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ETATS-UNIS : Extraction du "fracking" pour sa sale guerre économique !

par JO

Publie le dimanche 18 janvier 2015 par JO - Open-Publishing

Pour bien comprendre les vices cachés de l’impérialisme !
Venezuela : QU’EST CE QUI SE CACHE DERRIERE L’UTILISATION DU "fracking" COMME ARME POLITIQUE ?

Caracas, 25 décembre 2014 AVN - Depuis la fin du mois de juin, les prix du pétrole ont enregistré une baisse de 40%, ce qui affecte l’équilibre du marché et les relations entre les pays producteurs et consommateurs d’énergie.

Cette situation a été provoquée en grande partie par l’augmentation de la production de gaz et de pétrole de schiste par des Etats-Unis.

Pour extraire cette sorte de brut non conventionnel, la nation nord-américaine emploie la méthode du fracking ou fracturation hydraulique qui rend possible l’extraction du gaz et du pétrole du sous-sol par la perforation d’un puits vertical et ensuite d’un autre horizontal afin d’injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques dans la roche mère située à grande profondeur pour provoquer le flux de gaz et sa sortie à l’extérieur.

Bien que les Etats-Unis aient justifié l’utilisation de cette technique controversée qui a un impact nocif sur l’environnement en argumentant sur la nécessité de réduire leur dépendance au pétrole étranger, le fracking a le but politique d’inonder de brut le marché international d’hydrocarbures pour provoquer la chute des prix et en même temps affecter les économies des pays exportateurs d’hydrocarbures.

"La production de pétrole de schiste constitue une arme politique du capitalisme pour essayer de faire plier des nations qui s’opposent à leurs actions de domination et d’hégémonie", a souligné récemment le président de l’entreprise d’Etat Petróleos de Venezuela (Pdvsa), Eulogio Del Pino.

Il a indiqué que la décision d’augmenter la production de pétrole de schiste ou "shale oil" fait partie d’une stratégie qui comprend le soutien aux actions de déstabilisation perpétrées par la droite au Venezuela, les plans pour fomenter la crise en Crimée, une façon d’attaquer la Russie et l’application de sanctions économiques contre l’Iran.

"Depuis la fin juin, les prix qui étaient en moyenne de 100 dollars le baril, ont baissé de 40%, ce qui a affecté l’équilibre profitable qu’on avait réussi à maintenir entre producteurs et consommateurs", a déclaré Del Pino il y a quelques jours en participant à un forum international à Caracas.

Pour sa part, l’économiste argentin Claudio Katz a déclaré lors de cet événement que "le pétrole bon marché est un instrument géopolitique d’offensive impériale" et a alerté sur le fait que l’extrême droite nord-américaine et le président de cette nation, Barack Obama, ont engagé une feuille de route politique à fins hégémoniques.

"Ils se sont proposé d’affaiblir l’influence économique du rouble russe et de fairepression sur un acteur clef et déterminant (la Russie) dans les relations internationales. Ils agissent aussi contre l’Iran pour l’obliger à accepter des conditions pour abandonner sa politique nucléaire à but pacifique", a-t-il dit.

La production de schiste est-elle tellement rentable ?

Selon les analystes, les projets de fracking demandent des investissements qui ne peuvent se soutenir qu’avec un prix du brut qui dépasse les 60 dollars le baril.

A ce sujet, Del Pino a souligné que cette méthode demande l’injection constante de liquides pour produire la fragmentation et l’explosion dans la roche mère, ainsiq u’une grande quantité de puits par rapport aux procédures pour extraire le brut conventionnel.

Celui qui est aussi expert en exploration a signalé que dans les gisements de la Bande Pétrolifère de l’Orénoque FPO "Hugo Chávez", 30 à 40 puits peuvent arriver à produire 30 000 barils alors que dans les projets de schiste, pour atteindre ce chiffre, il faut exploiter 1 000 puits.

"Il faut forer une grande quantité de puits dont la production décline rapidement", a-t-il indiqué.

De même, il a noté que le brut extrait est extrêmement léger, c’est pourquoi il faut le mélanger à un autre plus lourd, produit dans d’autres pays, pour qu’il puisse être traité dans les raffineries nord-américaines qui ont été conçues pour traiter despétroles plus lourds provenant du Venezuela et du golfe du Mexique.

