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LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE

par pilhaouer

Publie le mercredi 26 août 2015 par pilhaouer - Open-Publishing
3 commentaires

by Yannis Youlountas · 13/08/2015

Un contresens répandu sur les causes et les conséquences du troisième mémorandum qui vient d’être signé par Tsipras.

LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE

13 août 2015. Athènes est tombée. La chose est entendue depuis un mois exactement. Ceux qui en discutent encore ne s’opposent plus que sur des chiffres situés après la virgule et sur des éléments de langage, notamment l’épineuse question d’utiliser ou pas le mot « trahison » pour qualifier la volte-face de Tsipras et de ses conseillers. Certains m’ont écrit pour me suggérer de ne pas utiliser ce mot. D’autres voulaient, au contraire, que je tire sur l’ambulance.Lassé par ces chamailleries d’apothicaires, j’ai choisi le silence fin juillet. L’essentiel était dit. Le reste devenait fioritures, toilette mortuaire et embaumement. Mais sans messe funèbre : la plupart de mes amis français continuaient à veiller inexorablement et à espérer l’impossible réveil d’un cadavre en décomposition politique. Le Tsipras de la victoire du 25 janvier était momifié amoureusement par ses fans dévastés, mêlant le déni de réalité à la thanatopraxie. Je n’avais plus rien à faire là et je suis sorti du débat anachronique sur la pointe des pieds.Sortie de la zone euro, abracadabra !Depuis, j’observe parfois le délire des analyses et des commentaires, la confusion des causes et des solutions. Et un mot, un seul mot, plus que tout autre, revient sur toutes les lèvres : souverainisme. Autrement dit, la cause principale du problème serait l’hétéronomie politique du gouvernement grec dominé par les institutions supranationales. Et la solution, élevée au rang de formule magique, se résumerait en une seule phrase : « sortie de la zone euro, abracadabra ! »

Permettez-moi de sourire. Le problème du souverainisme est l’arbre qui cache la forêt et occulte le vrai débat. Pire encore, appelons un chat un chat : le souverainisme est le principal piège de la débâcle grecque, tant avant qu’après le 13 juillet.

Même sous la pression, un choix reste un choix

Pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que raconte tout le monde, ou presque, personne n’a imposé la capitulation à Tsipras. Il y a eu des débats, certes. Des combats, bien sûr. Un bras de fer, évidemment. Mais il n’y a eu ni épée, ni revolver, ni bombe, ni missile qui ait menacé la vie des protagonistes. Aucun de ces notables, confortablement installés entre fauteuils en cuir et table en chêne, café et croissants, douceurs et jus d’orange, n’a été décapité, affamé, licencié, expulsé de son domicile, privé de soins. Arrêtons de dire n’importe quoi. Il ne s’agissait que de pressions politiques, aussi fortes fussent-elles. Et même sous la pression, un choix reste un choix. Ne pas entendre les propositions de la plateforme de gauche de Syriza, depuis des mois, n’était pas lié à un problème auditif, mais à une volonté politique. Se couper du mouvement social et des chercheurs indépendants en économie et en philosophie politique ne relevait pas d’une panne de téléphone, mais d’une préférence réfléchie pour d’autres conseillers véhiculant des idées modérées et le germe de la renonciation. Ne consacrer qu’une seule après-midi au travail colossal de la commission pour l’audit de la dette grecque pour, ensuite, ne pas en tenir compte et feindre d’oublier la possibilité d’annuler la dette, n’était pas le fait d’une amnésie passagère due au surmenage, mais d’une option politique claire et même d’un choix paradigmatique.

Bref, le gouvernement Tsipras a été pleinement souverain dans sa décision, face aux instances supranationales, et prétendre le contraire, c’est oublier un peu vite que la vie politique, comme la vie en général, est l’objet de tensions incessantes, parfois très vives, qui n’éliminent pas pour autant toute capacité à choisir nos pensées et nos actes. Oui, le gouvernement grec a été souverain et, oui, il avait d’autres options possibles que la capitulation. Le nier, c’est contribuer au TINA imaginaire qui altère la volonté et renforce la résignation. Un mois après, il est temps de se réveiller et d’ouvrir les yeux.

Les deux débats corollaires, sur les moyens et sur la légitimité de la décision, ont également été tronqués. Je ne reviendrai pas sur les moyens, souvent abordés ici. Tout ce qui est évoqué plus haut suffit à réfuter totalement le discours mensonger qui parle d’absence d’alternative : les propositions de la plateforme de gauche, du mouvement social très créatif, notamment dans l’autogestion, des chercheurs indépendants ou encore de la commission pour l’audit de la dette ont purement et simplement été rejetées.

