Accueil > Front unique dénonce la répression des grévistes de l’EN et la (...)

Front unique dénonce la répression des grévistes de l’EN et la bureaucratie syndicale

Publie le jeudi 1er octobre 2015 par Open-Publishing
4 commentaires

Communiqué du courant Front Unique de la FSU

Après les enseignants du collège Bellefontaine de Toulouse : deux enseignants du collège Gay-Lussac (92) sont persécutés pour « délit » de grève.
Le ministère de l’Education Nationale, le gouvernement sont impliqués : la responsabilité des dirigeants de la FSU est immédiatement posée.
Fin septembre, après des mois de harcèlement administratif, deux enseignants du collège Gay-Lussac de Colombes (92), Oscar Roman et Gary Pham, se voyaient signifier la tenue de deux conseils de discipline à leur encontre, à l’initiative du rectorat de Versailles.
Le « délit » qui est reproché aux deux enseignants est d’avoir participé à un mouvement de grève prolongée, lors de l’hiver 2014, en opposition à la contre-réforme de l’éducation prioritaire Vallaud-Belkacem.
Du 18 au 23 septembre, les enseignants du collège Gay-Lussac ont réitéré leur soutien collectif à leurs collègues en faisant grève : faute d’un réel soutien de la part des dirigeants syndicaux, ils sont restés isolés.
A ce jour, ni les dirigeants du SNES-FSU, ni ceux de la FSU n’ont appelé le corps enseignant à s’associer à leur défense, que ce soit nationalement ou au plan académique.
C’est en conséquence de cet isolement que les deux enseignants se sont engagés, depuis le 21 septembre, dans une grève de la faim.
Le ministère Vallaud-Belkacem organise la répression méthodique des enseignants pour leur faire avaler ses contre-réformes
La répression engagée contre les deux collègues de Colombes s’inscrit dans une série continue d’opérations de répression visant à soumettre le corps enseignant et imposer la mise en place systématique des contre-réformes du gouvernement.
Ainsi l’an dernier, un professeur de philosophie de Poitiers a été muté à des dizaines de kilomètres de son domicile en cours d’année, suite à des accusations grossières d’ « apologie du terrorisme ». En cette rentrée, 5 enseignants du collège Bellefontaine de Toulouse se voyaient mutés pour « délit » de grève (voir notre communiqué Front Unique de juin 2015).
Ces « expérimentations » en matière de répression sont en passe de connaître un saut qualitatif et quantitatif. Une dépêche AEF du 29 septembre concernant la mise en place des « formations » à la réforme des collèges – une injonction du ministère - dans l’académie de Toulouse, indique ainsi : « Deux questions sont posées aux chefs d’établissement : quelle est la répartition de la typologie des acteurs au sein du conseil pédagogique ? Chez les enseignants ? Font-ils partie du groupe des "opposants, rebelles, hostiles, irréductibles", du groupe des "attentistes, passifs indifférents, indécis" ou du groupe des "progressistes, proactifs, convaincus, avocats ou relais" ? »
Pour imposer ces contre-réformes que la grande majorité des enseignants rejette, le fichage, la sélection des « fortes têtes », leur répression méthodique pour intimider le corps enseignant dans son ensemble doivent devenir la règle
Du côté des dirigeants de la FSU et du SNES : un silence délibéré, complice, qui doit être rompu !
Les militants du courant Front Unique de la FSU ne peuvent que le constater et le dire : depuis des mois, le silence des dirigeants de la FSU et du SNES sur ces attaques frontales contre les libertés démocratiques et contre le droit de grève est quasi-total.
Début 2015, à l’initiative de Front Unique, une motion unanime du Bureau National de la FSU était adoptée pour exiger l’arrêt des procédures engagées contre le professeur de Poitiers : résolution aussitôt « oubliée » par a direction fédérale et jamais publiée. Le 1er juin, vote unanime du même Bureau National de la FSU pour interpeller publiquement le ministère au sujet de la répression au collège Bellefontaine : résolution jamais suivie d’effet.
Dans l’académie de Versailles, les militants du courant Front Unique ont demandé à la section académique du SNES de prendre position en défense des enseignants du collège Gay-Lussac et d’appeler à manifester devant le rectorat le jour du conseil de discipline : pas de réponse ni de réaction à ce jour !
Le contraste est saisissant entre ce mutisme quasi-total, concernant la répression visant des enseignants, et l’empressement que les dirigeants de la FSU et du SNES ont mis à imposer tout récemment, au mépris de leurs propres règles et mandats, la signature, par la fédération, d’un accord scélérat avec le gouvernement sur les « Parcours professionnels, carrières et rémunérations » (PPCR) – ce même accord, finalement minoritaire parmi les syndicats, dont Valls a déclaré ce matin qu’il s’appliquerait malgré tout !
La vérité est que c’est précisément pour éviter tout point de friction avec le gouvernement, toute source d’affrontement avec lui, que les dirigeants de la FSU et du SNES observent ce silence complice. Un silence que les syndiqués, les enseignants doivent briser.
La répression organisée par le ministère doit subir un coup d’arrêt
Les organisations syndicales ne sont pas la propriété de l’appareil qui les chapeaute : elles ont été créées précisément pour assurer la défense des travailleurs, et non pour garantir aux dirigeants leur strapontin au ministère. Les syndiqués, les militants syndicaux ne peuvent accepter que la répression s’abatte sans que leurs organisations n’organisent le combat.
En ce sens, le courant Front Unique invite les enseignants, les syndiqués à s’adresser au SNES et à la FSU pour exiger qu’ils interpellent la ministre, publiquement et sans délai, pour exiger la levée de toutes les sanctions contre Oscar Roman et Gary Pham. Il appartient également aux dirigeants du SNES, organisation majoritaire, d’appeler à la constitution d’un Front Unique des organisations syndicales enseignantes afin de prendre toutes les initiatives nécessaires à la réalisation de cet objectif.
Le 30/9/2015

Messages