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C comme Charlie, C comme Complot !

par 2ccr

Publie le mercredi 21 janvier 2015 par 2ccr - Open-Publishing
7 commentaires

Depuis quelques temps, les journalistes découvrent avec étonnement que ce qu’ils écrivent n’est plus lu sérieusement. C’est ainsi que la presse mainstream s’intéresse aux « théories du complot » qui fleurissent sur le Net depuis quelques années.

Les médias paraissent surpris que des versions hallucinantes des faits qui se sont déroulés puissent avoir un succès ailleurs qu’à travers leurs canaux. Les grands médias ont pourtant bien souvent, eux aussi, des soucis de retranscription du réel. Certains détails manquent, l’exposé est manichéen, et bien souvent les personnes qui regardent les infos ou lisent le journal ont l’impression qu’on les prend pour des imbéciles.

Le fameux : « on ne nous dit pas tout / on nous cache tout » a des raisons d’exister : du nuage de Tchernobyl à la mort de Rémi Fraisse, il existe une multitude d’exemples où la presse dans sa grande majorité n’est ni neutre, ni exacte.

Comme les grands médias retranscrivent le réel de manière partielle et partiale, beaucoup d’entre nous sont tentés d’aller chercher des infos ailleurs. Ce n’est pas nouveau, il y a toujours eu des personnes qui ont enquêté par elles-mêmes ainsi que des journalistes qui ont fait un réel travail d’investigation avançant des preuves matérielles pour étayer ses affirmations.

Globalement, jusqu’à l’avènement d’internet, il y avait deux possibilités pour remettre en cause un événement dont certains faits avaient été occultés : le temps qui finissait par faire émerger certains aspects de l’affaire (voire la vérité) ou le traitement de l’affaire (méthode d’investigation) qui était remis en cause. Aujourd’hui c’est plus simple : quand la version officielle ne convient pas, il en existe d’autres, plus satisfaisantes et disponibles rapidement sur le net.

Des personnes comme Alain Soralet son ancien ami et désormais concurrent Salim Laïbi l’ont parfaitement compris et en ont fait une source de revenus.Tandis que la presse relate le plus souvent ce que les dominants ont envie d’entendre, Soral & co racontent des fables de super vilains qui contrôlent le monde à destination de ceux qui ont besoin ou envie d’y croire.

En face, les rédactions fonctionnent au rabais (profit oblige) : il n’y a quasiment plus d’enquête de terrain et à la place on reprend des dépêches en regardant ce qui fonctionne chez le concurrent. Peu importent la justesse et le sérieux dans la retranscription exacte des faits : il faut aller vite, lancer un scoop avant le concurrent et parfois au mépris du bon sens. Du coup, la version officielle est souvent bancale d’autant plus qu’elle est assaisonnée d’analyses orientées produites par ces fameux experts (politiques, militaires, économiques..) qui sont tous liés à des partis pris politiques ou à des groupes économiques précis mais qui sont présentés dans les médias comme objectifs alors que leurs avis sont bien souvent plus le fruit de leur idéologie ou de ceux qui les payent que des faits. Il n’est pas rare, par exemple, de voir un sioniste censément « expert » nous expliquer le conflit israélo-palestinien, ou encore un salarié d’un groupe capitaliste promu expert en économie nous expliquer que le chômage et la misère, c’est la faute au coût du travail. Ce mixte entre travail bâclé des rédaction et analyses partisanes de ceux qui fabriquent l’information créé les conditions propices au succès de tous les délires auprès de ceux qui ont le sentiment d’être menés en bateau.

Avec l’attentat contre Charlie Hebdo et le supermarché casher, on assiste à une sorte de 11 septembre (dans des proportions françaises). La version officielle et la retranscription à l’arrache des événements a permis à des gens de profiter de la confusion et de mettre en place des récits critiques de la version officielle. Le drame et la stigmatisation des habitants des quartiers poussent bon nombre des nôtres à trouver dans ces multiples versions des faits des récits qui dédouanent et déresponsabilisent de tout lien avec les attaques. Comme si les frères Kouachi n’étaient pas des nôtres. Ils sont, comme nous, des produits des ghettos et du mépris républicains.

