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Témoignage à propos de la manifestation Place de la République, samedi 26 juillet

par Emotion

Publie le samedi 26 juillet 2014 par Emotion - Open-Publishing
7 commentaires

C’est bien le dispositif policier qui est à l’origine de l’énervement de quelques jeunes manifestants avec les CRS cet après-midi place de la République lors de la manif en soutien avec les victimes palestiniennes. Ces jeunes n’étaient pas plus casseurs que n’importe quel jeune que l’on voit habituellement dans les manifs d’étudiants.

Qu’est-ce qui s’est passé ? Un certain nombre d’entre eux cherchaient juste à sortir de la place de la République dont un dispositif policier - du jamais vu à ce niveau-là ! - en avait bouclé toutes les issues, on ne pouvait plus rentrer ou sortir de la place, et un certains de manifestants voulaient juste en sortir. Les grilles du métro République étaient fermées aussi.
Comment sortir ? Les manifestants ont eu le sentiment d’être pris au piège, d’être emprisonnés par les CRS, cela a beaucoup contribué à l’échauffement des esprits, comme dans les manifs d’étudiants que nous avons tous connues. Et c’est bien ce fait qui a fait monter la tension place de la République

C’est sans doute cela que le gouvernement cherchait à obtenir, la réaction des jeunes face à cette situation d’enfermement pour qu’il réagissent négativement face aux forces de l’ordre et justifier ensuite, à postériori, l’interdiction de la manif.

Cette colère de quelques manifestants ne s’est exprimée que quelques minutes, le temps pour les journalistes de prendre quelques photos de jeunes face au CRS ... Puis c’est le prétexte pour les CRS pour gazer pendant plus d’une vingtaine de minutes l’ensemble des manifestants ... qui ne peuvaient toujours pas sortir de la place et qui ne pouvaient pas prendre le métro non plus ! Les journalistes qui disent que les manifestants s’en sont pris à des équipements de la RATP du métro, c’est FAUX ! Les manifestants, asphyxiés par les gaz, cherchaient tout simplement à ouvrir de force les issues du métro car ils ne pouvaient plus respirer, c’était un réflexe de survie.

Si vous êtes à Paris, allez faire un tour dès maintenant place de la République, vous pourrez juger par vous-même que rien n’a été cassé, ni abri bus, ni rien des équipements publics qui s’y trouvent, contrairement à ce que les journalistes écrivent. Curieusement, on retrouve même d’un journal à l’autre des copié-collés de passages d’articles que les journalistes de journaux différents sont pourtant censés avoir écrit eux-mêmes (voir les articles dans les versions électroniques du Monde et Libération et comparez ...)

Lorsque les CRS se sont retirés et ont débloqués les issues qui permettent d’accèder à cette place, chacun a pu constater qu’à la place qu’ils occupaient (cars de CRS et grilles anti-émeutes) qu’il n’y avait aucune trace au sol de projectiles censés avoir été lancés contre eux par des "casseurs" (bouteilles en verre, pavés, morceaux de structures d’abri de bus arrachés, etc ...).
Normalement, on aurait dû en retrouver la trace dès leur retrait ! or il n’y avait rien, sinon des boules de papiers ou cartons formés de tracts ou de paquets de cigarettes vides roulés en boule et sans doute envoyés sur les CRS.
C’est un pur mensonge des journalistes - qui ont donné d’ailleurs des chronologies tout à fait fantaisistes des évènement et surtout ont eu la malhonnéteté de ne pas relater le fait très important qui va être déterminant pour comprendre la colère de jeunes face aux CRS : la place était entièrement bouclée et aucun manifestant ne pouvait plus en sortir. C’était AVANT que ne s’exprime la colère de quelques jeunes face aux CRS.
C’est bien le dispositif policier qui a provoqué la colère de certains manifestants, et ces manifestants n’avaient rien des "casseurs" décrits par les journalistes ensuite.

voilà mon témoignage

Messages

  • Heu... pourquoi je suis tenté de croire un "illustre inconnu jouant au journaliste" quand il me raconte, que certains journalistes dotés pourtant d’une carte de Presse qui devrait les amener à effectuer correctement et honnêtement leur travail ?