Stopper l’austérité, un point c’est tout

L’autre débat occulté concernait la légitimité de sortir ou pas de l’euro. Là encore, plus le stratagème est gros, mieux il passe. Quel était exactement le mandat principal du gouvernement Syriza-Anel, au lendemain de sa formation le 27 janvier ? Plus que jamais, les choses étaient claires, très claires. C’était même le seul sujet de la campagne électorale en janvier : stopper l’austérité, un point c’est tout. Le reste, rarement abordé, n’était que discussion annexe. Le mandat principal de Tsipras n’était pas d’éviter ou d’oser, au contraire, une sortie de l’euro, mais précisément d’éviter un nouveau mémorandum avec son lot de casses sociales, de coupes budgétaires et de dilapidations du bien commun. Ou, pour le dire autrement : s’il n’avait certes pas de mandat explicite pour sortir de la zone euro, il en avait encore moins pour imposer trois ans d’enfer supplémentaire, de surcroît juste après le OXI à 61% au référendum du 5 juillet. Virguler aujourd’hui autour de son mandat concernant l’euro pour justifier son choix, c’est tout simplement se moquer du monde.

Tsipras a joué la carte de l’unité nationale

Non seulement la décision du gouvernement Tsipras a été souveraine, mais en plus elle est intervenue au terme d’une dérive politique qu’il est indispensable d’évoquer ici. Le salut national — qui nous rappelle de mauvais souvenirs politiques en France — a progressivement remplacé le discours sur les inégalités sociales, au fil des mois. La misère des plus démunis s’est progressivement transformée en nation en péril. Les rapports de classes ont été balayés au profit des rapports en pays, plus ou moins amicaux ou rivaux à l’égard de la Grèce. Tsipras a joué la carte de l’unité nationale et de l’amalgame de l’identité grecque des victimes de « la crise », et, ce faisant, il a gagné son statut de chef en Grèce, aux yeux d’une majorité de la population. Chef du gouvernement en l’occurrence. Et surtout chef d’état parmi ses semblables. L’ancien gendre idéal au regard si doux est devenu l’homme de confiance, mûr, posé et réfléchi, puis le guide inflexible, autoritaire, mais dévoué faisant de son mieux dans l’intérêt du pays tout entier. Un pays uni, selon lui, dans le mélange de situations sociales non seulement hétérogènes, mais surtout antagonistes.

A celles et ceux qui, dans l’aile gauche de Syriza ou au-delà dans la gauche et dans le mouvement social, rappelaient que l’Allemagne, c’est douze millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, que la France, c’est toujours plus de laissés pour compte dans tous les domaines et, surtout, que la Grèce, c’est aussi des patrons rapaces et leur lot de collaborateurs complices dans la hiérarchie des entreprises et des administrations, Tsipras insistait souvent sur la gravité du moment : ne pas se désunir, éviter les conflits sociaux et faire les bons choix dans l’intérêt de tous.

L’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes

C’est précisément une attitude souverainiste. Oui, vous avez bien lu : à ceux qui vous parlent de souverainisme comme d’une baguette magique qui eut été nécessaire en Grèce, vous pouvez les envoyer jouer aux billes. Car c’est exactement le chemin qu’a malheureusement pris Tsipras, ces derniers mois, en déplaçant la tension nécessaire entre les classes sociales sur le terrain des tensions — d’un autre type — entre gouvernements au prétexte illusoire de régler, par la négociation à l’échelle des états, de profondes inégalités sociales au sein de chacun d’entre eux. Il s’agit tout simplement d’un transfert de compétence depuis les mouvements sociaux des territoires en luttes vers le petit groupe de notables disposant de l’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes. C’est la réunion spectaculaire des puissants au prétexte frauduleux d’améliorer le sort des faibles, avec, fort logiquement, le résultat inverse.

Est-ce vraiment cela une politique de gauche ? Est-ce un mode d’action cohérent pour un gouvernement d’inspiration marxiste ?

Et c’est là qu’intervient le dernier point. Rappelez-vous qui est au pouvoir, depuis janvier, aux côtés de ministres Syriza : le principal parti souverainiste en Grèce, ANEL, aussi appelé Grecs indépendants. A-t-il critiqué ce mode d’action ? Non, bien sûr, il l’a approuvé, après avoir fait semblant de râler, le temps de reprendre du dessert. Ses députés ont-ils refusé l’accord du 13 juillet, lors des votes du 15 et du 22 juillet au parlement ? Non, ils ont voté la totalité des mille pages organisant le désastre, avant de retourner à la buvette. Le ministre membre des Grecs indépendants a-t-il finalement démissionné et quitté le gouvernement ? Pas du tout. Les Grecs indépendants ont obtenu un deuxième portefeuille ministériel, et hop ! Tout va bien pour eux ! Ça continue !

