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Euro Mayday - Manif/parade dimanche 1er mai 2005

Publie le jeudi 21 avril 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

départ 17h, m° Place Blanche
Concert place de la république à 20h

Le plein-emploi ? Une menace, pas une promesse

L’emploi est à la mode ! A la mode de l’emploi précaire !
L’emploi précaire, c’est les congés non payés (chômage), la RTT contrainte et non rémunérée (temps partiels), la retraite sans pension et avant l’heure (interdiction du rmi aux moins de 25 ans).

La précarité de l’emploi, c’est le travail sous contrôle.

Chômeurs et fainéants (ceux qui refusent la production débile, les salaires de misère et l’exploitation) sont « accompagnés » dans le cortège des contrats pourris - contrats d’avenir, contrats d’insertion, RMA, contrats tremplin...

Derrière les paillettes du « suivi personnalisé » : contrôle, revenus en chute libre, subventions aux employeurs ; emploi forcé et salaires en miettes, quand d’autres ont droit à brioche et deuils nationaux.

Et pour les salariés « classiques » (non précaires ?), c’est la peur entretenue du licenciement, ou du non renouvellement de poste...
L’emploi précaire ne garantit plus le salaire. Le SMIC n’est plus mensuel, il est « horaire ». La flexibilité, c’est le bénévolat du temps d’astreinte, de chômage. Et c’est la rémunération calculée selon le planning de l’employeur.

L’emploi précaire explose. La France compte probablement près de 10 millions de précaires. Plus d’un million et demi de travailleurs pauvres (20% sont « pourtant » en CDI) vivent avec moins de 557 euros par mois. Près de 3 SDF sur 10 ont un emploi. A l’échelle européenne, les précaires constituent 17% de la population.

On parle de minima sociaux ! Comme si le social c’était un minimum ! On dit « minima sociaux » pour ne pas dire « maxima patronaux ».

RMI, ASS, allocs chômages et autres système de solidarité sont vus comme un coût. On préfère les dîners caritatifs (bonne conscience), où on discute du démantèlement de la solidarité. Les architectes de la nouvelle donne du travail s’amusent à communiquer dans leur novlangue. Ils disent « activation des dépenses passives » pour ne pas diretravail forcé ; ils revendiquent la
« baisse du chômage », pour masquer les radiations ANPE ; ils soutiennent la
« professionnalisation des jeunes », au lieu de parler de stages en
entreprise non payés ; ils autorisent les expulsions des « mauvais »
locataires, et se mettent en deuil le jour de la mort du pape.

***« Le premier Mai c’est pas gai, je trime a dit le muguet, 10 fois plus
que d’habitude, regrettable servitude. » Georges Brassens***

Le plein-emploi d’antan, ce « paradis » perdu que quelques nostalgiques
aspirent retrouver, n’est plus. Devons-nous regretter ce temps où il nous
fallait trimer à vie pour gagner sa retraite (et mourir sans en profiter) ?

Nous voulons le plein-emploi de nos propres vies !

Aujourd’hui, les différents temps de vie deviennent des sources
d’enrichissement pour l’entreprise. Nos « loisirs » devenus biens de
consommation (culturels ?) se vendent en publicité sur nos temps de
« cerveau disponible ». Découverts bancaires, crédits à taux usuriers, même
la misère de nos revenus engraisse les banques...

Nous sommes sommés d’être de plus en plus disponibles. Il nous faut nous
former pour être plus productifs, accepter de maigres salaires pour rester
compétitifs, tutoyer son patron et accepter de revenir dimanche terminer son
sale boulot.

Notre disponibilité, notre flexibilité, nos savoirs sont une mine d’or.
Historiquement stratégies choisies de fuite hors de l’emploi à vie ;
flexibilité, mobilité, sont désormais requises et exploitées.

Lorsqu’elles s’engouffrent dans les soupiraux de l’emploi précaire, elles
sont visibles, productives et payées des cacahuètes. Mais lorsqu’elles
tourbillonnent et produisent partout ailleurs (quand nous produisons du
commun autrement, lorsque par exemple nous fabriquons la plus grosse
encyclopédie universelle sur internet, lorsque nous apprenons à l’université
ou chez notre voisin menuisier lorsqu’il a fini son taff) c’est encore
moins que peanuts. Ces exigences, l’employeur ne veut pas les rémunérer :
seul le travail productif pour lui sera payé. Le reste, à chacun de
l’apporter en dote ! Seule l’entreprise en profitera...

Comment faire ?

Peut-être construire des niches de solidarité, d’entraide, d’échange. Entre
nous.

Produire nous même, et pour nous, des espaces où nous pourrions nous vivre
en collectif. Non plus les uns contre les autres.

Peut-être aussi, batailler pour négocier de nouveaux droits sociaux. Parce
que nous refusons que le droit à la vie ne s’achète qu’à la sueur de son
front.

Il n’y a pas de programme préétabli, il y a tout à (ré)inventer.
A nous de faire.

***L’églantine dit en rougissant : « Muguet, délure un peu, arrête le turbin
et rejoins le premier Mai des... précaires » ***

A la fête du muguet - vendu à la sauvette, par des migrants sans droits
sociaux -, pour cette journée internationale des travailleurs, sifflotons
des airs nouveaux. Chantons, crions, dévastons, rions, fêtons, faisons...
Faisons autrement, comme nous pouvons faire : nous savons travailler,
coopérer, inventer, aussi bien que nous savons dénoncer, résister,
revendiquer.

Fêtons ce premier mai avec tous ceux qui travaillent pour rien parce qu’ils
sont invisibles, producteurs sans papiers produits par la législation (300
000 - peut-être ?) ; intermittents, chômeurs, pas assez subventionnés par
l’Assedic ou le Rmi ; batoucada amateurs, rémunérés ou pas, en tout cas pas
payés pour leur carnaval.

