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Les mémoires de Juan Garcia Oliver en Français

par Sévy

Publie le samedi 6 décembre 2014 par Sévy - Open-Publishing
3 commentaires

Enfin ! Les mémoires de celui qui mit au point la "gymnastique révolutionnaire" et prôna "ir a por el todos" (le tout pour le tout) suite à victoire des anarcho-syndicalistes dans Barcelone le 19 juillet 1936 sont parues en français. On attendait depuis 1978, date de la sortie du livre en espagnol, cette traduction.
C’est désormais chose faite avec ce très beau travail des éditions toulousaines du Coquelicot. Le livre peut être commander directement aux éditions : http://lecoquelicot.info ou chez son libraire...

(…) Les événements (…) prouveront que, comme méthode pratique, la “ gymnastique révolutionnaire ” a certainement contribué à faire de la CNT la première force ouvrière d’Espagne et rendu possible la résistance victorieuse au coup d’État militaire de 1936. Pour García Oliver, elle répondait à une analyse politique globale de l’état des forces en présence. Transcrivant une conversation de 1931 avec Ascaso et Durruti, il écrit : « Sans les saccades que provoquent la droite et la gauche, la République finira par trouver son point d’équilibre, par se consolider et par incarner la paix. Un semblant de paix, car il s’agira d’une République défendant les mêmes intérêts que ceux de la monarchie. L’Espagne a besoin de faire sa révolution et elle la fera. Moi, je préfère que cette révolution soit anarcho-syndicaliste, ne serait-ce que, parce qu’éloignée de tout modèle historique, elle sera marquée du sceau de l’originalité. »

Tel fut le fil conducteur de l’action de García Oliver. Il n’en démordit jamais, au risque de devoir s’opposer à ses propres amis. (…)
Ce court extrait de la préface de J. Martinez à l’édition espagnol de L’Echo de los Pasos en 1978 met en évidence ce qui constituait la colonne vertébrale idéologique de Juan Garcia Oliver : L’anarcho-syndicalisme. Le titrage des 4 parties de ce livre/épopée en témoigne : L’anarcho-syndicalisme dans la rue, L’anarcho-syndicalisme au Comité des milices, L’anarcho-syndicalisme au gouvernement, L’anarcho-syndicalisme dans l’exil.

L’écho des pas est resté jusqu’à ce jour inédit en français. A sa parution originale en espagnol en 1978, « le pavé de Garcia Oliver -650 pages- y produisit quelques effets, dont l’irritation ne fut pas le moindre. C’est que le bonhomme avait l’avantage d’exaspérer d’abord les siens, et ce depuis longtemps » comme l’écrit Freddy Gomez qui signe la préface de cette édition française.
Quand il proposa au plenum du 23 juillet 1936 que la CNT prenne tout le pouvoir en Catalogne, Garcia Oliver ne fut pas suivi. Seul le canton du Bas Llobregat vota pour sa proposition. C’est le ralliement à l’idéologie de front républicain qui prévalut...

Pour Garcia Oliver, tout s’est joué ce 23 juillet. « Je n’en revenais pas. C’était le Plénum de fédérations locales et cantonales le plus insolite. Des délégués convoqués dans l’urgence et ignorant ce dont on allait parler dans cette assemblée, venaient d’adopter des positions qui jetaient par terre tous les accords fondamentaux de la CNT ignorant les aspects les plus élémentaires de son histoire d’organisation fortement influencée par le radicalisme anarchiste (...) écrit -il .

Le témoignage de celui qui fut depuis 1919, un des hommes clé de la CNT, tour à tour, garçon de café, organisateur de syndicats, homme d’action revolver au poing et... ministre de la justice, est incontournable.

Messages

  • Encore un témoignage qui devrait être intéressant sur une histoire de la CNT et sur quelques unes de ses pratiques rigides…

    • on sent là le post-stal’ énervé que seule l’histoire libertaire espagnole dans tous ses paradoxes et avec une véritable volonté de se confronter à ses erreurs n’ait "pignon sur librairie" en France comme en Espagne d’ailleurs...

      Mais, plutôt que de râler ou d’ironiser, allez-y les gars, on l’attend l’histoire fabuleuse du PCE ! A moins, à moins qu’elle ne soit un peu trop crade pour que vous la regardiez en face sans trop être déstabilisés dans vos fondamentaux ? A moins, à moins que les reniements passés et présents de tous les PC ne soient des couleuvres trop grosses pour vos gorges de gourmets ?
      J’enrage encore de voir sur mes murs toulousains des affiches bleu-blanc-rouge / Liberté-égalité-fraternité siglées PCF !!! Surtout quant il y a trois semaines, votre service d’ordre s’est positionné à l’issue d’une manif, face à nous histoire de protéger une ligne de CRS casqués, matossés, cagoulés !

      80 ans nous séparent des meurtres de Nin ou de Berneri mais c’est la CNT qui est rigide !
      Ouarf ouarf, ouarf, va terminer de bouffer ton clown et apprend à lire, ça te servira pour potasser l’histoire...

    • par "pratiques rigides", il faut aussi lire et s’informer sur le passage … :

      tout s’est joué ce 23 juillet. « Je n’en revenais pas. C’était le Plénum de fédérations locales et cantonales le plus insolite. Des délégués convoqués dans l’urgence et ignorant ce dont on allait parler dans cette assemblée, venaient d’adopter des positions qui jetaient par terre tous les accords fondamentaux de la CNT ignorant les aspects les plus élémentaires de son histoire d’organisation fortement influencée par le radicalisme anarchiste (...) écrit -il

      … avant de sortir les armes et crier aux Stals !!! Et s’informer comment, encore récemment ce genre de "pratique" était en vigueur à la CNT.

      Quant au :

      80 ans nous séparent des meurtres de Nin ou de Berneri mais c’est la CNT qui est rigide !
      Ouarf ouarf, ouarf, va terminer de bouffer ton clown et apprend à lire, ça te servira pour potasser l’histoire...

      … et à l’invitation à la lecture, relire les mémoires de Cipriano Mera (avant ou après le diner).