C’est ainsi qu’en moins de temps qu’il ne faut pour établir une critique de la version médiatique, une nouvelle lecture est servie clé en main. La conclusion est toujours la même : C’est le système qui est derrière cette opération, sur ordre de commanditaires occultes (au hasard : les juifs). Les gens qui servent cette bouillie, sorte de Mc Do de la pensée, n’ont pas enquêté sérieusement. Ils pointent simplement les incohérences qui résultent de l’immédiateté de l’info et les plaquent sur leur crédo : c’est de la faute des juifs/francs-maçons/illuminatis/satanistes, au choix ou tous à la fois.

Ces versions agissent pour certains comme un baume pour le moral mais, concrètement, elles ne servent à rien et sont des impasses politiques. On ne peut pas critiquer les médias lorsqu’ils décrivent de manière erronée la mort des nôtres, comme Zyed Benna, Bouna Traore et tant d’autres, tout en agissant comme eux lorsque d’autres sont fauchés. On ne combat pas le mensonge par le mensonge.

Contrairement à ce que nombre de versions dissidentes veulent faire croire, ce n’est pas parce qu’il existe des zones d’ombres dans le récit officiel que tout est faux et manipulé. Les récits fantasmés reposent toujours sur les mêmes piliers et la même mécanique et produisent toujours les mêmes effets. La fabrication de ces œuvres de fiction c’est toujours sympa et rigolo à démonter mais faut faire ça en bas du bâtiment pour tuer le temps. Là, on va juste poser les base de ces récits.

À quoi reconnaît-on un récit dissident ?

1 – Tout était programmé

Dans l’affaire Charlie, dire que tout a été programmé c’est faire un beau cadeau à la DGSI. Au lieu de demander des comptes à propos du pourquoi et du comment des dysfonctionnements de ce service de sécurité et de se rendre compte que les systèmes de sécurité de la république sont faillibles – ce qui devrait réjouir tout révolutionnaire – on renforce paradoxalement leur autorité et leur emprise sur nous : « les services secrets ont tout contrôlé de A à Z. » Ils sont donc trop forts. Cette vision suscite la paranoïa chez ceux qui pourraient un jour se lever contre les oppressions. À quoi bon lutter puisque les services secrets contrôlent tout et tout le monde, y compris le camarade à coté de moi.

2- Les témoins ou les victimes sont des comédiens

L’autre ressort du complot c’est le déni de la parole des témoins ou leur instrumentalisation. Les témoins d’une scène particulièrement choquante ne donneront jamais une version exacte des faits, mais ils ne peuvent pas être tous considérés comme des menteurs, des comédiens payés pour raconter des histoires. À chaque drame les complotistes nous expliquent invariablement que tel témoin est un acteur/menteur payé et que telle victime n’est en fait pas morte : c’est à se demander comment il peut encore y avoir des intermittents en galère, avec tous ces rôles que le « système » a à distribuer. Au fait quelqu’un a vérifié si y a avait bien un corps dans le cercueil du policier Ahmed Mérabet ? Mérabet …comme Mérah ? Y a une piste à fouiller, là, pour un nouvel épisode : comment savoir s’il ne s’agit pas du même intermittent à qui on aurait offert les deux rôles ?

3 – À qui profite le crime ?

L’argument massue pour cette mouvance est de sortir la phrase de Marx « À qui profite le crime ? » et d’expliquer que malgré les morts, les erreurs, les bévues, la panique, la peur, le ridicule parfois (« Charlie c’est ici ? » « Ha, non, c’est l’immeuble d’a coté ») tout était planifié depuis longtemps dans un tiroir du Mossad/CIA/DGSI. La réalité c’est évidemment que lorsqu’une catastrophe se produit, les dominants en profitent pour en tirer plus de bénéfices. Ils sont souvent sans aucune retenue ni honte pour dénoncer les conséquences de leurs actes. En l’occurrence, on a pu le voir dans le cas de l’attaque contre Charlie hebdo. Les chefs d’états, les médias, les forces de l’ordre, l’extrême droite : tout ce petit monde a su exploiter la séquence. Conclusion : les coupables sont à chercher parmi ceux-là. C’est mignon et simple et puis comme en plus il y avait des dirigeants sionistes à Paris, le coupable était tout trouvé. Mais si un vautour se délecte d’une carcasse, cela ne fait pas de lui un assassin pour autant.

