Accueil > BRICS et FMI

BRICS et FMI

par diogène

Publie le vendredi 25 juillet 2014 par diogène - Open-Publishing
1 commentaire

La semaine dernière, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud (BRICS) se sont réunis à Fortaleza et Brasilia, et ont officialisé la création de leur propre banque de développement. Cette décision est passée presque inaperçue, et le retour de Poutine de cette réunion n’a été relayé par nos médias que pour parler de la trajectoire de l’avion qui le transportait et de celle du vol MH17.

Or, cette initiative traduit pour le moins la volonté de la part des dirigeants des pays concernés de ne plus se soumettre à l’hégémonie américaine. Ils affirment ne pas souhaiter écarter pour autant le FMI, et sont très prudents sur l’idée que cette banque de développement pourrait en constituer le contrepoids, car l’Inde - qui a lancé le projet pour trouver des investisseurs étrangers afin de financer des projets d’infrastructure - continue à craindre une domination de la Chine qui, dans ce groupe, est le bailleur de fonds. La création de ce nouveau fonds d’investissements permet toutefois de mettre la pression sur les Etats-Unis pour obtenir une modification des quotes-parts fixées par le FMI et la Banque Mondiale.

La banque de développement des BRICS pourra travailler avec n’importe quel pays membre de l’ONU prêt à entrer dans son capital et à respecter les règles statutaires. Il n’y a pas d’autres conditions politiques, sociales ou financières. Rien n’empêcherait les Etats-Unis d’entrer dans le capital et d’obtenir des financements s’ils le souhaitaient.

En fait, les BRICS viennent de créer l’équivalent de la Banque mondiale ( la banque de développement), tandis que la réserve de change commune est l’équivalent du FMI. La banque octroie des aides au développement, et la réserve de change sert à influer le cours des monnaies concernées.

Pour échapper à la dépendance du FMI, ces pays disposent donc de la puissance financière de la Chine, de l’arme atomique et de la technologie spatiale de la Russie, et des équipements logistiques de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du sud.
Par ailleurs, le sommet des BRICS a été l’occasion pour ces pays d’afficher des positions communes sur l’Iran, la Palestine, la Syrie…

La prudence est de rigueur. L’association d’états pour échapper à la domination de la plus grosse puissance mondiale ne signifie pas du tout que leur projet soit la construction d’un monde plus juste, en particulier pour les pays qui n’appartiennent pas à la coalition. Mais la possibilité même de cet accord montre un affaiblissement de la position des Etats-Unis et l’affaire est intéressante à suivre à ce titre.

Portfolio

Messages

  • Oui, bien sûr tout ce qui peu affaiblir l’Impérialisme Yankee , pour l’instant encore première puissance mondiale , ne peuvent que s’en réjouir tous les Révolutionnaires, humanistes et progressistes de la planète . OK. il faut rester vigilant !