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Changement climatique : l’ascension des pays du Sud dans les négociations

par Eric S

Publie le mercredi 27 mai 2015 par Eric S - Open-Publishing

En décembre 2015, se tiendra à Paris la 21ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, un rendez-vous d’une importance cruciale dans les négociations climatiques internationales et auquel participeront les représentants de plus de 195 Etats. L’ambition affichée est en effet d’y conclure un accord qui remplacera l’actuel Protocole de Kyoto et qui soit à la hauteur des défis imposés par le réchauffement climatique afin de limiter l’augmentation de la température et de s’adapter aux changements déjà en cours. Face à ce phénomène, quels sont les enjeux pour les pays du Sud et leur développement ? Comment se mobilisent-ils pour faire entendre leur voix ? Comment se mobiliser ici pour une justice climatique et pour un accord qui soit mondial, équitable et contraignant ?

Veiller à ce que la température planétaire n’augmente que de 2 degrés Celsius au lieu des 4 degrés prévus, tel est l’objectif principal de la communauté internationale face au changement climatique. Or, ces deux degrés représentent un défi considérable, voire insurmontable, et un échec entraînerait des conséquences désastreuses, en particulier pour les économies émergentes et en développement.

La conclusion d’un accord international ambitieux sur le climat est donc plus que nécessaire et beaucoup d’espoirs s’orientent vers le sommet de Paris de décembre 2015. Cela étant, force est de constater que, d’années en années, les négociations patinent et ont bien du mal à impliquer l’ensemble des belligérants. Depuis 1992 et la conclusion de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les négociations n’ont bien souvent concerné que les seuls pays du Nord, reléguant les pays en voie de développement au statut de simples spectateurs. Il faut dire aussi que ces derniers avaient bien d’autres préoccupations économiques et sociales notamment, et n’ont pas à cette époque souhaité s’occuper d’un problème susceptible d’entraver leur bon développement économique.

Mais le Sud n’accepte plus désormais ce rôle d’observateur et, malgré des disparités importantes entre les pays, les ambitions et le potentiel des nations du Sud en matière de partage de l’objectif des « 2 degrés » avec les pays développés ne cessent de croître. Les effets dévastateurs des dérèglements climatiques sur les rendements agricoles et la raréfaction de l’accès à l’eau par exemple, dans des pays du Sud qui ne sont pourtant pas les plus gros pollueurs, commencent progressivement à alerter gouvernements et citoyens dans le sens d’une prise de conscience collective.

Preuve de ce regain d’intérêt des pays du Sud pour les enjeux climatiques, une première conférence internationale pour le climat regroupant exclusivement les pays du Sud se tiendra à Libreville au Gabon le 29 août prochain. Baptisée, "Climate South Inititative" et organisée par la société Richard Attias & Associés à l’initiative du Président Gabonais Ali Bongo, elle aura pour mission de créer une dynamique entre les leaders des économies émergentes et en développement, sous la bannière de la collaboration entre les pays du Sud, pour une approche efficace du changement climatique.

La Climate South Initiative regroupera plusieurs dizaines de dirigeants politiques et économiques, ONG, organisations de la société civiles et entreprises, et s’achèvera sur une déclaration officielle résumant l’ensemble des mesures et dispositions évoquées lors des débats. Cette déclaration sera remise à l’ONU lors de la conférence de la COP21 de décembre 2015.

Crédits photo : Elekhh

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