"C’est une chose qu’il faut prendre en considération parce que, à cause d’une interdiction du Sénat, les Etats-Unis ne peuvent pas exporter du brut mais seulement des produits raffinés, c’est pourquoi ils se voient obligés de mélanger ce brut pour l’utiliser dans leurs raffineries", a-t-il dit.

Le président de PDVSA a aussi déclaré qu’un baril en-dessous de 60 dollars rend non viables les projets de schiste pour les petites et moyennes entreprises.

"La production du pétrole de schiste est aux mains de très petites entreprises qu’on ne peut pas comparer à d’autres corporations comme Chevron. Ce sont des entreprises indépendantes financées par la banque et qui sont sensibles à la baisse des prix du pétrole".

De cette façon, le fracking, loin de conduire les Etats-Unis à une indépendance énergétique pourrait devenir la nouvelle cause d’une nouvelle crise financière pour cette nation.

"La baisse des prix du brut devient une menace possible pour l’existence de ces entreprises, pour celles dont le négoce ne cesserait d’être rentable si la tendance se maintient. Celles qui ont eu trop de dettes pour vivre devront probablement faire leurs valises", a averti récemment l’Agence allemande de Presse (DPA).

Dans son article, la DPA a cité le cas du chef d’entreprise Harold Hamm qui a fondé le compagnie Continental Resources, pionnière dans le développement de projets de schiste dans le Dakota du Nord, Etats-Unis, et dont, suite à la baisse du prix du brut, les actions ont baissé de 55%, ce qui représente une perte de 12 000 millions de dollars sur la valeur du marché.

Pour sa part, le journal El Economista d’Espagne, dans son article intitulé "La bulle du schiste menace d’agiter la banque régionale des Etats-Unis" a signalé "que les exportatrices de gaz et de brut de schiste sont devenues une bombe à retardement étant donné leur endettement et leurs coûteuses opérations dérivées du fracking."

"La dette précaire du secteur énergétique des Etats-Unis se monte à 210 000 millions de dollars, environ 16% d’un marché qui atteint les 1,3 bilions de dollars", a indiqué le journal sur son site web : www.eleconomista.es.

Coût environnemental.

Plusieurs associations et groupes d’environnementalistes du monde entier ont remis en question les Etats-Unis pour avoir encouragé les travaux de fracking malgré son impact écologique nocif.

Pour extraire le pétrole de schiste, on atteint le sous-sol avec des produits chimiques nocifs et dangereux qui contaminent les nappes d’eau et empoisonnent la terre et qui peuvent aussi avoir des effets potentiels sur l’activité sismique.

En fait, récemment, la ville texane de Danton, aux Etats-Unis, connue pour ses réserves de pétrole et de gaz, a interdit l’utilisation de cette méthode.

Cette initiative, approuvée par les citoyens lors des élections législatives de novembre avec 59% des voix, a fait de la ville la première ville à avoir fait ce pas dans l’état leader en matière d’exploitation pétrolière dans la nation nord-américaine.

De ma^me, la semaine dernière, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a interdit la fracturation hydraulique étant donné "les impacts potentiels sur l’eau, l’air, les ressources terrestres, les services communautaires et locaux".

Cette décision a été basée sur un rapport présenté par le secrétaire à la santé de New York, Howard Zucker, dans lequel celui-ci alertait sur les effets nocifs que représente la libération de particules et de produits chimiques sur la qualité de l’air.

Dans ce document, il signalait le risque de contaminer l’eau courante et superficielle et de provoquer des séismes, suite à l’introduction de produits chimiques dans le sous-sol.

Le rapport du secrétariat à la santé a averti qu’il n’existe actuellement pas de preuves ou d’études suffisantes pour assurer que la méthode de fracking est sûre à long terme pour l’environnement.

"Si nous nous fions aux données disponibles à ce sujet, ce serait une négligence de ma part. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de faire une erreur", a-t-elle signalé. "Les risques potentiels sont trop grands. En fait, on ne les connaît pas encore complètement", a affirmé le secrétaire Zucker
(source Assoc. CUBA SI)