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Ne sèche pas tes larmes, bois-les !! première partie

Publie le samedi 26 mars 2005 par Open-Publishing

de Laiguillon

L’eau, c’est la vie !! L’eau est transparente comme pour montrer qu’il n’est nul besoin d’esbroufe pour être essentiel. L’eau tombe, gicle, coule et sèche,...et tout recommence. L’eau c’est la vie et sans eau pas de vie, l’eau est INEVITABLE !

Et bien oui, vous le savez, vous faites des efforts pour ne pas la gaspiller, nous faisons des efforts pour la protéger, l’assainir. Nous avons compris, dans les pays riches, que notre futur va dépendre de cette eau. Dans les pays pauvres, il n’est nul besoin de leur faire un cours, ils crèvent parce qu’ils en manquent alors croyez-moi, ils sont instinctivement sensibles au problème de l’eau. Des hommes et des femmes donnent de leur temps pour installer l’eau où elle n’est pas. Nous-même, nous coupons l’eau pendant que notre brosse à dents nous peaufine notre sourire.

Nous sommes allés à l’école, alors lorsque l’on nous dit que l’eau est aussi une terrible ennemie, nous savons pourquoi. L’eau doit courir pour être notre amie. Si l’eau est bloquée, alors comme pour se venger, elle laisse des organismes se développer en son sein et elle tuera par milliers...

On ne rigole avec l’eau et franchement voilà bien un des rares sujets sur lequel tout le monde est d’accord.

« Nous ne pouvons pas nous passer d’eau !! ».

Cette phrase, nous sommes tous à l’avoir compris, le problème, c’est que nous ne l’avons pas tous forcément compris de la même manière !!

A - ETAT MONDIAL DE L’EAU

A.1 Situation générale

A.1.1 Situation Mondiale (référence : dossier UNESCO)

Bien que l’eau soit la première substance de la planète, elle n’est formée qu’à hauteur de 2,53 % d’eau douce, le reste étant de l’eau de mer. Les deux tiers de cette eau douce sont en outre immobilisés dans les glaciers et les neiges éternelles. À l’eau douce accessible dans les lacs, rivières et aquifères s’ajoutent les 8 000 kilomètres cubes (km3) stockés dans des réservoirs créés par l’homme. Les ressources en eau sont renouvelables (sauf certaines eaux souterraines), avec d’énormes différences de disponibilité selon les régions du monde et des variations considérables, dans de nombreux endroits, en termes de précipitations saisonnières et annuelles. Celles-ci constituent la principale source d’eau pour toutes les utilisations par l’homme et pour les écosystèmes. Elles sont absorbées par les plantes et par les sols, s’évaporent dans l’atmosphère par évapotranspiration et s’écoulent dans la mer grâce aux rivières, ainsi que dans les lacs et les zones humides. L’eau de l’évapotranspiration alimente les forêts, les cultures et les pâturages des zones non irriguées, ainsi que les écosystèmes.

Nous prélevons 8 % de la quantité annuelle d’eau douce renouvelable et nous récupérons 26 % de l’évapotranspiration annuelle et 54 % du ruissellement accessible. Le contrôle du ruissellement par les êtres humains est désormais mondial et nous sommes des acteurs importants du cycle hydrologique. La quantité d’eau utilisée par personne s’accroît (en raison de l’amélioration des modes de vie) et la population augmente. En conséquence, le pourcentage d’eau prélevée s’élève aussi. À cela s’ajoutent les variations spatiales et temporelles de l’eau disponible. Ainsi, l’eau nécessaire à toutes nos utilisations se raréfie et nous nous acheminons vers une crise de l’eau. Les ressources en eau douce sont en outre réduites par la pollution.