  • Haziza sur tweeter :

    La rue des Rosiers en état de siège. La Police craint une descente des manifestants pro #Gaza. En signe de #paix ?

    Le tout avec une photo d’une poignée de flics et un couple qui marche tranquilou avec on dirait bien, un sandwich, en mode lunette de soleil.

    En état de siège....Les laquais propagandistes n’ont donc aucun sens de la retenue ?

  • Merci à toi pour ton témoignage, sur le chaud.
    J’ai connu ce que tu décris à la manif. anti-Otan de Strasbourg en avril 2009.
    Pourtant, habituée des manifs, je n’avais encore jamais vu cela... depuis, ces dispositifs deviennent monnaie courante dans nos pays dits civilisés, où nous avons la chance d’avoir un droit de vote même si il est "bafoué" comme en 2005 pour le "non" à l’Europe anti-sociale.

    Ne te laisse pas impressionner par certains retours en ligne... l’Etat, ses gouvernants et ses chiens de garde, la police, l’armée auront une puissance sur nous tant qu’il n’y aura pas un réveil collectif et la lutte qui en suivra.

    Bien à toi.

  • J’étais aussi Place de la République. Il n’y avait aucun problème, malgré l’important dispositif de gendarmes mobiles dans chaque rue accédant à République. Cela devait être trop calme pour notre cher Ministre Valls. Des petits groupes de gendarmes mobiles ont commencé à fouiller les manifestants arrivant sur la place, toujours pas de révolte. Alors on ferme le métro et on commence à surveiller aussi ceux qui veulent sortir de la place. Je suis parti seul, sans autocollant, sans drapeau j’ai pu passer (j’avais mes enfants à récupérer) ; Mais j’ai compris qu’ils ne laisseraient pas facilement sortir les manifestants. Il fallait évidemment qu’il y ait au moins un incident pour justifier l’interdiction de la manifestation qui était plutôt un rassemblement très pacifique et assez nombreux malgré la pression policière (des centaines de mobiles prêt au combat). La préfecture savait bien qu’il fallait titiller quelques jeunes pour qu’il y ait une petite embrouille. C’est honteux, prévisible diront certains, mais cela n’empêchera pas d’autres manifestations. Le gouvernement a déjà perdu malgré la complicité de certains médias. Il y avait beaucoup de jeunes, des plus âgés, des familles, tous ceux qui viennent sont pacifiques mais déterminés, ils reviendront à chaque appel pour Gaza parce que là bas on tue des civils, des enfants. Le courage des présents met d’autant plus en exergue la lâcheté des organisations absentes aujourd’hui. Elles sont toutes venues mercredi "parce que c’était autorisé par papa Valls" se donner bonne conscience et puis adieu c’est les vacances. Je n’ai pas vu de différences de slogans entre mercredi et aujourd’hui, alors pas d’excuses bidon sur qui est fréquentable ou pas. Seul le NPA est cohérent dans cette histoire, il renoue là avec l’internationalisme révolutionnaire très actif de la LCR et c’est tout à son honneur.

  • Le quotidien de manipulation & de l’extreme liberalisme , le Monde titre ce matin

    Manifestation propalestinienne à Paris : «  Ils sont cons, tout le monde ne va retenir que ça ! »

  • "... en avait bouclé toutes les issues, on ne pouvait plus rentrer ou sortir de la place, ..."
    Vieille méthode de provocation. Dans les années 70 la plupart des manifestations d’extrême-gauche finissaient en jus de boudin avec le même scénario.
    Vraiment la police capitaliste n’a pas changé et le PS et le CRIF et ... en profitent pour enfoncer le clou du discrédit du mouvement de soutien au peuple palestinien.