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Francis Wurtz : "La fuite en avant libérale"

Publie le mercredi 23 mars 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Propos recueillis par P. F.

Francis Wurtz, président du groupe GUE-NGL à Strasbourg.

La GUE-NGL et ATTAC ont organisé, vendredi à Bruxelles, une journée de dialogue sur la directive Bolkestein, avec la participation d’une centaine de syndicats et d’ONG. Pourquoi ?

Francis Wurtz. Nous avons souhaité ne pas faire une audition d’experts traditionnelle, mais une forme d’expertise sociale, en donnant la parole aux syndicats, aux ONG, à tous ces mouvements qui ont contribué à briser le silence sur cette directive et analysé de façon concrète son impact sur les populations. Cette forme de dialogue social est une démarche exceptionnelle au sein du Parlement européen.

Outre la directive Bolkestein, vous insistez sur l’existence d’autres menaces sur les droits sociaux au sein de l’Union...

Francis Wurtz. La directive Bolkestein n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. La directive sur le temps de travail, actuellement en chantier, mériterait de faire beaucoup de bruit. Souvenons-vous qu’en 1919, la première convention de l’Organisation internationale du travail limitait le temps de travail à 48 heures. C’est encore la limite actuelle. Mais avec la directive que la Commission vient de présenter, on recule sur ces acquis. D’abord parce qu’il y est prévu l’annualisation du temps de travail, selon les besoins des entreprises. Mais surtout parce quest prévu qu’un salarié aura, si l’on peut dire, le droit de renoncer à ses droits, en « acceptant » de travailler jusqu’à 65 heures.

Établissez-vous un lien entre ces attaques et la « stratégie de Lisbonne » ?

Francis Wurtz. Il y a un ciment commun : on fait passer les réformes libérales par la promesse d’un progrès social, comme on l’a fait en promettant le plein-emploi quand la stratégie de Lisbonne a été adoptée. Pourtant, même les dirigeants de l’Union sont obligés de reconnaître que les objectifs de Lisbonne n’ont pas été tenus. Mais leur conclusion, c’est d’aller plus loin dans la fuite en avant libérale. Sur la base d’un constat d’échec reconnu, on dit qu’il faut aller plus loin et plus vite ! Cela montre l’importance de s’intéresser aux lignes directrices contraignantes et aux structures chargées de les faire respecter dans les traités et les grandes entreprises de l’UE. Ce qui nous ramène à la constitution européenne...

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Amis et camarades français,
    Je vous écris d’un pays, la Belgique, où on ne consultera pas le peuple au sujet de la constitution européenne. J’en garde un sentiment de frustration et d’amertume formidable !
    Le peuple de France est donc le dépositaire d’un combat européen général. L’espoir passe par vous ! Que le NON à cette consitution des ténébres l’emporte pour que vive, enfin, l’Europe des peuples, de l’amitié, de la fraternité.
    Amitiés.
    Albert Jenhai

  • J’admire enormement votre combat. Je proviens d’un pays candidat, futur membre de l’Union. Je crains le dumping social en tant que resultat de l’extreme ouverture de mouvement. C’est bete : les Francais craignent les nouveaux pays membres, a cause du dumping social. Chez nous, les delocalisations, ca commence deja : vers la Chine, vers l’Ukraine,vers la Russie et la Moldavie. A partir de 2007 les patrons vont deplacer leurs affaires vers ces pays, seulement du fait qu’un employe gagne moins que dans mon pays , et parce que ils n’y a pas des contraintes enviromentales.
    Voila pourquoi la lutte francaise du NON est importante pour nous : rejeter ce simulacre de constitution, c’est donner un signal au politiques qu’on veut pas une Europe ultraliberale. Comme toujours, la France est le drapeau des peuples et trace les lignes de force de la pensee universelle. Allez au vote et dites NON ! Merci !