Environ 2 millions de tonnes de déchets sont déversés chaque jour dans des eaux réceptrices, notamment des effluents industriels et des produits chimiques, des matières de vidange et des déchets agricoles (engrais, pesticides et résidus de pesticides). Bien que les données fiables sur l’importance et la gravité de la pollution soient incomplètes, on estime que la production mondiale d’eaux usées est d’environ 1 500 km3. Si l’on admet que 1 litre d’eau usée pollue 8 litres d’eau douce, la pollution mondiale actuelle pourrait atteindre 12 000 km3. Comme d’habitude, les populations pauvres sont les plus affectées : 50 % de la population des pays en développement est exposée à des sources d’eau polluées.

A.1.2 Situation française (rapport numéro 215 de 2002 du Sénat)

Il tombe 440 milliards de m3 de précipitations par an en France. 61 % de cette eau s’évaporent. 16 % ruissellent et rejoignent les cours d’eau, les mers et les océans. 23 % pénètrent dans la terre pour reconstituer les nappes souterraines. La France a de très bonnes possibilités naturelles pour stocker l’eau, grâce aux chaînes de montagnes et à ses importantes nappes souterraines.

Malgré cette abondance, on a construit des barrages et des réservoirs, pour faire face à des manques d’eau temporaires dans certaines régions.

D’où vient l’eau utilisée pour produire l’eau potable de la population française ?

Elle vient à 60 % d’eaux souterraines et à 40 % d’eaux des rivières, des fleuves et des lacs. L’ensemble des cours d’eau en France représente une longueur totale de 270000 kilomètres. Les quatre grands fleuves (Garonne, Loire, Rhône, Seine) collectent 63 % des eaux du pays.

La France est divisée en six grands bassins versants (Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée-Corse et Seine-Normandie) : leurs frontières correspondent aux "lignes de partage des eaux". Dans chaque bassin, toutes les eaux reçues suivent une pente commune vers la même mer. À chacun correspond, depuis 1965, une Agence de l’eau.

La fourniture d’eau potable à la population française représente environ 6 milliards de m3 par an. Le chiffre atteint 32 milliards de m3 par an si l’on y ajoute l’eau utilisée, en France, pour l’agriculture, l’industrie et la production d’énergie (estimation datant de 1999/2000). C’est un chiffre assez modéré.

Globalement, la France ne manque pas d’eau. Les besoins annuels sont estimés à 16 milliards de m3 répartis en trois composantes d’égale importance : la fourniture d’eau potable à la population, l’arrosage ou l’irrigation agricole, et l’industrie (hors production d’énergie). Face à ces besoins, la France dispose de ressources potentielles très importantes : les précipitations annuelles représentent 440 milliards de m3, le stock mobilisable d’eaux souterraines est estimé à 2.000 milliards de m3, et les 270.000 km de cours d’eau ont un débit de 170 milliards de m3 par an.

Les besoins peuvent donc être satisfaits sans inquiétude, même si localement ou temporairement, un déficit d’eau peut apparaître. L’eau utilisée pour produire de l’eau potable vient à 63 % d’eaux souterraines et à 37 % d’eaux dites superficielles, issues des cours d’eau ou des lacs. Ces deux sources sont alimentées directement par l’eau de pluie participant ainsi au fameux cycle de l’eau. L’eau, au cours de son parcours dans le sol ou dans les rivières, se charge de différents polluants d’origine naturelle et/ou d’origine humaine qui devraient être traités ou éliminés avant que l’eau ne soit distribuée à la population. La qualité des eaux, et d’une façon générale, des milieux aquatiques, doit être évaluée aujourd’hui dans le contexte de la directive cadre européenne du 23 octobre 2000 qui impose une révision profonde de la méthode d’analyse et des objectifs de qualité attendus : En 2015, la ressource en eau, toutes catégories confondues (cours d’eau, eaux souterraines, eaux littorales...) doit être en « bon état ». Ce bon état est évalué à partir de critères de qualité physico-chimique de l’eau et de critères biologiques.

Enfin, sachez que le réchauffement climatique est responsable pour une part de 20% dans l’aggravation de la raréfaction de l’eau dans le monde ...

