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Je demande donc solennellement la démission de Monsieur Lepaon...

par Laura Pailler

Publie le vendredi 19 décembre 2014 par Laura Pailler - Open-Publishing
8 commentaires

"Chers camarades, je sais que lorsque nos représentants sont attaqués par les médias bourgeois et consorts, nous avons la haine, et nous nous levons comme un seul homme pour NOUS défendre ! Car quand nous avons mal, nous avons mal ensemble, mal pour nos idées ! C’est ce qui fait notre beauté et notre force ! J’ai moi-même adopté le "tous pour un" par le passé, et je continuerais à le faire encore et encore...Oui je continuerais mais pas aujourd’hui !
Pas aujourd’hui, pas au sein ...de mon syndicat la CGT dans ce temps de grave crise et je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Ce que l’on oublie quand on se lève "tous pour eux", c’est de nous même nous pencher sur les faits, nous faire notre propre avis sur la situation car nous avons peur de nous y perdre. De nous y perdre parce que notre gauche, notre idéal est en manque de souffle. Je ne donne pas de leçon c’est tellement dur de se regarder agoniser quand tout le monde nous montre du doigt !
Je suis émue lorsque j’écris ces mots car moi-même j’aimerais que face à la dureté de notre société, face à la monté du FN, face à la politique de rigueur digne d’une Tatcher que nous impose le PS, nous soyons comme un seul homme : DANS LA RUE, LE POING LEVE, LA RAGE AU VENTRE !. Mais non... le constat est dur mais NECESSAIRE car justement nous ne sommes pas : DANS LA RUE, LE POING LEVE, LA RAGE AU VENTRE !
Si nous continuons, comme je l’ai fais moi-même (donc je ne juge pas !), de nous mettre la main devant les yeux pour "justifier/excuser" les abus de nos dirigeants syndicaux ou politiques...nous allons nous noyer !
J’ai les larmes aux yeux en écrivant ces mots...
Mais attention : J’AI TOUJOURS ESPOIR !
Et oui ! Oui, le chemin sera peut être plus long que "prévu" mais lorsque l’on admet que le ménage est à faire entre nous en même temps que chez les autres, pour envisager une VERITABLE alternative au Capitalisme qui émerge de nous les hommes et femmes de 2014 et bientôt 2015...On reprend un ESPOIR ! Un véritable espoir ! Celui qui réside dans l’idée que : si nous acceptons que l’erreur peut se trouve partout mais qu’elle n’est pas grave à partir du moment où elle est admise ! L’idée que la véritable EXEMPLARITE réside dans le fait d’admettre nos erreurs pour avancer encore et que nous nous DEVONS D’ETRE EXEMPLAIRE...Alors on avance vraiment ! Et ENSEMBLE sans mains ni bandeaus sur les yeux pour ne pas avoir peur !
Alors certes j’ai PEUR, MAIS AYONS PEUR ENSEMBLE et notre avenir sera exemplaire malgré tous ses défauts parce que nous les admettrons et travaillerons à ce qu’ils ne se reproduise pas !
Je demande donc solennellement la démission de Monsieur Lepaon, et la tenue car c’est un problème global, d’une véritable Assemblée nationale des militantes et militants de la CGT dans les plus brefs délais."

Pour la vidéo ici :

https://www.facebook.com/video.php?v=10153488027111164&set=vb.620431163&type=2&theater

Messages

  • j ai regarde ta video !tu finis par un merci..........c est a ceux qui iront comme moi voir la video de te remercier.oui merci parceque je suis sur que beaucoup de camarades pense comme toi.moi aussi envie de vomir ,mal au ventre de voir notre orga trainee dans la boue,de voir les forces des liberaux des fachos de tous poils qui eux profitent de cette situation. alors oui merci et je conseille a tous les copains de visionner ta video.salutations revolutionnaires et encore merci yves

  • La bureaucratie nous écrase je suis trop émue bravo pour ton courage

    • Très émouvant et très bien mis en scène... bravo !
      Cependant je me méfie du concept d’EXEMPLARITE... Je préfèrerais une notion plus humaniste du type "ne pas trop déconner"...
      La démission de Le Paon ne me parait pas suffisante, il faut aller plus loin. Le Paon devrait être mis en "congés" depuis 10 jours et ses proches avec lui + une cellule de crise devrait assurer l’intérim... Pour montrer que la discipline n’existe pas que pour protéger l’unité avec les sociaux traitres de la CFDT et donner la fessée aux garnements qui rêvent de grève générale !
      Je crois aussi que la démission de Le Paon doit se faire dans un contexte d’intensification de la LDC et de propagande très explicite pour des méthodes et des revendications de classe + habituellement je suis pour l’unité, la centralisation et la discipline ; mais pas aujourd’hui : les structures et les militants doivent prendre des initiatives...

  • Très émouvant témoignage de Laura, jeune militante, témoignage que je partage totalement.

    LEPAON essaie par tous les moyens de se déculpabiliser en feignant de tout ignorer !
    C’est trop facile !
    La crise dont il est à l’origine (bien qu’il s’en défende !) doit se traduire par sa DEMISSION ainsi que le BUREAU CONFEDERAL et doit déboucher rapidement sur un nouveau Congrès.

