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L’affaire Uramin à la croisée des chemins

par Luc Ez

Publie le vendredi 31 octobre 2014 par Luc Ez - Open-Publishing

L’affaire Uramin rappelle l’importance de la présomption d’innocence. Ce n’est pas Sébastien de Montessus (ex-directeur d’Areva) qui dira le contraire. Entendu par la justice suite à la divulgation d’un rapport commandé par Areva à la société d’intelligence économique suisse Alp Services, dirigée par Mario Brero, il a été relaxé et le détective helvète dispensé de toute peine.

Uramin

Uramin : une justice qui sauve la face

Tandis que le fleuron nucléaire français venait de perdre cinq milliards d’euros, les principales cibles furent dans un premier temps ceux qui tentèrent de lancer l’alerte… À l’époque, Sebastien de Montessus avait fait appel à la société d’intelligence économique suisse Alp Services, dirigée par Mario Brero, pour lever les doutes entourant le rachat de la société canadienne Uramin, jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous les deux sur le banc des accusés.

Or, le verdict du Tribunal correctionnel du 20 juin dernier est finalement allé dans le sens des accusés puisque le premier a fait l’objet d’une relaxe et que le second a été dispensé de toute peine. Une décision qui devrait rétablir la réputation des deux hommes, mais qui ne permet toujours pas déterminer plus clairement les responsabilités sur le fiasco Uramin !

Des coupables toujours en liberté et une enquête qui se poursuit

Dans le courant de l’été, sur ordre du Parquet national financier, 11 perquisitions ont été effectuées, notamment au domicile d’Anne Lauvergeon et de son mari Olivier Fric, afin de faire avancer l’enquête sur le fond de l’affaire. À l’heure actuelle, il est impossible de pronostiquer l’issue du dossier tant les rumeurs circulent. Les coupables sont-ils à chercher de l’autre côté de l’Atlantique, ou sur l’autre rive de la Méditerranée ? Pour répondre à cette question, le Parquet national financier et la Cour des Comptes cherchent encore les bénéficiaires de ce qui pourrait être le plus gros détournement d’argent public de l’histoire de la Cinquième République.

Parmi les dernières pistes évoquées, et qui devraient se rejoindre à un moment ou à un autre, la finance minière de l’intermédiaire belge Daniel Wouters et du financier canadien Stephen Dattels, et la piste africaine rapportée par le journaliste d’investigation Xavier Monier.
Dans le collimateur du rédacteur de Bakchich notamment, le négociant Sam Jonah, proche de Thabo Mbeki…et facilitateur occulte pour le compte d’Areva.