A.2 Détaillons cette situation

Bien. Avec cet état des lieux, nous pouvons rester partagés. Finalement, allons-nous vers une crise de l’eau rapidement, ou pas ? La lecture de ces chiffres nous incite à penser que les ressources existantes sont suffisantes pour l’humanité même en prenant en compte l’évolution de sa consommation et de sa démographie. Cependant en y regardant d’un peu plus près, nous pouvons nous rendre compte que ce n’est pas le cas, bien au contraire.

A.2.1 Imaginons que tout le monde bénéficie des même ressources (ce n’est bien entendu pas vrai du tout)

Deux remarques sembleraient indiquer qu’il n’est pas nécessaire de paniquer :

nous ne consommons que les eaux mobiles et qu’ainsi les deux tiers du stock d’eau douce (glaciers, neiges éternelles,...) sont encore à disposition. Avec un peu de cynisme, nous pourrions ajouter que le réchauffement climatique dans lequel nous semblons entrer, favorisa la fonte des ces stocks en attente.

. l’homme sait retraiter l’eau et il ne s’agit que d’augmenter les volumes traités pour subvenir aux besoins.

Ces deux remarques seraient vraies sans les objections suivantes.

 L’environnement a une capacité d’absorption et d’auto curage naturelle. Cependant, si celle-ci est dépassée, la biodiversité recule, les moyens de subsistance sont affectés, les ressources alimentaires naturelles (par exemple les poissons) se détériorent et les coûts de l’épuration qui en résultent sont élevés. Les atteintes à l’environnement sont à l’origine d’une augmentation des catastrophes naturelles, car les inondations progressent dans les zones où la déforestation et l’érosion du sol réduisent l’infiltration naturelle qui atténue l’avancée des eaux. L’assèchement des zones humides pour l’agriculture (50 % des terrains marécageux ont disparu au cours du siècle dernier) et la diminution de l’évapotranspiration (conséquence du défrichement) entraînent d’autres perturbations des systèmes naturels et auront de lourdes répercussions sur la future disponibilité des ressources en eau.

 Les réserves d’eau dans les nappes phréatiques datent pour certaines de plusieurs milliers d’années, à une époque dans laquelle il y avait beaucoup plus de zones verdoyantes et humides. Les nappes phréatiques connues sont de plus en plus exploitées par les humains. Les conditions atmosphériques extrêmes, il est probable que les inondations, les sécheresses, les glissements de terrain, les typhons et les cyclones seront plus nombreux. Le débit des cours d’eau pendant les périodes d’étiage pourrait diminuer et il ne fait aucun doute que la qualité de l’eau se détériorera, en raison de l’augmentation des charges polluantes dans les eaux de ruissellement et de l’élévation de la température de l’eau.

 Le risque d’emballement est réel. Si les pollutions continuent d’augmenter comme c’est le cas aujourd’hui (agriculture, industries, ménages,...), la biodiversité va décliner, entraînant irrémédiablement une perte de retraitement naturel (eco-système atteint) qui va entraîner à son tour une augmentation de la pollution. La surexploitation conduit au défrichage et à la pollution par infiltration, la diminution des zones humides et des possibilités d’évaporation, enfin au réchauffement climatique qui va à son tour amener des troubles dans le cycle de l’eau ...

 Pour ne pas noircir plus le tableau nous finirons par ne pas parler des possibilités de pics de pollution induits par : a) les déchets radioactifs et autres.. b) des décisions meurtrières comme celle de l’exploitation pétrolière des zones en Alaska (décidées dernièrement pas le gouvernement Bush). c) De l’augmentation des rejets par l’agriculture, de pesticides, herbicides et nitrates dans les nappes phréatiques. d) Etc ...

A.2.2 Inégalité des ressources

Dans le monde réel, il est clair que la répartition des ressources en eau de source est totalement inégalitaire.