Il y a toujours matière à édifier de belles histoires à partir de ces trois piliers. Reste ensuite à faire rentrer les différents éléments dans les cases préétablies, même s’il faut tordre le réel pour y arriver. Pour en revenir à l ‘attentat Charlie : il faudrait nous expliquer comment le gouvernement socialiste qui pleure pour un 0.1 point de croissance organiserait un massacre le premier jour des soldes en pavant un boulevard à la droite et au FN ? Y a pas de doute, Hollande et Valls sont des stratèges hors pair.

La suite on la connaît, un mensonge en remplace un autre et tout le monde se berce d’illusions devant un écran. Aujourd’hui, les plus jeunes d’entre nous sont persuadés d’être experts en analyse scientifique pour avoir lu un article non sourcé sur le Net, comme il sont convaincus d’avoir connaissance de dossiers secrets grâce à une vidéo sur youtube. Aucun n’y voit de paradoxe : tout cela est top secret mais se trouve néanmoins en libre service sur le net qui, comme chacun sait, est tenu par les Américano-sionistes.

Ainsi les explications les plus loufoques permettent de dédouaner tout le monde de ce qu’il fait mais surtout de ce qu’il ne fait pas pour changer les choses. Ces récits fonctionnent parce qu’ils sont doublement rassurants. D’une part parce « tout le monde il est beau » sauf les illuminati/juifs/franc macons/satansites (il n’y a donc qu’à les tuer) et d’autre part parce qu’ils déresponsabilisent.

Nos experts en analyses sont cyniques avant l’âge, ils croient avoir tout vu et tout compris derrière leur écran et ne font rien car tout est contrôlé. Ils sont aussi détachés du monde que les ennemis qu’ils accusent d’avoir planifié les attentats. La réalité est brutale, la vérité est désagréable et brûle. Beaucoup de personnes préfèrent ne pas la regarder ou trouver des compromis, et c’est là le rôle des médias officiels ou alternatifs.

Les médias désignent des boucs émissaires à la crise : quand les médias dominants nous proposent les Musulmans, les réseaux de Soral et sa clique nous proposent les juifs/illuminatis/franc-maçons en recyclant une camelote raciste du XIXème siècle. Dans les deux cas, ont fait du spectacle pour sidérer par des images ou des théories chocs qui permettent de subjuguer les gens, ce qui revient à les soumettre.

La meilleure façon de ne pas rester sous influence, c’est de se mobiliser concrètement. Très vite les illusions sur un monde qui n’a pas d’alternative s’écroulent. Le pouvoir n’est ni invincible ni immortel, pas plus qu’il n’est aux mains des juifs /illuminatis /francs-maçons. Dans les luttes, on se confronte plutôt à des flics, des vigiles ou des militaires qui, bien qu’ils soient souvent issus de nos rangs, obéissent à des grands bourgeois blancs et racistes. On ne croise jamais des illuminatis ailleurs que sur les vidéos de Youtube. Et, summum de l’incompréhension : dans les luttes pour la justice et la dignité il arrive même de lutter aux côtés de juifs et de franc maçons.

Le réel, c’est compliqué. Tout est en effet beaucoup plus simple sur Youtube et Facebook. Le monde tourne parce que nous contribuons à le faire tourner. Si les théories du complot se contentent de désigner un coupable omnipotent mais ne donnent pas d’axe de lutte pour changer les choses, c’est qu’elles sont destinées à jouer le rôle d’anesthésiants, de narcotiques.

http://2ccr.wordpress.com/2015/01/21/c-comme-complot-et-charlie/

Lire : OVERTON, MANIPULER L’OPINION POUR FAIRE ACCEPTER L’INACCEPTABLE !

Messages

  • Bonsoir,

    et merci pour cette analyse très fine et salvatrice.