Alors, le souverainisme est-il la solution ? Non, comme on vient de le voir, c’est au contraire l’un des problèmes principaux de ces derniers mois.

C’est pourquoi, en France et ailleurs, en dépit des pleurnicheries tous azimuts — qui sont parfois des larmes de crocodiles — et des lamentations sur l’hétéronomie politique du gouvernement Syriza-Anel (désormais sans l’aile gauche de Syriza) sous la dictée des institutions supranationales, il serait bon d’arrêter de rejeter toutes les responsabilités sur les autres et de se cacher derrière son petit doigt. Bien sûr la responsabilité de ces institutions est immense, mais ce n’est pas elles qui ont littéralement décidé de tout ce qui vient de se passer pour les classes populaires en souffrance en Grèce, comme pour les pans entiers de nature mis en vente. Non, au bout du compte, c’est le gouvernement grec qui a refusé toutes les autres options depuis six mois, en allant jusqu’à dire qu’elles n’existaient pas.

La baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre

Et la sortie de l’euro ? Ce moyen, parmi d’autres, n’est en rien l’apanage des uns ou des autres. Il n’y a aucun brevet « sortie de l’euro » déposé à l’INPI. Et rien ne prouve qu’un parti se proclamant souverainiste serait plus à même de l’organiser, surtout au vu de l’expérience grecque. En réalité, la sortie de l’euro n’est qu’un outil dans une boite à outils qui en compte des dizaines. Et l’utilisation des uns n’empêche pas celle des autres. Pendant que le souverainisme ressasse, comme un disque rayé, la solution magique de la sortie de l’euro, la vraie gauche et les mouvements révolutionnaires projettent bien au-delà d’innombrables formes d’actions qui caractérisent leurs analyses respectives et objectifs politiques. Et rien ne doit être laissé au hasard. Les rapports de classes et de dominations ne s’effaceront pas au prétexte de l’unité nationale et du pouvoir plein et entier d’élus bonhommes et repus chantant la Marseillaise devant une foule émue. Car la baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre et le pouvoir ne sert que le pouvoir.

Nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières

Sortir de la zone euro pour sortir de la zone euro ne suffit pas. Crier au loup venu d’ailleurs pour détourner les brebis nationales de la menace des loups nationaux est une vieille recette éculée. Une ficelle, un piège, une potence. C’est lutter contre tous nos prédateurs qui est nécessaire, urgent, vital. C’est nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières. C’est, au moins, nous mettre en synergie, attentifs et solidaires, face à l’internationale du capitalisme triomphant. C’est nous rappeler le chemin parcouru, pour en comprendre les échecs et redécouvrir les rêves de celles et ceux qui nous ont précédé, il y a un siècle-et-demi. C’est ouvrir de nouvelles perspectives, décoloniser l’imaginaire, inventer des chemins de traverses, oser au-delà de ce qui paraît possible et, en aucun cas, se replier sur soi.

Depuis un mois, ce n’est pas Athènes qui est tombée, en réalité. Ce sont les persécutés et les insoumis de partout qui avaient les yeux rivés sur la Grèce, d’un bout à l’autre du monde, et qui ont été frappés une fois de plus.

C’est pourquoi l’heure n’est en aucun cas à l’union des tyrans avec leurs victimes, même au prétexte de la coexistence sur un même bout de territoire, mais au soulèvement simultané et solidaire des damnés de la Terre.

TINA ? En effet, mais dans le sens contraire. Oui, il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’autre issue possible pour sortir de l’impasse. Il n’y a rien à attendre, mais tout à faire. Il n’y a pas d’alternative : lutter.

Yannis Youlountas

PS : si vous le souhaitez, nous pourrons en discuter lors des premières projections-débats, en version expérimentale puis définitive, de « Je lutte donc je suis ».

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20/11 POUCHARRAMET (31)
21/11 MAS D’AZIL (09)
03/12 AU 09/12 TOURNÉE EN BELGIQUE ET DANS LE NORD
Détails : http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?article16
Contact programmation : maud aZj jeluttedoncjesuis.net
Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=v3Vc5aWkORY

Je présenterai quelques extraits du film aux rencontres nationales des SEL à Digne le 20/08 et au congrès de l’ICEM (pédagogie Freinet) le 21/08 à Aix-en-Provence.

Le film sera mis en ligne en gratuit sur Internet (dans une douzaine de langues) dès que sa version sera finalisée, après avoir pris le temps d’échanger avec vous durant les premières projections-débats.

