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On achève bien la SNCF

par Alain

Publie le lundi 15 septembre 2014 par Alain - Open-Publishing
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Alors que tous les regards sont tournés vers les pilotes d’Air France, les Français ont un peu trop tendance à oublier le sort réservé à la SNCF par un gouvernement qui se prétend de gauche et la présidence de Guillaume Pepy. Véritable bien national, la SNCF est sacrifiée depuis trop longtemps sur l’autel du libéralisme. La réforme ferroviaire passée en juillet dernier n’est que la dernière pierre d’un édifice libéral qui signe la fin du service public et le début des troubles pour les usagers, oops pardon les consommateurs… !

L’Union européenne n’aime pas les services publics. Pas assez de concurrence, pas assez de libéralisme ! Toutes les structures de l’économie et de la société doivent être entre les mains du privé et on force à coups de lois et de directives européennes les services publics à s’agenouiller un à un devant la toute puissance du marché. La SNCF ne fait pas exception avec à sa tête un Guillaume Pepy ambitieux qui n’a pour obsession que de plaire au gouvernement. Le gouvernement, lui, fait tout pour plaire aux eurocrates bruxellois qui honnissent les services publics. La boucle est bouclée et la SNCF devient l’objet des attaques déguisées les plus sournoises. La mort de la SNCF est voulue et sera si rien n’arrête le train fou du libéralisme eurocrate.

Le drame de Brétigny n’a-t-il donc servi à rien ? En juillet 2013, sept personnes trouvent la mort dans le déraillement d’un train en gare de Brétigny-sur-Orge. Condoléances et recueillement, mais nulle leçon tirée pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise. On le sait, cela a été dénoncé à de multiples reprises, l’accident aurait pu, non, aurait dû être évité. Mais aujourd’hui, la maintenance du réseau n’est pas la priorité de l’équipe dirigeante. Le temps est à la communication et à l’affichage des performances. 210 millions d’euros par an en communication. Voilà de l’argent qui paye grassement des communicants alors qu’il devrait aller intégralement au service des usagers.

La réforme, si elle revient en partie sur la séparation entre la SNCF et RFF (réseau ferré de France) n’est pas une bonne réforme. Elle sert uniquement des objectifs comptables pour cacher la dette. Les usagers ? Qu’ont-ils à voir dans cette histoire s’interrogent la direction de la SNCF et le gouvernement. En 2022 (au plus tard) le marché de la concurrence pour le transport de passagers aura commencé son carnage et les accidents vont grimper en flèche comme cela a été (est) le cas en Grande-Bretagne. Le temps est au « risque calculé ». Que fait-on pour tirer un maximum d’argent en investissant le moins possible ? Quels risques (soi-disant calculés) doit-on prendre pour maximiser les profits ? Philosophie mortifère qui causera une maintenance de moins en moins performante, un je-m’en-foutisme coupable et de nouveaux accidents horribles.

Ils veulent l’argent, et ils l’auront, mais avec des morts sur la conscience. La SNCF est en sursis et c’est l’ensemble des services publics qui sont menacés. Quand un commissaire européen déclare que la réforme du ferroviaire français va dans le bon sens il est certain qu’il ne parle pas de la sécurité et de services rendus au public. Le tout libéral doit triompher même si cela passe par des morts innocents. Le PS aurait-il vraiment perdu toutes ses valeurs fondamentales ? Il faut croire que oui, malheureusement.

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