    Cordialement,

    Mathieu

  • c’est un texte salutaire

    il y a un moyen de résister, non pas à "l’émotion" (qui ne serait pas ému...) VS "la réflexion" (ceux qui invitent à réfléchir ont aussi leurs "partis pris") ; mais résister en faisant marcher sa tête

    Exemple : le 12 juillet, j’ai recoupé quelques éléments qu’on trouvait partout dans la presse

    1) la parole "brute" des réticences à la minute de silence, y compris dans le Figaro... (discerner les faits et l’interprétation) / c’est pourquoi j’ai insisté dans un autre fil sur cette écoute - faire de la propa, c’est pas mon but ni mon style

    2) recoupement avec la trajectoire de Coulibaly selon son cousin, et les témoignages d’otages (’juifs’) du supercasher

    « Il n’a pas la haine du juif, du chrétien, il a la haine de l’État français »

    de Amad, un cousin du criminel Coulibaly, extraits :

    « "En prison, il perd son père", et l’Administration pénitentiaire "refuse qu’il aille à la cérémonie" funéraire... Je pense que c’est de là qu’il (s’est radicalisé)... il a dû être embrigadé en prison. Il a juste côtoyé une bande d’abrutis, et lui aussi est devenu abruti. Il a récolté ce qu’il a semé. Je lui avais dit de lire le Coran dans le bon sens". »

    Pour autant, il assure n’avoir pas "senti de radicalisation" chez son cousin. "Il portait la djellaba, rien de plus". Mais Amedy Coulibaly avait "la haine de l’État français. Il n’a pas la haine du juif, du chrétien, il a la haine de l’État.". "Comme beaucoup d’autres français", avertit Amad. "Mon cousin ne sera pas l’unique, il y en aura d’autres".¯ »

    si Coulibaly n’a pas la haine du juif, c’est néanmoins dans un super-marché casher qu’il prend des otages et tue quatre Juifs. Pourtant, le témoignage de son cousin est corroboré par des rescapés de la porte de Vincennes :

    «  On ne peut pas dire qu’il nous surveillait de près. En fait, on était presque relax. J’ai essayé de sympathiser avec lui : je lui ai dit qu’on était du même milieu, qu’on avait grandi dans la même banlieue, etc. Je n’ai pas l’impression qu’il se méfiait de nous : on pouvait se déplacer dans le magasin. À un moment, il s’est servi dans les rayons pour se faire un petit sandwich. Il nous a dit : "Allez-y les gars, faites comme chez vous." J’ai répondu : "Tu es gentil mon pote, mais tu m’as un peu coupé l’appétit, là. » L’un des otages du supermarché casher de la porte de Vincennes raconte les circonstances de l’attaque, de la mort des quatre victimes et de l’assaut final de la police » Libération 11 janvier

    3) un autre élément est instructif : les terroristes comme soldats d’un capitalisme réel, non par quelque ruse à dénoncer à travers la religion musulmane, mais de façon concrète, directe :

    dans une interview, le « mentor » des frères Kouachi, l’imam repenti infirmier à la Salpêtrière, explique qu’ils étaient "nuls religieusement", qu’ils ne s’intéressaient dans le Coran qu’aux passages justifiant leur combat guerrier.

    Recoupé avec la non-haine des Juives, que Coulibaly a néanmoins abattues tout en discutant tranquillement plus tard avec l’otage juif" qui le rapporte, cela donne le caractère politique, et la nature de soldats des terroristes, au service de qui tire les ficelles, des capitalistes des régions du monde concernées, au Qatar a-t-on dit mais ailleurs aussi. Qui pourrait le nier ? le réservoir est plein de méchants arabes d’en-bas, pilotés par des gens aussi tranquilles et fréquentables que le Président François le second, le Nègre non fondamental Obama, et les patrons du Cac40

    comme je l’ai fait remarquer chaque fois que pointait une explication par un complot (et sans nier qu’on ne sache pas tout), pour l’essentiel dans ce qui s’est passé, pas besoin de complot : une logique, infernale et cynique, mais que les plus attentifs ont vu venir depuis un bonne dizaine d’années. C’est à cela que sert, au-delà de l’information, l’analyse théorique, d’un point de vue de classe. Comprendre des intérêts en jeu, les rôles et fonctions des forces politiques et économiques aux pouvoirs avec leurs médias à la botte pour les raisons expliquées dans le texte, voilà qui permet, a minima, de ne pas se faire refourguer ni la sainte-messe nationale, ni des "complots", qui n’expliquent rien

    vrai que le réel est complexe, mais il existe une structure des contradictions à l’œuvre, utiles pour décrypter les événements, les discours quotidiens, événements qui, en retour permettent de mieux comprendre les choses en jeu maintenant

    • Exemple : le 12 juillet, j’ai recoupé quelques éléments qu’on trouvait partout dans la presse

      le 12 juillet ? ... hum ... n’y a t’il pas là la preuve d’un complot préparé de longue date ?

