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L’agriculture capitaliste contre le peuple-classe 99% !

par CD

Publie le vendredi 21 août 2015 par CD - Open-Publishing
2 commentaires

L’agriculture capitaliste contre le peuple-classe 99% !

D’abord confirmons le fait que la crise agricole ne fait pas que des victimes ! Une minorité d’en-haut en profite pleinement dans la grande distribution comme dans la grosse production agroalimentaire industrielle bovine ou laitière (1). La FNSEA répète à raison (sur ce point) que « pour eux tout va bien ». Mais elle ne va guère plus loin, préférant le gauchisme des actions de blocage !

En effet, les mesures d’urgence de résorption du surrendettement des jeunes et moins jeunes agriculteurs sont certes utiles mais ne suffisent pas à résoudre la crise agricole. Car il y a une logique capitalistique et productiviste lourde, obsédée de rentabilité et de profit, que la FNSEA feint d’ignorer. Elle soutient, malgré ses critiques, un patronat très archaïque (pas que celui de Bretagne ici) qui fait de la régression sociale un moyen de la compétitivité « coût ». Et ce alors que les travailleurs salariés du secteur comme les petits producteurs souffrent bien de cette course folle à la rentabilité et au profit. Ce n’est pas qu’une question de dette !

Quant aux consommateurs, ils sont d’une part de plus en plus exigeants avec des produits sains et-ou bio (depuis la « vache folle » pas vraiment oubliée) et d’autre part, de façon générale, beaucoup moins consommateurs que jadis de viande et de lait ce qui crée une forte surproduction sectorielle.

On comprend déjà avec ces éléments que cette crise est durable et que pour la résorber il faut une réorganisation d’ensemble des filières qui maîtrise les volumes produit tout en rémunérant les travailleurs salariés ou paysans. Le tout en maintenant une qualité à haut niveau. La CGT Bretagne demande sur ce plan la convocation d’urgence du Conseil Supérieur d’Organisation Agricole (CSOA). Afin d’agir sur ces déterminants pour une autre politique agricole.

La crise agricole est un terme générique qui recouvre plusieurs aspects ou filières dont les principaux sont la surproduction de la viande bovine et porcine, la surproduction laitière avec ses sous-filières ! On doute fort que la solution (préconisée par M Valls) soit la conquête des marchés grecs déstabilisés par une crise plus importante encore ! Sans parler du cynisme de la proposition ! Là on voit qu’il y a besoin de plus d’Europe harmonisée que d’Europe balkanisée et soumise à la doctrine du « tout libéraliser » ! Et cela n’est pas incompatible avec l’idée de souveraineté alimentaire !

Par ailleurs, comme le souligne la Confédération Paysanne le « silence sur les accords de libre-échange en cours de négociations avec les États-Unis et le Canada » est dommageable car « aucun avenir pour les paysans européens face aux méga fermes-usines nord-américaines ».

C D

1) « L’agrobusiness est dans le pré » d’Aurélie Trouvé - « Le libre échange et la financiarisation de l’économie n’ont pas épargné le secteur agricole. Depuis des décennies l’essor de l’agrobusiness a transformé l’agriculture en un champ de bataille où la spéculation, le rendement et les profits détériorent le contenu de nos assiettes, tuent des emplois et aggravent la crise climatique. »

Confédération Paysanne
http://www.confederationpaysanne.fr/

Comité Régional CGT de Bretagne
http://www.cgt-bretagne.fr/spip.php?article931

Messages

  • Citation du communiqué de presse de la CGT :

    Il faut véritablement un changement fondamental d’orientation pour favoriser une nouvelle organisation des filières de l’élevage mettant au cœur une juste rémunération des salariés et des producteurs, garantissant le développement de l’emploi et de nos industries, la souveraineté alimentaire de notre pays et permettant aux consommateurs un accès à une nourriture saine, accessible à tous à des prix socialement justes.

    La CGT qui donne raison à Macron (le bougre a eu tort d’être retourné s’excuser).

    Parce que de l’aveu même des représentants des filières laitières et porcines pendant leur interview ces dernières semaines sur les médias mainstream, 40% de la production FRANCAISE de ces filières est exportée et qu’en même temps, il y a un problème de niveau de prix. La souveraineté alimentaire de notre pays n’est donc pas un problème.

    Parce que les productions estempillées "agriculture biologique" sont vendues, en moyenne, 84% plus cher que celles issues de l’agroindustrie chimiquement dépendante et subventionnée. La nourriture reste donc "notre poison quotidien".

    Parce que même le pruneau d’agen recoit des subventions de l’Europe.

    Parce que le bétail n’est plus nourri qu’avec des aliments raffinés (soja OGM ,maïs OGM, farines animales...)

    Parce que il faut vraiment surveiller ce que l’on met dans le goutte à goutte qui permet à ces gens qui écrivent de telles fadaises de prospérer hors-sol.

    Pour toutes ces raisons, dès lundi, j’emmène avec moi margerite sur mon open-space pour qu’elle me donne le nuage de lait qui agrémente mon thé pris lors ma pause.