Blog de Yannis Youlountas

Portfolio

Messages

  • La souveraineté nationale est un concept lié en France au Suffrage Universel et les gouvernants n’ont eu de cesse de bafouer la première en trafiquant, voire en niant le second au point qu’on arrive à lui faire dire le contraire de ce qu’on lui a "permis" d’exprimer.
    Exemple le NON au TCE de 2005
    Défendre la Souveraineté nationale, c’est permettre à un Peuple donné de pouvoir décider de son sort, car on ne peut pas nier la diversité, les spécificités et l’Histoire.
    Pour la France la Nation est liée à la Citoyenneté ( et non à l’ethnie) définie par le droit du sol et non celui du sang.
    L’UE est une prison des peuples sous dictature économique et politique, de l’état le plus fort.
    On a longtemps cru au "couple Franco-allemand" comme moteur de l’Europe, c’est une fable : l’UE est sous domination impérialiste américaine via l’Allemagne qui se réserve le Nord et l’Est, qui concède à la France une partie de l’Afrique, et à la France et à la GB, les rives de la Méditerranée, en bons états sous impérialistes.
    Le "Souverainisme" est moins un piège que le fédéralisme européen : nier sa pertinence c’est se priver une grande part de la Résistance des Peuples dominés.
    Quant à la Grèce de Tsipras (du PGE et autres sociaux démocrates), l’avenir nous dira ce qu’en pense le Peuple grec confronté à un affrontement de classes particulièrement périlleux pour les classes populaires confrontées à une situation "à la Chilienne" avant Pinochet.
    Les couches moyennes bénéficiaires de la rente financière sont de solides alliées des Capitalistes.

    • Nous sommes d’accord sur le constat de ce qu’est "l’Europe", mais je ne mélangerai pas "souveraineté nationale " et "souverainisme" au moment ou certains viennent proposer l’union des souverainistes y compris le Front national relooké.

      Le souverainisme est une doctrine particulière opposée au fédéralisme et assez floue pour qu’on puisse y rattacher beaucoup de politiciens de droite mais aussi quelques-uns "de gauche" .

      Si rien n’interdit de parler de nation, voire de souveraineté nationale, peut-être faut-il se référer à Lénine pour qui la question nationale se pose et est un ressort pour un peuple opprimé, la nation étant le cadre premier de la lutte des classes :

      "... ... Le principe de la nationalité est historiquement inéluctable dans la société bourgeoise, et, compte tenu de cette société, le marxiste reconnaît pleinement la légitimité historique des mouvements nationaux. Mais, pour que cette reconnaissance ne tourne pas à l’apologie du nationalisme, elle doit se borner très strictement à ce qu’il y a progressif dans ces mouvements, afin que cette reconnaissance ne conduise pas à obscurcir la conscience prolétarienne par l’idéologie bourgeoise. ... ... "

      et encore : " ... Secouer tout joug national, toute oppression des nations, tous les privilèges pour une des nations ou pour une des langues, c’est le devoir absolu du prolétariat en tant que force démocratique, l’intérêt absolu de la lutte de classe prolétarienne laquelle est obscurcie et retardée par les querelles nationales. Mais aider le nationalisme bourgeois au-delà de ce cadre strictement limité et situé dans un contexte historique nettement déterminé, c’est trahir le prolétariat et se ranger aux côtés de la bourgeoisie. ... ... "

      puis : "... le prolétariat ne peut donner son soutien à aucune consécration du nationalisme ; au contraire il soutient tout ce qui aide à effacer les distinctions nationales et à faire tomber les barières nationales, tout ce qui rend la liaison entre nationalités de plus en plus étroite, tout ce qui mène à la fusion des nations. Agir autrement, c’est se ranger aux côtés de la petite bourgeoisie nationaliste réactionnaire. ... ... "

      (Notes critiques sur la question nationale)

      Pas simple, en effet !

      Comme le dit Lordon « le seul bon souverainisme est celui du peuple souverain », mais bien entendu tout souverainiste prétendra représenter le peuple souverain ...

    • Nous sommes d’accord sur le constat de ce qu’est "l’Europe", mais je ne mélangerai pas "souveraineté nationale " et "souverainisme" au moment ou certains viennent proposer l’union des souverainistes y compris le Front national relooké.

      La souveraineté nationale se conçoit dans le cadre de la lutte des classes. C’est ce que nous souhaitons vis a vis de de l’UE.

      Combattre le capital national peut sembler plus simple ( encore que ).

      Le souverainisme national est fortement lié a du nationalisme ,et l’on sait ou cela nous a mené.

      Cordialement