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TNS-Sofres a modifié son panel afin de réduire la proportion de chômeurs

Publie le mercredi 13 avril 2005 par Open-Publishing
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de Béatrice Gurrey

Qui seront les 80 jeunes invités à participer, jeudi 14 avril sur TF1, à la première émission télévisée de Jacques Chirac pour la campagne sur le référendum européen ?

Pas des 18-25 ans, comme TF1 l’avait initialement annoncé, mais des "18-30 ans", tranche d’âge habituellement inconnue des sondeurs. Brice Teinturier, directeur du département politique de TNS-Sofres, chargé de constituer le panel, explique que "TF1 a demandé des actifs, et il y a peu d’actifs dans la tranche 18-25 ans".

Autrement dit, la chaîne souhaite faire participer des gens ayant un emploi plutôt que des étudiants ou des chômeurs. Alors que le taux de chômage a franchi le cap des 10 %, celui qui touche les moins de 25 ans est particulièrement élevé : près de 23 %. Il tombe à 9,2 % chez les 25-49 ans. Ce panel élargi aboutit donc à diminuer la part relative des jeunes chômeurs qui feront face au président.

La Sofres assure avoir "collé au plus près de la réalité" : autant de filles que de garçons ; un tiers de partisans du oui, du non, d’indécis ; une trentaine de lycéens et d’étudiants, une dizaine de représentants des catégories socioprofessionnelles et " une grosse dizaine de chômeurs", explique M. Teinturier.

L’Elysée sait bien que le chômage des jeunes est un facteur d’angoisse important pour des parents déjà peu sûrs de leur propre avenir. Alors que la droite a supprimé les emplois-jeunes, que les "contrats d’avenir" de Jean-Louis Borloo tardent à se mettre en place et que les régions de gauche sont reparties à l’offensive en créant les "emplois tremplins", surtout destinés aux jeunes, M. Chirac fait face à un problème politique difficile à gérer.

Il a donc demandé aux ministres concernés des notes écrites sur la première expérience professionnelle des jeunes, sur leur mobilité au sein de l’Europe, sur les contrats d’avenir.

M. Teinturier garantit par ailleurs qu’aucun jeune n’a été récusé pour son appartenance politique ou associative, comme l’affirment Sylvain Pattieu, enseignant, membre de la LCR, et Maxime Combes, d’Attac-Campus.

Initialement convoqués, le matin de l’émission, à l’Elysée, pour " discuter avec le cabinet de M. Chirac et se familiariser avec les animateurs et le plateau", racontent-ils, ces deux jeunes ont finalement été sortis du panel. M. Pattieu assure que la Sofres a justifié son éviction "parce qu’il y avait trop d’hommes au sein du panel". M. Combes, lui, s’est vu expliquer "qu’il y avait trop d’étudiants et pas assez de salariés".

Béatrice Gurrey

Article paru dans l’édition du 13.04.05