Accueil > Italie : les trois accusés dans l’attentat de Piazza Fontana (...)

Italie : les trois accusés dans l’attentat de Piazza Fontana définitivement acquittés

Publie le mercredi 4 mai 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

La Cour de Cassation italienne a définitivement acquitté mardi soir trois militants néo-fascistes italiens accusés d’être responsables d’un attentat perpétré Place Fontana à Milan (nord) en décembre 1969, qui avait fait 17 morts et 85 blessés.

La Cour a confirmé un jugement rendu en mars 2004 par la Cour d’appel de Milan qui avait estimé ne pas disposer de preuves suffisantes pour condamner les trois hommes : Delfo Zorzi, 57 ans, Carlo Maggi, 77 ans, et Giancarlo Rognoni, 60 ans.Cet arrêt met un terme à plus de 35 ans de procédure judiciaire et 11 procès.

"Une tragédie sans coupables", a titré mercredi le quotidien de Turin, La Stampa. "Rien n’a eu lieu", renchérit le journal indépendant de gauche "Il Manifesto" montrant une photo des locaux dévastés de la Banque nationale de l’agriculture où avait eu lieu l’attentat.L’attentat de Piazza Fontana, où une bombe avait été placée à l’intérieur de la Banque nationale de l’agriculture, avait traumatisé l’Italie et marqué le début d’une série d’attentats.

"Piazza Fontana, tous acquittés", titrait le Corriere della Sera, soulignant que les parents des victimes devront payer les frais de justice. Plusieurs journaux, comme La Stampa ou Il Giornale (droite), dénonçaient cette mesure comme un "mauvais coup" supplémentaire infligé aux parents des victimes."Les familles sont dégoûtées", a déclaré l’avocat du comité des parents des victimes, Me Federico Sinicato.

"Désormais, il n’y a plus rien à faire, il ne reste que l’amertume d’une tragédie officiellement sans coupables", a ajouté Me Franco Coppi, avocat d’autres familles.Le président des Verts, Alfonso Pecoraro Scanio, a estimé que cette sentence était "une défaite pour toutes les institutions et pour la vérité". Il a espéré "qu’au moins, les dépenses de justice seraient acquittées par l’Etat, comme acte de respect, symbolique mais nécessaire envers les victimes".

Le secrétaire général des Démocrates de Gauche (DS), Piero Fassino, a estimé que l’attentat de Piazza Fontana "restait une blessure ouverte qui continuait à causer des souffrances". "Cela ne peut susciter que de l’indignation qu’après 35 ans, aucun responsable de ce massacre n’ait été trouvé par la justice", a-t-il ajouté.Delfo Zorzi vit au Japon depuis des années où il s’est marié avec une Japonaise et son extradition demandée par l’Italie avait toujours été refusée. Les deux autres accusés étaient assignés à résidence en Italie.

P.S. Les dèpenses de justice devront etre payées par les familles des victimes

Messages