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Si, monsieur ESTROSI, nous sommes tous des Palestiniens !

Publie le vendredi 18 juillet 2014 par Open-Publishing
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Si, monsieur ESTROSI, nous sommes tous des Palestiniens !

En Palestine occupée, on envoie l’armée mater les villageois qui manifestent pacifiquement contre l’arrachage de leurs oliviers, l’expulsion de leur maison, l’enfermement dans un mur, les violences policières ou l’arrestation arbitraire…
Tentant d’importer les méthodes israëliennes, Monsieur ESTROSI s’adresse donc à la Police pour empêcher les manifestations pacifiques de protestation contre le massacre de populations civiles et de solidarité avec les victimes. « Pas un jour de Fête nationale » prétexte-t-il, oubliant que le 14 Juillet n’est pas une démonstration de force des armées mais la commémoration d’une insurrection populaire contre l’injustice de l’ordre féodal, pour la liberté, l’égalité et la fraternité !

Dans une démocratie, la liberté est la règle et l’interdiction, dûment motivée, doit être l’exception. Le droit d’exprimer publiquement ses opinions, notamment par la manifestation, est un droit constitutionnel. Vouloir interdire l’expression d’idées qui vous déplaisent relève de la dictature.

Ainsi, C.ESTROSI a décidé que, nous, Français, ne serions pas concernés par le conflit palestinien et que l’introduire en France menacerait notre cohésion sociale. Déjà, « Celui qui est neutre en situation d’injustice a choisi le camp de l’oppresseur » (Mgr Desmond TUTU, à propos de l’apartheid en Afrique du Sud). En outre, c’est bien notre Déclaration des droits du citoyen de 1789 qui a inspiré la Déclaration UNIVERSELLE des droits de l’homme, c’est bien au nom du « devoir d’ingérence humanitaire » que nous intervenons, appuyés par les armées, dans de nombreux pays, ce sont bien nos armées qui ont construit et maintenu un empire colonial et qui pérennisent la « Françafrique » et le pillage néo-colonial des ressources…

Ce sont bien des entreprises françaises (Véolia, Orange, etc.) qui violent le droit international en travaillant dans les Territoires occupés, c’est bien avec Natanya plutôt qu’une ville palestinienne que NICE est jumelée, après l’avoir été avec LE CAP, plutôt que Soweto, aux temps de l’apartheid. Non, monsieur ESTROSI, la France n’est même pas « neutre » dans le conflit palestinien, elle est dans le camp de l’oppresseur, et vous plus encore qui affichez, et c’est votre droit en tant que citoyen, pas comme Maire, votre soutien inconditionnel et indéfectible à Israël.

« Je suis niçois, je suis de Provence, je suis Français, je suis Romain, je suis humain. » -pour paraphraser le théoricien d’extrême-droite MAURRAS – apparaît comme étant votre hiérarchie des valeurs. Nous ne devrions regarder le monde que par le petit bout de la lorgnette, être heureux entre nous – consommateurs privilégiés -, sans nous soucier des malheurs du monde dont nos frontières nous préserveraient.

Mais nous, qui manifestons, sommes humains avant tout : nous sommes en empathie avec les familles palestiniennes décimées par les bombardements, affamées par le blocus, sans soins, sans eau, sans électricité, sans toit et au milieu des décombres. Ces victimes, à 77% civiles, ça pourrait être nous, nos enfants ; leur vie ne vaut pas moins que la nôtre, leurs droits et leur dignité ne doivent pas être moindres. Nous condamnons l’humiliation et les violences qu’elles subissent au quotidien.

Nous manifestons notre solidarité car, ensemble, nous pouvons peser sur les Etats, sur les institutions internationales (CE, ONU), briser le silence autour d’un massacre toléré par les nations « civilisées ». Nous plaçons nos espoirs dans la démocratie et le pouvoir du citoyen.

Nous voulons la paix. Mais la paix ce n’est pas un ordre injuste imposé par la force et qui viole le droit. Pas de justice, pas de paix ! Nous exigeons le respect des Résolutions de l’ONU, de la Cour Internationale de justice, la fin de l’apartheid et de la violation des droits humains des Palestiniens.

Cela, monsieur ESTROSI ne peut pas le comprendre, lui qui a soutenu le régime d’apartheid en Afrique du Sud – s’opposant de fait au boycott décidé par l’ONU -, lui qui participe à la réhabilitation de l’OAS qui a tenté, par l’assassinat et les violences racistes, de perpétuer un régime colonial présentant bien des similitudes avec celui instauré par Israël. On ne règle pas le problème palestinien aussi aisément celui des Roms : à coup d’arrêtés d’expulsion, et de chasse à l’homme policière…

Si les « jeunes des quartiers » sont si sensibles à la question palestinienne, qu’ils ressentent tant d’empathie avec ces victimes, c’est que beaucoup ont connu, eux aussi, à un degré heureusement moindre, un avant-goût de ce que vivent les Palestiniens :

*humiliation de la suspicion systématique, des contrôles de police au faciès, du déni ou des verdicts cléments pour les crimes policiers,

*stigmatisation habituelle et assignation au rôle de « bouc émissaire », pour dévoyer les colères,

*violences verbales, voire physiques, à raison de leur origine, de leur religion,

*discriminations à l’emploi, au logement, aux loisirs…

*relégation dans des quartiers dégradés, à la périphérie, comme à l’Ariane où le tram n’arrivera pas afin « d’empêcher les jeunes d’aller dégrader les magasins du centre-ville » !

*Bouclage et ratissage, sous le survol des hélicos. Rénovation urbaine qui impose la mixité sociale dans les « quartiers sensibles » en repoussant les pauvres, mais pas dans les « ghettos de riches » !

Ainsi, à NICE comme en Palestine, c’est le même combat qui doit être mené : contre le racisme, contre la violation des droits humains, contre le colonialisme et ses persistances, contre les discriminations et le traitement inégal, pour l’égale dignité et l’égalité de tous les êtres humains, pour l’égalité des droits et la démocratie effective. C’est ce combat qui doit fonder notre « cohésion sociale et nationale » !

Pour cela, en effet, nous sommes tous des Palestiniens !

Manifestation Vendredi 18 Juillet, à 18h, à partir de la place Garibaldi à NICE.

— 
Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, comité de NICE-GRASSE, c/o Habitat & Citoyenneté, 28 rue Dabray, 06000 NICE. mrap.nice LFo laposte.net

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