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L’aveu de Raffarin !

Publie le mardi 12 avril 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

de Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche

C’est quand même inouï, inespéré, superbe, l’aveu que nous fait Raffarin

"Surtout ne confondez pas la politique que je mène avec la Constitution européenne ; ma politique est calamiteuse mais la Constitution est merveilleuse.

Je ne tiendrai aucune des promesses que j’avais faites. Je le reconnais humblement. Mais croyez-moi sur parole, la Constitution, elle, tiendra toutes ses promesses. C’est moi qui vous le dit et vous savez combien mes promesses sont fiables !

J’ai échoué dans la lutte contre le chômage. Mais la Constitution, elle, réussira.

J’ai échoué dans mon combat pour relancer la croissance. Mais la Constitution, elle, réussira, grâce à la Banque Centrale Européenne, à l’euro fort et au pacte de stabilité.

J’ai mis à mal vos retraites et votre assurance-maladie. Mais la Constitution, elle, garantira votre protection sociale. C’est inscrit, noir sur blanc, dans la Charte des droits fondamentaux.

Je me suis acharné à augmenter votre temps de travail, à faciliter les licenciements, à diminuer les droits des chômeurs, des « intermittents du spectacles » et ceux des Rmistes. Mais la Constitution vous rendra tout cela au centuple. C’est inscrit, noir sur blanc, dans la Charte des droits fondamentaux.

Quand le projet de directive « Bolkestein » a été adopté par la Commission européenne, je n’ai rien dit, je le reconnais humblement. J’ai même fait adopter par ma majorité parlementaire un projet de pavillon de complaisance qui est une fidèle transposition de cette directive dans le domaine de notre marine. Mais la Constitution, elle, vous protégera de la directive « Bolkestein ». Elle protègera même nos marins contre ma politique.

Je le reconnais, je me suis acharné à démanteler vos services publics. J’avais pourtant une excuse : toutes ces directives européennes qui ouvraient à la concurrence le transport ferroviaire, la poste, le gaz, l’électricité... Mais la Constitution, elle, protégera vos services publics : c’est marqué noir sur blanc à l’article III-122.

Je suis resté au Gouvernement malgré le désaveu de millions de salariés descendus dans la rue en 2003. Je suis resté Premier ministre malgré deux énormes raclées électorales en 2004. Mais la Constitution, elle, vous apportera la démocratie.

Ne confondez pas ma politique et la Constitution, c’est le jour et la nuit.

Si je m’humilie aujourd’hui en reconnaissant que ma politique est nulle ce n’est absolument pas parce que j’espère une victoire du Oui qui me permettrait de rester à mon poste pendant encore quelques années. Non, c’est tout simplement parce que la Constitution est merveilleuse et qu’il ne faut pas la confondre avec ma politique.

La preuve, c’est que l’opposition dit la même chose que moi..."

Messages

  • Tiens donc !
    Pas un seul commentaire pour cet article ?

    Difficile pourtant de mieux mettre en lumière les contradictions et les inconséquences des ’Ouistitistes" qui, par leurs insultes et calomnies, confirment chaque jour leur incapacité à défendre l’indéfendable.

    S’il existait une seule bonne raison de voter "OUI", vous pensez bien qu’ils se seraient jetés dessus comme les mouches sur la m... !

    • C’est tellement évident qu’il n’y a même pas à faire de commentaire.

    • Moi je n’avais même pas lu cet article, parce que répondre aux arguments de raffarin que plus personne n’écoute depuis déjà un certain temps, cela peut apparaître comme une perte de temps. Il faudrait plutôt commencer à anticiper sur la prochaine vague de propagande du oui. Anticiper les arguments de l’adversaire, les démonter, avant même qu’il ait eu le temps de réellement les énoncer, voir d’y penser ! cà va bousculer les plans de com et les plans médias de beaucoup !
      Mon sentiment perso, hyper-subjectiviste, en ce jour à 46 jours du scrutin (si mon décompte est juste) :
      La conf de Chirac va faire un flop, et les "politiques" du oui vont enfin comprendre que ce n’est pas eux qui peuvent inverser la tendance, et donc battre les devants des estrades (c’est une décision qui les ennuie, car c’est l’un de leur plaisir d’une part, et c’est toujours un moment de compétition pour se placer à un meilleur poste de pouvoir après un scrutin). La fin de la récréation va être sifflée. le mode "duel" télévisé avec les partisans du non ne va pas pouvoir se jouer (non pas que ceux-ci soient eux-mêmes capables de convaincre dans un sens ou un autre, mais si le non l’emporte, on met des rivaux en selle pour les distributions de pouvoir ultérieures).
      L’alternative alors, est le déploiement des techniques du subliminale, mettant en piste des héros, saints, martyrs et idoles de la société dite "civile" (à l’époque de Hegel, du jeune Marx et de Tocqueville cela désignait ni plus ni moins que la bourgeoisie avancée et libérale) : des sex-symboles, des Mère térésa, des mère denis, des "dissidents", des "créateurs", des marchands de chiffons de luxe, des docteurs faust, des gourous-guérisseurs etc. qui "causent" au peuple, et sauraient l’aiguiller dans le bon sens. C’est le travail des attaché(e)s de presse et des conseils en communication actuellement, à l’heure où je parle, que de réunir ce casting et de dresser le "story-board". La difficulté, c’est que 1) il ne faut pas se tromper de casting. Quelques fautes de goût, et c’est le dispositif tout entier qui s’écroule. 2) Ces "médiatiques", gèrent aussi et avant tout leur carrière solo, et ils ne veulent pas cachetonner sur un bide. et qu’ils ne sont pas forcément chaud, ou alors les ringards, ou les "hors de prix" (genre 4 millions de dollars pour ma fondation, et c’est banco, pour un simple figurant ou second rôle. un job à 200 000 dollars pour un simple "feu".Mais comme c’est une production à grand spectacle et à grande machinerie, la facture ne peut dépasser certains plafonds !).
      Voilà en gros les préoccupations actuelles des dirigeants, telles que je me les imagine naïvement. Car bien entendu cela doit être beaucoup plus sophistiqué que cela.
      Un adhérent de base du PS (je ne dis pas d’où, car je l’ai fait une seule fois sur ce forum, et cela m’avait presque déjà grillé auprès de certains de la section ; il m’a fallu des trésors de dénégation pour ne pas être démasqué. Il faut dire qu’ils sont furieusement oui, parce que furieusement anti-fabiusiens)