elle n’est pas ici en cause. Ce qui est en cause, c’est la politique du gouvernement (Raffarin). Ce serait d’ailleurs un paradoxe que de faire un débat sur la Constitution quand c’est le gouvernement qui en cause", a souligné François Hollande.

Et d’ajouter : "L’enjeu méritait tous les efforts pour venir jusqu’ici". Au-delà de la défense des services publics, c’est "la défense d’un territoire, c’est la défense d’une conception de la vie, c’est-à-dire de l’égalité de tous pour accéder aux services essentiels, que ce soit le chemin de fer, l’école, les recettes des finances. Il faut que nous ayons à chaque fois où que nous soyons accès aux services publics".

"Les services publics sont aujourd’hui remis en cause et quelque part, c’est la remise en cause des droits de chaque citoyen et chaque citoyenne à avoir accès à la Poste, à l’énergie et peut-être demain, à la santé et à l’école", a pour sa part estimé Marie-George Buffet.

Yann Wehrling a de son côté expliqué qu’il était venu à Guéret "pour soutenir un mouvement qui nous semble être d’envergure nationale". "Beaucoup de secteurs ruraux sont menacés aujourd’hui par une politique du gouvernement qui tend à réduire la présence des services publics et c’est toute une déliquescence du tissu social qui est en train de s’opérer", a-t-il dit. "Et nous sommes là pour dire non à cette dérive".

Plusieurs élus avaient aussi fait le déplacement, dont le président du conseil général de la Creuse Jean-Jacques Lozach et le président de la région Centre Michel Sapin, pour défiler aux côtés des manifestants, qui comptaient dans leurs rangs des membres de syndicats (CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires/Sud, Confédération paysanne) et de mouvements tels ATTAC.

Commencée sous le soleil et dans le froid, la manifestation, qui a duré un peu moins de deux heures, s’est achevée sans incidents sous de fortes chutes de neige. Le mauvais temps était déjà venu jouer les trouble-fêtes, plusieurs autocars en provenance de Moselle et du Sud-Ouest annulant le déplacement à destination de Guéret, selon un représentant de Sud.

Les organisateurs, compte tenu des conditions météo, ont cependant estimé que la mobilisation était un succès. Le rassemblement de samedi faisait suite à la démission, le 23 octobre 2004, de 263 élus creusois pour protester contre la disparition des services publics après l’annonce de la fermeture de plusieurs perceptions dans la Creuse, devenue depuis le département symbole du déclin des services publics. Selon la police, la dernière manifestation à Guéret sur le sujet avait rassemblé un millier de personnes le 13 novembre 2004. GUERET (AP)

Messages

  • Cher amis, chers camarades, Toutes mes plus vives et plus émues félicitations ! Il est temps que cela bouge et que le "NON" à cette Europe libérale, arrogante, que d’aucuns voudraient nous imposer, se fasse entendre ! Je vous ai vu sur France 3 (Mélanchon, Buffet,...vous tous, nombreux et merveilleux ! / je comprends mal la présence de Hollande !?), je vous lis ici. Je me sens regonflé ! Continuez les gars ! Je dois me rendre bientôt en France pour voir un ami. J’espère avoir l’occasion de faire un peu de "tourisme militant" et de coller, distribuer avec vous pour faire entendre votre-notre "NON" populaire à l’aggresssion libérale. Je crois que je ne suis pas le seul "Belge" dans ce cas, vu les échéances de votre côté. De ce côté-ci de la frontière, en Belgique, le pouvoir (y compris nos chères édiles du parti socialiste !) rechigne (en faisant dans le faux-fuyant ou les faux prétextes) à faire voter ce dangereux projet de traîté constitutionnel. Nous ne nous résignons pas encore mais, si un vote a lieu, je compte sur vous, amis et camarades français, pour passer la frontière et nous aider à votre tour à faire connaître un non belge et populaire. Contre l’internationale des patrons, VIVE L’INTERNATIONALE DES PEUPLES ! Bravo à tous ! Vive l’Europe... citoyenne et solidaire et non, décidémment NON à cette Europe des riches, des banquiers et autres nantis que nos TV serviles vantent sans discontinuer ! C’est nous, dans la solidarité active qui allons vraiment construire l’EUROPE, mais ce sera NOTRE Europe, pas la leur ! Courage et félicitations à tous ! Bravo, bravo, bravo !!!!!!!! Guéret est devenue aujourd’hui un symbole de poids. Sera-ce le symbole du début de la reconquête ? A nous d’écrire l’Histoire ! Mes amitiés. Albert Jenhai (citoyen liègeois/ Belgique)

    • Efforçons-nous de ne pas tenir de propos diffamatoires, et pourtant force est de constater que Hollande et Chirac s’entende comme cul et chemise. Qu’ont-ils donc à cacher à nous, petits citoyens qui subissons les actualités télévisées comme la pub pour les yaourts aux vertus médicinales miraculeuses. Pourquoi tant de hâte pour nous faire voter. Le temps travaillerait-il pour une vérité que ni Chirac ni Hollande ne souhaitent que nous découvrions ?
      Non, pas de diffamations dans ce message, l’empressement de nos deux acolytes parle de lui-même.
      Et puisque, de toute évidence, il vaut mieux pour Jacques et François que l’on en sache le moins possible sur cette mystérieuse constitution, je propose que l’on applique un principe très à la mode actuellement et justifié par l’ignorance dans laquelle on se plaît à nous maintenir : Au nom du PRINCIPE DE PRECAUTION, Votons NON.
      Gilbert SORDOILLET, Dijon

  • Une petite illustration de la place des SIG (et non services publics ...) dans la constitution :

    article III-238

    "[...]Sont compatibles avec la Constitution les aides qui répondent aux besoins de la coordination des
    transports ou qui correspondent au remboursement de certaines servitudes inhérentes à la notion de
    service public
    .

    Il suffisait de le dire ...

    Constitution européenne, les raisons du NON

    • "Le sort de la France, le sort des Français, comme le sort des Européens en général, se jouent de plus en plus au terme d’une discussion entre les dirigeants"

      Jacques CHIRAC (Tokyo, 27 mars 2005)

      Chirac a très bien résumé ici la dérive anti-démocratique de la mondialisation politique. Fini les peuples qui, par leurs suffrages, décident de leur avenir. Leur sort est désormais aux mains des vrais décideurs : les dirigeants et autres bureaucrates éclairés.

      Chirac ne fait que confirmer ici l’importance démocratique du référendum (une chance unique d’expression du peuple sur un sujet majeur), et la nécessité de dire NON à la globalisation politique qui dilue les démocraties nationales dans un cadre euro-mondialiste de plus en plus large. Plus le cadre politique européen s’élargit, plus les européens se trouvent éloignés des centres de décision et plus leur capacité de décider de leur sort se trouve réduite. La bureaucratie et la globalisation politique européennes tuent la démocratie. Merci à Chirac de l’avoir dit si clairement. On pensait que Bayrou était le OUI-OUI le plus nul, mais à bien y réfléchir Chirac apparaît comme un sérieux challenger... Il sait trouver les mots justes pour convaincre de voter NON à la constitution européenne !