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Il y a un an, Faty était licenciée.

Publie le jeudi 12 mai 2005 par Open-Publishing

Il y a un an, Faty était licenciée.

Il y a un an, le 11 mai 2004, les dirigeants de l’entreprise de nettoyage Arcade, sous-traitante du groupe Accor, licenciait Faty Mayant, sous prétexte d’un dépassement de ses heures de délégation syndicale. Faty avait été à la pointe de la longue grève de 2002-2003 en faveur d’une baisse des cadences imposées, et se battait depuis pour l’application pratique des accords de fin de grève. Il fallait donc faire un exemple, sanctionner, à travers la plus active d’entre elles, celles qui avaient osé relever la tête et dénoncer les pratiques sociales de négriers financés par une puissante multinationale.

Depuis, bien que la discrimination syndicale ait été évidente et démontrée, l’inspectrice puis le ministre du Travail ont, au grand étonnement des experts du droit du travail, avalisé ce licenciement. Courbez l’échine, sinon le chômage vous guette ! Tel est le message que le patronat et l’Etat cherchent à faire entendre à tous les salariés de ce pays, à commencer par les plus pauvres.

C’est pourquoi, Faty et le collectif qui avait soutenu les salariées d’Arcade pendant leur année de grève ont décidé d’un commun accord de lutter pour sa réintégration, mais aussi, à travers cette lutte, de poursuivre le combat contre la sous-traitance au sein du groupe Accor. La sous-traitance est en effet le meilleur moyen d’imposer une dégradation des conditions de travail quand on ne peut recourir à la pure et simple délocalisation.

Ce combat s’était de fait engagé lors de la grève, contraignant le groupe à élaborer une « charte » à l’intention de ses sous-traitants. Depuis, en réponse aux premières interventions du collectif de solidarité dans les hôtels, la direction d’Accor a, par la voix de sa DRH, Mme Cathy Kopp, déclaré vouloir « internaliser le nettoyage des hôtels » (Libération, 11 août 2004). Nous demandons donc que ces déclarations soient suivies d’effet, autrement dit que le groupe embauche directement toutes les femmes et tous les hommes qu’il fait travailler, à commencer par Faty qui a pendant huit ans nettoyé les chambres d’un hôtel Ibis. Or, ce que nous constatons jusqu’à présent c’est qu’il y a surtout changement de sous-traitant.

Peut-on se présenter comme le paladin du commerce équitable, le défenseur de l’environnement, le sponsor de la fraternité olympique, siéger à la Haute Autorité contre les discriminations, et continuer à faire appel aux services d’entreprises sous-traitantes qui imposent des conditions de travail parmi les plus dures que l’on connaisse dans ce pays ? Le groupe Accor doit choisir entre son image de groupe « propre » partenaire d’une ville candidate aux Jeux et des pratiques sociales dégradantes pour ceux et celles qui les subissent.

La lutte pour la réintégration de Faty dans le groupe Accor et contre la sous-traitance ne cessera que lorsque les dirigeants du groupe auront respecté leurs engagements. La solidarité ne peut que s’étendre !

Collectif de solidarité avec Faty et les salariés d’Arcade
Contact : fatysolidarite@hotmail.com

La lutte continue

Rendez-vous tous les vendredis à 18h-18h30 devant le siège d’Arcade, 80 rue du Fbg-St-Denis (métro Château d’eau)