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Aveuglement et mépris : le communiqué du Snes suite à sa déroute aux élections

par EN

Publie le jeudi 11 décembre 2014 par EN - Open-Publishing
12 commentaires

Les résultats des élections professionnelles dans l’Éducation Nationale ont été publiés vendredi 5 décembre 2014.

Avec plus de 44 % des voix exprimées lors du vote dans les CAP des personnels relevant de son champ de syndicalisation et 32 points d’écart avec la deuxième organisation, le SNES-FSU demeure de très loin la référence dans le second degré, même s’il a perdu 6 points.
La FSU reste la deuxième fédération dans la fonction publique d’État.

Nous remercions chaleureusement tous les collègues qui nous ont fait confiance en nous donnant leur suffrage. En dépit du constat d’une légère remontée de la participation, 41,7% (+ 3,5 points), nous sommes bien loin des 64 % de la dernière élection organisée à l’urne dans les établissements en 2008. Averti des difficultés que certains ont pu rencontrer dans les opérations de vote et regrettant l’absence de campagne ministérielle de sensibilisation, le SNES-FSU s’est battu pour que ces dysfonctionnements soient corrigés.

Au delà de ces difficultés, l’état de professions en butte depuis de nombreuses années à des difficultés accrues d’exercice et à une véritable dévalorisation des métiers peut aussi expliquer la hausse du nombre de voix portées sur des organisations minoritaires, cantonnées dans la dénonciation et l’immobilisme.

Le SNES-FSU entend intensifier le débat avec les collègues, poursuivre son travail de défense au quotidien des personnels du second degré. Il continuera dans le même temps à chercher à fédérer la profession, à la rassembler dans de larges actions revendicatives.

Ce syndicat a désormais perdu la confiance d’une majorité de la profession, mais demeure craint, car son nombre élèves de commissaires paritaires lui octroie une position cogestionnaire avec l’administration, dont il use désormais non plus pour défendre professionnellement les travailleurs de l’Education, mais pour leur nuire en son nom.
Tout en la dénonçant, notamment dans ce communiqué, Il a validé au Comité Technique Paritaire du 27 mats 2014 la dévalorisation du métier, en laissant passer un nouveau décret permettant une caporalisation de la profession.
Pire, il a recours à la pitoyable rhétorique de l’UMP, avec sa sempiternelle dénonciation de l’immobilisme", ou de celle des partis de "gauche à l’endroit de l’extêrme -gauche quant à l’"immoblisme". Un véritable discours de petits nantis.

Les résultats des élections dans le Secondaire s’ils se caractérisent par une déroute du syndicat cogestionnaire, ne marquent certes pas pour autant le réveil d’une profession sonnée, résignée, apathique, et il faut le dire, devenue très lâche.
Le maintien de l’UNSA, qui est le syndicat très majoritaires dans la hiérarchie de cette administration le dit assez. Mais le signal est là : les tartuffes du Snes sont démasqués.

Messages

  • Je suis critique envers le snes, il aurait dû faire beaucoup mieux pour défendre les conditions de travail des profs, à commencer par le salaire (pouvoir d’achat effondré). J’ai vraiment beaucoup de critiques à lui adresser (d’ailleurs en interne je vote pour une tendance opposée à la ligne majoritaire).

    Mais cet article relève de la phobie, pour ne pas dire plus. Il est dans un excès coupé de la réalité. Un excès tel que ce n’est pas crédible.

    Un simple exemple : l’auteur parle de « déroute » (et s’en réjouit... faudrait peut-être d’abord s’interroger sur les causes, ce que ça traduit, et les conséquences à terme pour le métier d’enseignant... pas sûr qu’il y ait des raisons de se réjouir).

    Ah oui, c’est ça une déroute ?

    Je trouve le communiqué du Snes infiniment plus objectif et proche de la réalité :

    Avec plus de 44 % des voix exprimées lors du vote dans les CAP des personnels relevant de son champ de syndicalisation et 32 points d’écart avec la deuxième organisation, le SNES-FSU demeure de très loin la référence dans le second degré, même s’il a perdu 6 points

    Autre chose : l’article dit...

    Ce syndicat a désormais perdu la confiance d’une majorité de la profession, mais demeure craint, car son nombre élèves de commissaires paritaires lui octroie une position cogestionnaire avec l’administration, dont il use désormais non plus pour défendre professionnellement les travailleurs de l’Education, mais pour leur nuire en son nom.

    Il est impossible de porter une accusation aussi grave sans citer des faits concrets, des exemples, des sources.
    Sinon on est dans le délire, pour faire dans l’euphémisme.

    Bref, pourquoi tant de haine face à un syndicat empêtré dans un certain corporatisme, incapable (comme les autres syndicats ouvriers en ce moment) de mettre sur pied une stratégie gagnante, mais qui reste un des derniers outils pour résister, aussi imparfait soit-il...

  • Ce que ne dit pas cet article, et encore moins le communiqué du syndicat SNES, bien sûr, c’est qu"en quinze, le SNES a perdu plus du tiers de ses adhérents !
    De quoi pavoiser, en effet...

