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L’Ukraine au seuil de la guerre civile

Publie le mercredi 16 avril 2014 par Open-Publishing
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Le député européen Fabrizio Bertot pense que l’Ukraine est au bord de la guerre civile. Pour RIA Novosti, cet observateur international du référendum en Crimée au mois de mars partage ses inquiétudes face aux récents événements qui ont secoué l’Ukraine.

"L’Ukraine est aujourd’hui au seuil de la guerre civile. La situation est complèxe car le pays est très divisé. L’est de l’Ukraine veut une politique de coopération avec la Russie tandis que les ultra-nationalistes, qui pensent le contraire, semblent actuellement majoritaires à Kiev", analyse le député européen.

D’après Fabrizio Bertot, la situation actuelle en Ukraine s’explique avant tout par la nature du pouvoir. "Si le gouvernement affirmait être permanent et stable alors il serait complètement illégitime. Car aujourd’hui il n’est légitime que parce qu’il est temporaire. Il aurait été préférable que ce gouvernement ne prenne aucune décision sérieuse - sa principale tâche consiste à organiser des élections démocratiques", pense-t-il.

Le député européen condamne les débordements qui perturbent la campagne électorale, notamment les attaques contre les candidats à la présidentielle. Il appelle à assurer une présence conséquente des observateurs étrangers à l’élection, qui représenteraient aussi bien l’UE que toute la communauté internationale dont la Russie, les Etats-Unis et la Chine.

Selon Fabrizio Bertot, il est primordial que des observateurs internationaux viennent constater la situation de leurs propres yeux car les médias diffusent souvent "une vision déformée des faits". "Par exemple, quand j’étais à Simféropol pendant le référendum, nos médias parlaient d’une ville prétendument militarisée, alors que je n’ai rien vu de cela", déclare le député.

Il souligne que l’appartenance à l’Union européenne ou l’établissement d’un partenariat avec l’UE ne signifiait absolument pas une approbation automatique d’un niveau de démocratie convenable. "Nous n’avons aucune leçon a donner à qui que ce soit. L’Europe est trop faible pour soutenir quelconque force politique en Ukraine et il serait incorrect de le faire", pense-t-il. Par ailleurs, le député européen rappelle que le programme de Partenariat oriental pour le développement des liens d’intégration entre l’UE et les républiques de l’ex-URSS a déjà causé nombre de sérieux problèmes.

Fabrizio Bertot note également que la situation en Ukraine est très néfaste pour l’Italie et l’Europe en général. "Nous importons d’Ukraine une quantité importante de céréales pour produire nos pâtes alimentaires et on ne peut pas s’imaginer une Italie sans exportations de marchandises sur le marché russe. Sans parler du gaz russe dont l’Italie et l’Allemagne dépendent fortement. Heureusement en Europe, nous pouvons acheter du gaz naturel russe à des tarifs relativement bas. Il ne faut pas parler du gaz de schiste, dont la production est interdite dans la plupart de pays de l’UE en raison du préjudice considérable que son extraction représente pour l’environnement", conclut-il.

http://fr.ria.ru/world/20140416/200987044.html

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Messages

  • Le gaz de schiste n’a besoin que d’un coup de pouce pour être mis en exploitation chez nous. L’aventure ukrainienne pourrait balayer les réticences !
    Il serait intéressant de savoir qui prendrait les marchés, et d’où viendrait le matériel de forage, au cas où...
    Mais il y aurait aussi un rapprochement Russie-Chine, et une marginalisation de la monnaie américaine, si les sanctions contre Moscou incitaient les russes à court-circuiter le dollar.
    Dans l’esprit des "responsables", les changements qui en résulteraient pour l’ordre du monde relativisent sûrement les horreurs de la guerre qui s’annonce.