Les lignes ci-dessous vous donnent pour chaque continent, sa population et sa disponibilité en eau. Amérique du nord et Amérique Centrale : 8%, 15% Amérique du sud : 6%, 26% Europe : 13%, 8% Asie : 60%, 36% Afrique : 13%, 11% Australie, Océanie : 1%, 5% La disparité entre continents est frappante. L’Afrique tient le haut du pavé en ramenant ces chiffres par habitant, alors que l’Asie possède le rapport le plus défavorable.

Les chiffres de la population non desservie par un approvisionnement en eau Europe : 2% Amérique Latine et caraïbes : 6% Afrique : 27% Asie : 65%

Les chiffres de la population non desservie par un assainissement en eau Europe : 2% Amérique Latine et caraïbes : 5% Afrique : 13% Asie : 80%

Car l’inégalité géographique et climatique n’est pas le seul enjeu. L’approvisionnement et l’assainissement sur certains continents ne sont pas un enjeu écologique mais un problème aujourd’hui qui entraîne misère, mort, famine, maladie. Les perspectives ne sont pas inquiétantes mais d’ores et déjà DRAMATIQUES !!

Rassurez-vous, la France a de bons atouts par sa géographie, mais la situation est en train de glisser et si vous avez fait un peu de physique, vous aurez retenu que plus nous accélérons dans une descente, plus il sera difficile de ralentir. Alors imaginez, pour s’arrêter !!

A.2.3 Quelques chiffres assez parlants

Chiffres mondiaux

Destinations des prélèvements d’eau douce des pays à revenu élevé : 30% sont utilisés par l’agriculture, 59% par l’industrie, 11% vont aux ménages.

Destinations des prélèvements d’eau douce des pays à revenu peu élevé : 82% sont utilisés par l’agriculture, 10% par l’industrie, 8% vont aux ménages.

Aujourd’hui, un Nord-Américain consomme en moyenne 700 litres d’eau par jour, un Européen 200 litres, un Africain 30 litres, un Haïtien 20 litres.

Dans les vingt prochaines années, du fait de l’accroissement démographique et de l’urbanisation (60 % de la population mondiale vivra dans les villes), la consommation d’eau consacrée à l’usage domestique et municipal devrait faire un bond de 40%, et celle utilisée pour l’irrigation de 17%.

Chiffres français

Les agences de l’eau françaises pour les bassins versants (voir Situation française plus haut), donnent les chiffres suivants pour 2001.

Prélèvements bruts d’eau des Eaux superficielles Energie : 93,9 % (centrales nucléaires) Agriculture : 3,4 % Industries : 1,1 % Usage Domestique . 1,6 %

Prélèvements bruts d’eau des Eaux souterraines. Energie : 0 % Agriculture : 44,7 % Industries : 7,4 % Usage Domestique . 47,9 %

A.3 Conlusion sur l’Etat de l’eau

En résumé, il est fort possible et même probable que nous allons entrer dans une crise mondiale de l’eau dont les premières victimes vont de nouveau être les habitants des pays asiatiques et africains. Personne cependant ne restera à l’abri très longtemps et des horizons comme 2050 apparaissent déjà comme noirs, très noirs. L’homme a les moyens de lutter (épuration et traitement de l’eau, traitement de l’eau mer) mais a surtout en main les données qui devraient lui permettrent de réagir à temps de manière à freiner la spirale écologique qui accélère la dégradation de l’eau.

Mais au fait, pourquoi vous ai-je entraîné dans ce voyage effrayant ?

Pour vous culpabiliser ? Non.

Pour vous sensibiliser ? Sans doute mais je vous fais confiance.

Pour vous inquiéter ? L’inquiétude est le début de la prise de conscience, mais Non...

...Pour vous dire que pendant ce temps là, soyez tranquilles, certains se sont tout à fait emparés du problème. Et franchement, une chose est sûre, si vous avez conscience du problème, alors vous allez voir que de conscience, chez eux, il n’en est pas question !!

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