A faire la fête avec nous, on va s’amuser à faire sa fête à l’emploi !

Avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, un revenu c’est un dû.
Logement, titre de séjour : arrêt de toutes les formes d’expulsions
35 heures c’est 40 heures de trop !

« Le travail était monotone, dix heures par jour à trimer, je gagnais un
dollar par jour. Et puis, le printemps arrivait. Les bourgeons et les
collines bleutées nous faisaient signe. Alors, quand des agitateurs des
Chevaliers du Travail ont envahi notre bagne industriel [sweatshop] en
prêchant le message divin « moins de travail pour plus de salaire », je devins
des leurs, des pieds à la tête. L’idée de la cause des travailleurs en
général ne m’effleurait même pas. Je ne savais qu’une seule chose : ce dont
ces militants parlaient, c’est ce que je voulais... »
Oscar Ameringer, 1886.

Messages

  • Derrière le discours séduisant d’une critique radicale et post-soixante huitarde du Travail, se dissimule en réalité tout une théorie faussement révolutionnaire mais complétement social-libérale. Obtenir un filet minimum de survie (un RMI amélioré) voilà le nouveau cheval de bataille de certains militants : un revenu garanti mais l’obligation d’accepter leurs boulots de merde..... sacré deal, même Boutin est d’accord avec ça.

    Les "multitudes" rêvent d’un nouveau New deal, de relancer la machine capitaliste (qui s’esssoufle... la pauvrette) Et là ils sont bien dans l’air du temps, résignés et prêts à toutes les compromissions.... jusqu’à se positionner comme leur gourou Negri pour un OUI "réaliste" à la constitution....

    Un précaire qui boycottera l’euromayday

    • rejoins le cortége libertaire alors les négristes d’une ne représentent qu’eux memes et deux ces crétins et leur " multitudes " appellent a voter oui

      quand a leur gourou négri en personne il n’a pas hésité a appeler les vigiles un jour ou il donnait une incomprésible conférence dans une faculté conférence qui fut perturbée par quelques camarades anarchistes et autonomes venus lui rappeler certaines réalités politiques

    • "Derrière le discours séduisant d’une critique radicale et post-soixante huitarde du Travail, se dissimule en réalité tout une théorie faussement révolutionnaire mais complétement social-libérale. Obtenir un filet minimum de survie (un RMI amélioré) voilà le nouveau cheval de bataille de certains militants : un revenu garanti mais l’obligation d’accepter leurs boulots de merde..... sacré deal, même Boutin est d’accord avec ça."

      Entiérement d’accord avec toi

      tu m’étonne que la dame patronesse qu’est la boutin approuve c’est tout a fait dans le genre " occupons nous de nos pauvre et lavons ainsi a bon compte nos consciences " on se croirait revenu a germilnal quand les femmes de patrons une fois l’an " allez visiter leur pauvres "

      Et c’est même ce que l’organisation de charity bussiness les Emmaus vient de proposer a douste bla bla et au démagogue borloo qui n’ont pas regardé ça d’un sale oeuil

      Un chantage dans le genre on vous laisse le Rmi mais faut accepter un temps partiel imposé et sous payé évidement pour vous permettre de joindre les deux bout

      Comme le Rma - Sto ou les sous " contrats " d’avenir du démagogue borloo c’est une nouvelle maniére de bousiller le déja maigrelet smic qui ne permet même pas a des millions de familles en france de vivre dignement

    • Salut, et que se cache t’il derrière cette manif ?

      Luis

  • La discussion ne mêne nulle part , si son accepte de dire OUI, c’est la fin
    du mouvement des intermittents et surtout la libéralisation des emplois
    merdiques ainsi que la mort du statut des intermittents.

    Voilà en quelques mots rapides, ce que cela veut dire.

    Dans de nombreux secteurs, grâce aux traités précédents adoptés par la
    gauche, la mise à mort de nombreux métiers flexibilité... sont bien engagés.
    "Comment ne pas rapprocher la privatisation de l’ANPE avec le traité
    d’Amsterdam et le traité de Lisbonne ?"

    Je hais ceux qui sont pourtant de gauche qui se taisent depuis les marches
    européennes de 1997. Ils continuent à s’opposer à ce que les précaires et
    les chômeurs s’affirment en disant NON à la constitution et préfère les
    faire marcher comme des ânes dans les régions de France en vendant un
    journal creux et nian nian.

    Pendant que vous faites l’EuroMayday, il se passe cela dans la région de la
    Somme : une association de chômeurs (qui normalement soutient les chômeurs)
    est en cheville directe avec une entreprise "la surcrière" dirigée par
    Guillaume SarKosy (prétendant à devenir n° 1 du MEDEF).

    En effet, un mec des renseignements généraux a téléphoné à un militant pour
    lui proposer s’il était d’accord d’occuper l’entreprise de Sarkosy pendant
    les marches régionales du printemps des précaires. Celui-ci à accepté. Le RG
    a organisé l’entrevu avec la Direction de l’entreprise et les
    chômeurs-marcheurs de la Somme devront apporter leur CV pour être embaucher
    dans un emploi "misérable" comme le RMA.

    Personne ne s’insurge devant ça. L’Euromayday oui mais pas en tolérant ce
    type d’action merdouillarde.

    "Je rapporte directement, les paroles du représentant des marches de la
    SOMME qui se trouvait là l’AG du 9 avril - bourse du travail." et qui n’a
    absolument pas réagi seulement un petit sourir en coin.

    VOILA DANS QUEL SYSTEME MANIPULATOIR NOUS EVOLUONS ACTUELLEMENT.

    ciao

    Marie-Claude