    C’EST LA SEULE ISSUE POUR REMETTRE LA CGT DANS UNE BONNE CONTINUATION.

  • "Si nous continuons, comme je l’ai fais moi-même (donc je ne juge pas !), de nous mettre la main devant les yeux pour "justifier/excuser" les abus de nos dirigeants syndicaux ou politiques...nous allons nous noyer !"

    Non, Laura, non. Ce n’est pas juste une question d’abus de "nos dirigeants syndicaux". C’est bien plus grave que ça. Ce n’est pas une question de dévoiement individuel, c’est le fonctionnement de la CGT qui est à mettre en cause. Il y a des Le Paon dans toutes les structures de la CGT parce que la structuration même de la CGT, son financement similaire à celui des autres confédérations (subventions publiques, financements généreux des comités d’entreprises par les patrons dans les grosses boîtes, "fluidification des rapports sociaux" par le MEDEF...), l’emploi de nombreux permanents, font que la CGT est devenu une grosse machine bureaucratique qui a perdu de vue la lutte de classes pour devenir un "partenaire social" du MEDEF (eh oui, les syndicats et le MEDEF, qui gèrent les caisses sociales ensemble, sont appelés, fort justement, des "partenaires sociaux").
    Ton discours me fait penser à celui de Gérard Filoche quand il chialait dans les médias à propos de Cahuzac. Qu’est-ce qu’il disait, Filoche ? En gros : Cahuzac est un salaud, mais le reste du parti est sain.
    C’est une façon commode de mettre la poussière sous le tapis que de pointer la faiblesse d’une homme. Qu’il reconnaisse ou non son "erreur", que chacun d’entre-nous reconnaisse ou non ses "erreurs", ce n’est pas le sujet. On n’est pas à confesse ou dans les séances d’autocritique comme au temps de Staline.
    Ce que tu dis de façon émouvante pourrait se résumer en une formule, attribuée à Lénine : "seule la vérité est révolutionnaire". Sauf que la vérité, c’est pas de savoir si Le Paon mène la vie que lui permettent les revenus qu’on lui a accordé. La vérité intéressante consisterait à analyser pourquoi la CGT, de tradition contestataire, anarcho à l’origine, est devenue au fil du temps un partenaire social du MEDEF dans un rapport malsain qu’on appelle le paritarisme.
    Au lendemain de la guerre, étant entendu que les cotisations sociales n’étaient rien d’autre que du salaire indirect mutualisé pour faire face aux aléas et aux accidents de la vie (assurance maladie) et pour le bien de tous (retraite), tout ce qu’on demandait au CNPF (l’ancêtre du MEDEF), c’est de participer au financement de la sécurité sociale, l’administration des caisses de Sécurité sociale revenant pour l’essentiel aux travailleurs.
    Il a fallu des attaques successives des gouvernements soutenus par le patronat pour que le système soit démantelé. Dans un premier temps, avec le décret du 12 mai 1960, la gestion a été retirée aux conseils d’administration (qui comprenait une majorité de membres élus par les salariés). Ensuite, avec les ordonnances de 1967, la gestion de la Sécurité sociale a été scindée en trois branches (Maladie, Famille, Vieillesse).
    Depuis, nous sommes allés de recul en recul au nom de la lutte contre le soi-disant déficit de la sécurité sociale (un déficit organisé avec les multiples exonérations de cotisation accordées aux patrons).
    Certes, la CGT a dénoncé ces reculs et lutté comme elle a pu pour s’y opposer. Mais comment être crédible et mobilisateur quand dans le même temps on est partenaire social du MEDEF et qu’on entretient une bureaucratie dont le but semble être de se perpétuer.
    On ne peut pas glorifier le Conseil national de la Résistance tous les quatre matins, rendre hommage à Ambroise Croizat et ne pas se demander comment faire pour retrouver l’essence de ce que nos ainés avaient mis en place. Certes, on ne refait pas l’histoire, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, mais il est bon de temps en temps de retourner à la source pour se laver à l’eau claire.

    • Ce n’est pas juste une question d’abus de "nos dirigeants syndicaux". C’est bien plus grave que ça. Ce n’est pas une question de dévoiement individuel, c’est le fonctionnement de la CGT qui est à mettre en cause.

      Je crois que ça dépasse la question de la seule CGT.
      Nouvelle époque... La question du pouvoir, de la démocratie, de l’organisation de la société ou d’une "micro-société" comme un parti ou un syndicat est posée.

      Cette crise de la CGT, ajoutée à d’autres crises de la représentation, passées et à venir (comment se décide Sivens ou ND des Landes, Valls à 5% qui finit par imposer sa ligne, on vote NON et on se retrouve avec OUI, etc etc), tout ceci sera sans doute positif au bout du compte.
      Tout ceci relève de la décomposition de l’ancien et participe finalement à la naissance du neuf.
      Tout ceci est un petit bout de la réponse à : quel type de parti, pour quel socialisme du 21ème siècle ?