      :o)

    • Romulus : « le 12 juillet ? ... hum ... n’y a t’il pas là la preuve d’un complot préparé de longue date ? »

      parle de "complot" si tu veux, mais pas dans le sens d’un secret, on nous cache tout on nous dit rien, il y avait suffisamment d’éléments dans le tuyau, connus, publics, pour analyser le sens de ces événements. Des sociologues, des philosophes, des psychologues, des théoriciens, des journalistes, des dessinateurs mais des bons, l’ont fait

      les éléments secrets, naturellement il y a en a (quelqu’un a évoqué Tarnac, une machination mais pas un complot), mais une fois qu’on les connaît (telle bavure, on les laisse filer, telles relations entre tels et tels, le fric, les armes... etc) on n’a que des éléments supplémentaires d’une analyse. Ces "secrets" n’expliquent pas par eux-mêmes, en eux-mêmes

      ces éléments sont ceux qui sont difficiles à obtenir en raison de la situation de la presse, comme le dit le texte ouvrant ce fil

    • Oui, donc il est normal de trouver des éléments d’analyse, dans la presse du 12 juillet !!
      Soit il s’agit du 12 juillet 2014 (six mois avant les tueries du 7 janvier) et donc nous avons la preuve du complot,
      Soit il s’agit de la presse du 12 juillet 2015 et le rédacteur du post que j’ai commenté lit dans l’avenir,
      Soit il s’agit ... d’une faute de frappe ...

      Dans les 3 cas ma remarque humoristique est passée inaperçue ...
      OUI je me marre avec toutes les théories du complot, en général, et celle là en particulier.

  • Entre la version officielle et la paranoïa,
    il y a peut-être un peu de place pour ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez et n’aiment pas qu’on les prenne pour des cons !

    Non ?

  • La version officielle et la retranscription à l’arrache des événements a permis à des gens de profiter de la confusion

    Elle a ainsi permis à Libermann et Netanyahou, eux-mêmes assassins récidivistes de journalistes, de venir parader sous la bannière de la liberté de la presse, accompagnés de plus d’un fauteur de répression pas du tout ami de Charlie.
    Hollande allant se recueillir justement dans une synagogue (en toute laïcité et sans amalgame ??) a alimenté la folie du complot judéo machin chose. Exprès, ou pas, c’était en tous cas son choix. Comme l’envoi de troupes supplémentaires pour punir les jihadistes que nous avons en partie choyés et armés quand ils combattaient la dictature syrienne (on les appelait alors rebelles démocrates).

    La version officielle confuse a aussi déclenché une nième série de mesures soi disant anti terroristes mais aussi attentatoires aux libertés (à la 11 septembre). On n’a pas besoin de triturer les faits pour y voir le "remplissage de cases préétablies" : la précédente loi anti terroriste pavait le chemin, cf les amendements en attente. Des mis en examen et incarcérés de ces jours fous sont incriminés sur des bases d’exception, comme cette jeune fille qui s’est permis un crime de lèse Charlie (ou de lèse-liberté ?) en détournant une caricature de CH. Ou cet « islamiste » pris de boisson au point de hurler des insanités somme toute équivalentes à l’humour potache de Luz ou Tignous. Pas beaucoup de réseaux meurtriers dans le filet !

    Elle a pendant plus de dix jours été assénée 24/24 dans les médias, occultant d’autres nouvelles du monde et excitant la colère contre... les musulmans, qui d’autre ? d’où un nombre important d’actes ouvertement islamophobes, et une excitation contre la France-de-Charlie dans d’autres pays.

    Et surtout, elle a manipulé l’émoi de millions de citoyens jusqu’à les embrigader à l’insu de leur plein gré derrière un serrage de vis moral, économique, politique etc. Dénoncer des enfants qui n’ont pas bien fermé leur goule pendant la minute de silence, c’est ça la France laïque et héraut des libertés ???

    Cet article bien construit me convaincrait presque que rien n’était mitonné d’avance, mais le plat servi est si amer que la futile vitupération des complotistes ne m’aidera pas à l’avaler.
    Euh... qui c’est, l’ennemi, au fait ?