    • En quinze ans le Snes a perdu plus du tiers de ses adhérents disais-je.

      Oui, et donc, conclusion ?

      Entre 2002 et 2012, l’extrême-gauche est passée de 10 à 2%.
      Le PCF s’est fracassé.
      La "gauche" dans son ensemble est au fond du trou (en terme de résultat, mais aussi d’idéologie).

      Le Snes n’a pas été bon, c’est difficilement contestable. Mais penser que c’est l’unique (ou même la principale) cause de la dégringolade, c’est ne pas voir d’autres réalités : je l’ai déjà écrit quelque part, les travailleurs ont les syndicats qu’ils méritent.
      Un syndicat, même si on sait les verrouillages bureaucratiques, est quand même une émanation de sa base. Surtout les syndicats de la FSU, où il y a un droit de tendance.

      Bref, et c’est pour ça que je n’adhère pas aux attaques que je trouve excessives et trop ciblées sur le Snes, c’est le syndicalisme dans son ensemble, ainsi que les idéologies d’émancipation sociale, qui sont en échec et en régression.
      En régression pour tout un tas de raisons, et je pense que leurs insuffisances (donc les nôtres) ne sont qu’une partie du problème, et se focaliser dessus empêche de penser la situation plus globalement.

    • Que le PCF ait plongé n’aurait rien à voir avec sa son évolution réformiste ?

      Bien sûr que si !

      Même chose pour le Snes, et son évolution collaborationniste !

      Ce n’est pas un détail, c’est un fait majeur dans l’EN !

    • Au niveau politique :
      Le PCF, rappelons le, s’est associé au PS aux dernières municipales ...
      Il est politiquement mort à cause de cela, et va sombrer avec le PS.

      Au niveau syndical :

      la FSU continue de freiner toute contestation dans l’education. Elle y met tout son poids, à tous les niveaux.

      Premier degré, la réforme des rythmes scolaires qui casse le statut des personnels enseignants , place l’ecole sous la tutelle de la municipalités, et impose des activités payantes aux familles. Le SNUIPP a trahi l’ecole, les professeurs, et le service public.
      `
      Second degré, le decret Peillon Hamon, qui casse le statut (1950) des personnels enseignants mieux que la droite ne l’aurait jamais revé, nouveau statut qui imposerait des heures d obligations de services non payées ..

      URGENT :

      Le décret Hamon doit s’appliquer à la rentrée 2015 si d’autres syndicats que le SNES ne s’emparent pas IMMEDIATEMENT de cette lutte.

      Avec le SNES, le degré zero du syndcialisme est atteint, c’est devenu un syndciat JAUNE.

      Supérieur : le SNESUP dénonce les regressions ...verbalement...et dirige les universités pour les mettre en place la mort de l’université en France.

    • Que le PCF ait plongé n’aurait rien à voir avec sa son évolution réformiste ?

      Bien sûr que si !

      Moi je n’en suis pas si sûr que toi. Si c’était aussi simple, ceux qui n’ont pas dérivé, LO ou la LCR par exemple, auraient fait le plein au fur et à mesure de l’évolution et de la déshérence du PCF, non ?

      De même chez les enseignants, si c’était l’excès de modération du Snes qui expliquait principalement son recul, Sud Educ (plus fidèle à une vision radicale du syndicalisme) ou les tendances plus gauches du Snes et de la Fsu auraient progressé, or pas du tout.

      Moi je pense que, beaucoup plus globalement, c’est le syndicalisme, c’est la représentation politique des travailleurs, qui sont en crise.

      Que les évolutions, tant du PCF que du Snes et d’autres, aient contribué à cette crise, oui, sans doute. Mais je crois vraiment que le problème est bien plus profond que ça, et que la sortie ne se trouvera pas dans des analyses trop simples avec des coupables bien pratiques pour éviter une refondation de notre pensée bien plus profonde.

      Et plutôt que de taper sur celui-ci ou celui-là, je crois qu’on devrait plutôt essayer d’inventer les pratiques qui permettront de remobiliser et d’organiser les travailleurs.

    • ""Moi je n’en suis pas si sûr que toi. Si c’était aussi simple, ceux qui n’ont pas dérivé, LO ou la LCR par exemple, auraient fait le plein au fur et à mesure de l’évolution et de la déshérence du PCF, non ?""

      Exact,c ’est trop simple comme argumentation,il suffirait d’avoir un discours et une pratique révolutionnaires et hop résulats garantis.
      MAis c ’est pas comme ça que ça se passe,il y a d’autres causes .

    • Il y avait dans les bataillons du PCF une culture anti"gauchiste" plutôt imbécile, caractérisé trop souvent par la violence du service d’ordre de la CGT, une culture post-stalinienne en quelque sorte. CCela explique, avec des erreurs importantes de l’extrême-gauche, que le Fn monte et pas l’extrême-gauche.

      Sur le plan syndical, dans l’EN, SUD a commis aussi quelque erreur.
      Mais entre la très forte poussée de FO, qui défend le statut, et la débâcle bienvenue des neocollabos du Snes, qui l’ont liquidé avec le ministère, il y a bien un système de vases communiquants.