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Un texte de propagande mensonger pour le OUI sera adressé à chaque électeur ! scandaleux !

Publie le lundi 28 mars 2005 par Open-Publishing
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Que le non soit majoritaire dans le pays, cela ne fait aucun doute. Encore faut-il qu’il le soit dans les urnes le 29 mai. C’est la seule chose qui compte pour les travailleurs et la défense de la démocratie. C’est la seule chose qu’il faut empêcher pour les tenants de l’Union européenne. Pour cela, tous les moyens sont bons. Qu’on en juge.

Chaque électeur va recevoir dans les prochaines semaines une enveloppe de 283 grammes, contenant le texte du traité, deux bulletins de vote et un courrier de présentation de douze pages.

L’envoi d’un texte de Constitution de plusieurs centaines de pages vise de toute évidence à dégoûter l’électeur et à le pousser vers l’abstention.

Mais pour l’électeur qui voudrait s’informer, sans ingurgiter cet indigeste pavé, l’Etat a tout prévu.

Dans un document imprimé en gros caractères sur sept pages, l’électeur pourra prendre connaissance de l’« exposé des motifs » supposé résumer de façon idyllique un projet de « Constitution » qualifiée de « plus démocratique », « plus efficace » et « favorisant la croissance, l’emploi ».

Seulement voilà : la « Constitution » européenne ne peut pas donner ce qu’elle n’a pas. Conscients de l’attachement de nos concitoyens à la démocratie et aux services publics, les auteurs de ce document ont donc pris quelques libertés avec le texte lui-même, et à 42 millions d’exemplaires, s’il vous plaît ! En effet, on lit dans ce document envoyé aux électeurs : « Le traité fait de l’accès aux services publics un droit fondamental. Il reconnaît et permet de défendre leur spécificité “afin de promouvoir la cohésion sociale et territoriale de l’Union” (article III-122). »

Or le texte de la « Constitution » européenne ne prononce pas les mots « services publics » ! L’article III-122 dont il est question, le voici dans sa véritable formulation : « Eu égard à la place qu’occupent les services d’intérêt économique général en tant que services auxquels tous dans l’Union attribuent une valeur, ainsi qu’au rôle qu’ils jouent dans la promotion de sa cohésion sociale et territoriale (...). » Cela n’a rien à voir ! Rappelons-le : le service d’intérêt économique général a été défini par la Commission européenne elle-même dans son Livre blanc du printemps 2004 : « Les termes “services d’intérêt général” et “services d’intérêt économique général” ne doivent pas être confondus avec l’expression “services publics” (...). Le fait que les fournisseurs de services d’intérêt général soient publics ou privés n’a pas d’importance dans le droit communautaire. »

La différence n’est pas mince ! A l’heure où la privatisation ouverte ou rampante menace tous les services publics, à l’heure où le statut même des fonctionnaires (sans lequel il n’y a pas de service public) est lui-même dans la ligne de mire (lire page 3), la substitution du SIEG au service public, c’est la destruction du service public lui-même. Que les partisans du oui aient recours à ce piteux stratagème en dit long sur la nature même de la « Constitution » européenne, dont le véritable contenu est considéré par ses propres partisans comme une vérité qu’il faut cacher.

Il en découle ceci : aucun travailleur, aucun jeune, aucun démocrate attaché à la République et à la laïcité ne doit considérer la victoire du vote non comme acquise.

Tout reste à faire, et en particulier s’agissant du démontage pied à pied des mensonges et autres manipulations des partisans du oui.Tout reste à faire, qui peut et doit l’être « par en bas » dans les réunions d’explications, dans les meetings, dans les appels lancés dans une entreprise, dans un secteur professionnel, dans les localités.Tout reste à faire, qui peut et doit l’être dans l’articulation la plus précise de chaque revendication ouvrière et démocratique avec l’exigence de la victoire du non.

La bataille ne fait que commencer. Chacune et chacun peut y prendre sa place avec efficacité, là où il est, dans son lieu de travail, dans sa localité, dans son quartier, dans son entourage. Rien ne doit être épargné. Le vote non doit l’emporter.

DANIEL GLUCKSTEIN

Messages

  • REFERENDUM ET MEDIAS :
    Seuls les « subventionnés » ont la parole !
    Comme l’a relevé la presse, « c’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’une campagne référendaire fera l’objet d’un financement public ». Sur décision du Conseil des ministres, huit partis vont recevoir chacun 800 000 euros pour leurs dépenses de campagne. Et, faut-il ajouter, seuls ces huit partis auront accès à la campagne officielle radiotélévisée pour le référendum...
    Les conditions posées pour « participer à la campagne » sont les suivantes : « Compter au moins cinq députés ou cinq sénateurs, ou avoir obtenu au moins 5% des voix aux européennes de juin 2005. Huit formations ont donc été retenues : le PS (avec les radicaux de gauche), le PCF, les Verts, l’UMP, l’UDF, le Mouvement pour la France (de Villiers), le Rassemblement pour la France (Pasqua), et le Front national. »

  • Même type d’arnaque quand les ouiouistes de vraie droite ou de fausse gauche se réfèrent non au texte du projet constitutionnel mais à un résumé faussé de celui-ci.