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"Les agriculteurs, les viticulteurs ont de bonnes raisons de voter non !"

Publie le vendredi 25 mars 2005 par Open-Publishing
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Propos recueillis par GÉRARD MORIN

INTERVIEW : BERNARD GOURSAUD, MAIRE DE BRIE-SOUS-MATHA (CHARENTE-MARITIME)

"Les agriculteurs, les viticulteurs ont de bonnes raisons de voter non !"

Tu es membre du Comité national pour le vote non à la Constitution européenne, pour la défense des services publics et des communes, et tu étais en tête du cortège de la manifestation du 22 janvier à Paris. Quelle est ton appréciation de la situation ?

Cette manifestation est une réussite. C’est important de bien faire comprendre que la Constitution européenne veut parachever tout ce que l’Union européenne est en train de détruire.

A la réunion du comité départemental de Charente-Maritime du 15 février, nous l’avons répété : qui peut nier aujourd’hui que c’est l’Europe de Maastricht qui veut imposer la suppression des services publics, les privatisations, les délocalisations, l’intercommunalité forcée ? Il faut le dire clairement. Pour sauver la République et les services publics, il faut assurer la victoire du non.

Je pense que le non progresse. Je m’en aperçois en milieu mural.

Quand on explique bien les choses, on est compris. Je l’ai écrit dans le bulletin municipal.

Que penses-tu de la conférence nationale des services publics en milieu rural que veut organiser le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin ?
C’est fait pour bloquer la mobilisation. Les maires et la population veulent garder leurs services publics tels qu’ils existent. Ils veulent garder leur bureau de poste, leur perception... On ne veut pas des " services publics" comme l’Europe le veut avec les SIEG. Ce ne sont pas des services publics républicains. Le gouvernement sait bien que les maires résistent partout. Le but qu’il s’est fixé n’est pas encore atteint. Il faut continuer à se battre et constituer partout des comités. Ils savent que le non gagne du terrain. Nous organiserons à Matha une réunion pour le non le 22 avril.

Et l’intercommunalité, où en est-on ?
On en est maintenant à l’acte II de la décentralisation. On veut imposer de nouveaux transferts de compétences aux communautés de communes. Au-delà des délais impartis, les compétences seront transférées automatiquement à la communauté de communes. On va ainsi vider peu à peu les communes de leurs prérogatives et de leur substance. On pourra également regrouper des communautés de communes à l’échelle d’un pays, par exemple. Le vote de la commune sera ainsi complètement noyé dans la masse et elle ne représentera plus rien. C’est tourner le dos à la démocratie.

En ce moment, on parle beaucoup de l’agriculture et de l’Europe. On entend dire que ce sont les agriculteurs qui ont le plus profité de l’Europe ?

C’est une contre-vérité. A chaque nouvelle PAC, des milliers d’exploitations agricoles disparaissent. Le Salon de l’agriculture est là pour cacher soigneusement toutes les difficultés et tous les problèmes rencontrés par les agriculteurs.

Sait-on, par exemple, que, dans notre région, depuis dix ans, chaque année, 10 % des exploitations viticoles disparaissent et qu’en plus nous croulons sous des contrôles excessifs de l’Europe, ce qui n’empêche pas l’organisation au plus haut niveau des fraudes à l’exportation. Les agriculteurs, les viticulteurs ont de bonnes raisons de voter non au référendum sur la Constitution européenne.

Dans notre département et à l’échelle nationale, le MODEF s’est positionné clairement pour le non.

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