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23 juin, Mobilisation antifasciste unitaire : la direction confédérale CGT choisit de ne pas s’y joindre !

Publie le dimanche 16 juin 2013 par Open-Publishing
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Suite à l’agression mortelle du militant antifacsiste et libertaire Clément Méric, à l’émotion et à la colère légitimes suscitées par ce nouvel accès
de violence des groupsucules d’extrême droite, de nombreuses organisations politiques, syndicales et associatives ont décidé d’appeler le dimanche 23 juin à une vaste mobilisation antifasciste.
Le contenu de l’appel unitaire (voir ci dessous et Le Lien ici) met en cause à la fois les discours
trompeurs et nationalistes des extrêmes droites françaises comme les responsabilités des gouvernements actuel et précédent dans l’application de politiques libérales, sécritaires et xénophobes
qui alimentent justement les idéologies de haine et de violence raciste que le large spectre de la classe politique a condamné récemment.

Mais quel est notre étonnement que de constater que notre Confédération n’a pas daigné signer un tel appel et la mobilisation qui en découle ? A part quelques syndicats Cgt (qui se
comptent sur les doigts d’une main), nous n’y figurons pas. Alors que les militants et militantes Cgt se heurtent quotidiennement aux discours fascisants et racistes qui gangrènent les esprits de
bon nombre de travailleurs et de chômeurs. Que les camarades de toutes sensibilités font montre d’une incroyable inventivité sur le terrain pour damer le pion aux sirènes nationalistes et
xénophobes, en tentant de tout faire pour enclencher des dynamiques de luttes sociales. 

Eh bien la Confédération dans une information aux organisations de la Cgt, provenant du secrétariat confédéral, justifie sa non signature par le fait que l’appel unitaire antifasciste
ne contient pas "l’expression des valeurs auxquelles nous sommes attachés". S’ensuit un rappel de l’engagement de notre confédération à combattre le racisme et à dénoncer les thèses du FN depuis
quelques années. Mais quelles valeurs dans cet appel seraient incompatibles avec celles de la Cgt ?!!! Au contraire, c’est la décision de ne pas rejoindre cette mobilisation et l’appel qui est
incompatible avec les valeurs de classe, antiracistes et antifascistes de la Cgt !

Cette position est incompréhensible. Elle n’est pas tenable ! Nous souhaitons vivement que notre confédération revienne sur cette décision qui ne
fait que semer le trouble dans nos rangs militants et jeter la suspicion sur la direction confédérale.

Nous appelons à ce que l’appel unitaire antifasciste soit débattu et rejoint par un maximum de syndicats Cgt et que ces derniers interpellent la direction confédérale afin qu’elle
revienne sur sa décision, qu’elle prenne toutes les mesures adéquates pour mobiliser largement sur des bases sociales le dimanche 23 juin prochain à Paris et le samedi 22 juin dans les villes où
sont prévues des rassemblements et manifestations. Notre combat syndical pour le progrès social est indissociable de notre combat contre les idées d’extrême droite qui gangrènent et entravent
notre action auprès de tous les travailleurs et travailleuses.

 

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et
nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre
un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la
haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l’extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières
actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l’occasion pour eux d’être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

 

L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de
l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui
participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l’immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations
progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l’Europe
. Le mensonge, la haine, la
violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de
personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à
l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est
fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements
syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h

Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes,
mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer
l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est
basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

Premiers signataires (au 13 juin) :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action
Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis
contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche
Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des
femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme,
Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de
France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

 

 

 

La réponse de la Cgt en interne : 

Information aux organisations

Secrétariat de la Direction confédérale

14 juin 2013

 

L’agression mortelle de Clément Méric a immédiatement fait réagir la CGT dans un communiqué confédéral le 6 juin dernier. Ce sont aussi de nombreuses organisations de la CGT qui se sont déclarées
choquées par cette violence mortelle. Dans ce cadre, nombreuses manifestations à l’appel de plusieurs organisations, associations et partis politiques ont exprimé leur indignation et leur
condamnation des thèses racistes et xénophobes.

Notre confédération a, en avril 2011, édité une brochure « Le front national ou l’imposture sociale ». Cet argumentaire reste la base de notre analyse et doit, plus que jamais, nourrir nos
interventions, autant avec les autres acteurs du mouvement social, qu’avec les salariés.

La CGT a été contactée par Solidaires pour signer un appel à la manifestation du 2 juin 2013 « Le fascisme tue, combattons-le ».

La CGT a décidé de ne pas signer l’appel, dans lequel nous ne retrouvons pas l’expression des valeurs auxquelles nous sommes attachés.

Pour autant, nous considérons que le syndicalisme a une responsabilité pour mobiliser les énergies et les intelligences en direction du monde du travail, de la jeunesse, des privés d’emploi et
des retraités.

Aussi, nous devons amplifier avec les organisations syndicales de salariés et de jeunesse, un travail collaboratif pour une série d’initiatives qui relient le combat contre les thèses d’extrême
droite et les exigences sociales exprimées par les revendications.

Nous souhaitons le faire avec l’ensemble des organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui le décideront. La FSU a d’ores et déjà invité les organisations syndicales qui le souhaitent
réfléchir à des modules de journée d’étude, de formation.

Nous le savons le terreau des idées de l’extrême droite, du racisme, de la xénophobie trouvent ses racines dans la peur de l’avenir, le chômage de masse, l’explosion de la précarité, des
inégalités générées par des politiques patronales et gouvernementales qui tournent le dos depuis trop longtemps à la satisfaction des besoins du monde du travail, des jeunes, des privés d’emploi,
des retraités et ce dont a besoin le pays pour se développer : une autre répartition de la richesse créée par le travail pour le progrès social.

C’est le sens de l’engagement de la CGT avec les salariés au quotidien. C’est le sens de l’engagement de la CGT partout où les intérêts des salariés sont en jeu, à l’exemple de la Conférence
sociale les 20 et 21 juin prochains.

 

La Permanence confédérale

Béatrice CAUSSADE

Secrétariat de la Direction confédérale

http://communisteslibertairescgt.over-blog.net/article-mobilisation-antifasciste-unitaire-la-direction-confederale-choisit-de-ne-pas-s-y-joindre-118505964.html

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