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La CGT signe un accord révolutionnaire sur le chômage dixit le figaro

Publie le mercredi 17 décembre 2014 par Open-Publishing

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/12/17/20002-20141217ARTFIG00169-la-cgt-signe-un-accord-revolutionnaire-sur-le-chomage.php

Après la CFE-CGC et la CFTC, la centrale encore dirigée par Thierry Lepaon a décidé de signer l’accord sur les licenciés économiques. Un accord qui réduit leur allocation-chômage mais leur accorde une prime à la reprise d’activité.

La CGT peut aussi surprendre dans le bon sens ! La centrale de Montreuil vient de faire preuve d’un certain courage en annonçant ce mercredi sa décision de signer le nouvel accord sur le contrat de sécurisation professionnelle (CSP). Un texte qui a trait au thème ultrasensible de l’indemnisation des chômeurs. Ce CSP est en effet un dispositif qui permet aux licenciés économiques d’entreprises de moins de 1000 salariés (ou de sociétés en liquidation ou redressement judiciaire) de bénéficier pendant un an d’une allocation plus élevée, d’un meilleur accès à la formation et d’un accompagnement renforcé. Près de 330.000 personnes en ont profité depuis sa mise en œuvre en septembre 2011.

Or le nouvel accord, proposé par le patronat après quelques semaines de négociations, réduit l’indemnisation des personnes en CSP, de 80% à 75% du salaire journalier de référence (ce dernier correspondant peu ou prou au salaire brut). Un acte fort. Lors de la dernière négociation sur l’ensemble des règles de l’assurance chômage en mars dernier, les syndicats s’étaient fermement opposés à toute baisse de l’indemnisation. Avant d’en accepter une à la marge. La CGT a donc accepté de toucher à ce sacro-saint principe.
« Le dispositif CSP aidera bon nombre de salariés licenciés. Ce texte est un point d’appui à la construction d’une sécurité sociale professionnelle »
La CGT (communiqué)

Il est vrai que, malgré cette baisse de 80% à 75%, l’allocation des chômeurs en CSP reste nettement supérieure à celle des autres demandeurs d’emploi (57% à 75% du salaire brut), même en tenant compte du fait qu’ils renoncent à leur indemnité de préavis. Surtout, le nouvel accord créée une prime permettant de percevoir la moitié des droits restants, en cas de reprise d’un emploi dans les dix premiers mois du CSP. De quoi inciter à prendre un poste rapidement. En outre, il instaure un système de glissement qui rallonge la durée du CSP jusqu’à trois mois supplémentaires pour ceux qui retravaillent temporairement dans les six derniers mois du CSP. Enfin, le financement de la formation doit être amélioré. Autant d’avancées qui ont décidé la CGT, mais aussi la CFE-CGC et la CFTC, à signer. Avec ces trois signatures, le texte peut donc entrer en vigueur le 1er janvier prochain.

« La CGT aurait souhaité améliorer l’accès à la formation en allant plus loin sur l’abondement du compte personnel de formation (CPF), cela n’a pas été possible », a justifié ce mercredi matin la centrale de Montreuil dans un communiqué. « De même, la CGT regrette la baisse de l’indemnisation de 5 %. Néanmoins, la CGT considère que le dispositif CSP aidera, dans son ensemble, bon nombre de salariés licenciés. Ce texte est un point d’appui à la construction d’une sécurité sociale professionnelle, revendication que porte la CGT depuis plusieurs années ».

Reste maintenant à connaître le choix de FO, et surtout de la CFDT. Lors de la négociation, la centrale réformiste dirigée par Laurent Berger n’a pas caché ses réticences sur ce texte, précisément parce qu’il crée un précédent en terme de baisse d’indemnisation à un an de la négociation d’une nouvelle convention globale d’assurance-chômage (qui doit avoir lieu avant le 30 juin 2016). Le tout alors que le gouvernement Valls fait pression pour les discussions soient anticipées, au plus tard au second semestre de 2015.

Avec cet accord CSP, les syndicats signataires viennent de faire un pas important, en acceptant de rentrer dans une logique, prônée depuis longtemps par le patronat, d’encouragement à la reprise d’emploi. Un encouragement qui passe par la nouvelle prime, elle-même financée par la baisse de l’indemnisation. Gageons que le gouvernement regardera avec beaucoup d’attention cet accord CSP…