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Des travailleurs handicapés refusent l’installation d’une machine à pointer

par himalove

Publie le jeudi 20 août 2015 par himalove - Open-Publishing
2 commentaires

Les nom de l’entreprise et de l’association sont censurés pour ne pas porter atteinte à leur image.

A monsieur le président du conseil d’administration de l’association, sans but lucratif, qui gouverne l’entreprise adaptée.

Nous, ouvriers handicapés, refusons de manière démocratique et civilisée l’installation d’une machine à pointer dans notre service.

Car nous sommes des travailleurs à efficience réduite, diminués physiquement pour certains voire intellectuellement pour d’autres.

On ne peut donc, sans avis médical et consultation préalable, mesurer notre effort au travail à l’aune d’une machine, associée au rendement de personnes valides.

Le temps n’est pas de l’argent pour nous.

L’entreprise adaptée touche une compensation à hauteur de 80 % du Smic brut par mois afin de combler le manque à gagner dû à notre handicap.

Au reste, il n’existe aucune entreprise alentour, dans le même secteur d’activité – les espaces verts – qui impose à leurs ouvriers une machine à pointer !

Pourquoi donc l’imposer à des « invalides » ?

Le travail à flux tendu pour travailleurs à efficience réduite est-il, par ailleurs, légal en France ?

Notre travail au grand air sur les chantiers n’est pas un travail posté comme à la blanchisserie.

Il semble, après enquête, que la pointeuse soit destinée à mesurer le « dévouement » de l’encadrement qui ne compterait pas ses heures à notre chevet.

Les heures supplémentaires nous étant interdites, nous suggérons donc à la direction du conseil d’administration de réserver l’usage de la machine à ces derniers et d’en exempter l’ensemble du personnel handicapé.

En espérant que notre objection à la pointeuse reste dans le cadre strict d’un aménagement raisonnable dû à notre handicap, veuillez recevoir, monsieur le président, nos salutations distinguées.

Cette lettre est transmise à l’AGEFHI, à la SAMETH, à la médecine du travail, à l’inspection du travail, au secrétariat d’Etat aux personnes handicapées et à la Commission nationale informatique et liberté qui délivre les autorisations administratives à l’installation des machines.

Pour éviter toute répression inutile à l’égard d’innocents, je porterais en mon seul nom la responsabilité du texte.

J.-M.M.

Messages

  • Il semble, à voir d’autres articles ailleurs, que l’embauche de handicapés (et taulards) soit une bonne affaire.
    Peut-être vient-il de la concurrence entre entreprises ?
    ’un autre a pu faire moins cher que nous, il faut vous ressaisir’
    bien à vous, Gigi

  • Mais cette lettre, c’est une blague.

    Du même tonneau, voici ce que l’on trouve comme annonce sur LBC :
    recherche vendangeurs H/F pour 8 à 10 jours
    travail rémunéré à la tâche.
    + on cueille + on gagne !!!

    merci d’envoyer par mail vos motivations, ainsi que cv avec photo.
    Signé : VeuveCliquotPoussardin, une des plus ancienne maison de champagne.

    http://www.leboncoin.fr/offres_d_emploi/827765719.htm?ca=15_s

    Annonce que j’ai signalé à la modération qui ne veut pas la retirer au prétexte que les éléments sont insuffisants pour la supprimer.
    Et chercher à mettre cela dans les pattes de l’inspection du travail revient à se coltiner une plateforme téléphonique qui, au choix est facturée (3639=à,15€/mn) ou qui répond aux mêmes horaires que des agences physiques (Polesanemploi).

    Qu’ils se le ramassent eux-mêmes leur raisin, le communard ne se fait pas au champagne et seule la biture est royale !

    Dit avec modération, bien sûr.