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Nouvelle défense de la loi française du 15 mars 2004 !

par CD

Publie le samedi 30 janvier 2016 par CD - Open-Publishing
1 commentaire

Nouvelle défense de la loi française du 15 mars 2004 !

Pas par nationalisme cocardier BBR ! On peut heueusement juger de la pertinence d’une institution hors toute attache ethno-identitaire.

 Contextualisation.

Pas plus parcequ’elle plairait aux cathos dominants, car certains catholiques il y a peu ne faisaient pas mieux que les autres religions dont on observe depuis plusieurs années un certains retour sur un mode archaique et réactionnaire. Pas totale homogénéité de l’orthodoxie intégriste car le mouvement est contradictoire du fait des oppositions des croyants progressistes. Aucune religion d’importance n’échappe à cette conflictualité interne entre les progressistes et les conservateurs en moeurs.

 Laïcité adaptée à l’école

La loi de mars 2004 pose des droits et obligations qui concernent tous les élèves (élèves mineurs) qui usent du service public de l’éducation national. Universalité de la prescription.

Tous les élèves athées, agnostiques, croyants de toutes les religions, y compris les musulmans, y compris ceux et celles pauvres, y compris ceux dont les parents sont venus des colonies peuvent entrer au collège et au lycèe public. Tous et toutes.

La seule obligation est de ne pas porter de signes ostensibles de religion (SOR).

C’est une obligation qui ne demandent pas d’enlever les SOR partout mais seulement en collège et lycèe au moment d’entrer. Elle est réduite, limitée.

Quand on connait la force des pratiques d’inculcation des esprits et d’emprise sur les corps des éléments les plus "réacs" des religions, cette obligation apparait modeste et nécessaire. Elle semble bien permettre, plus de dix après, un équilibre institutionnel judicieux.

Beaucoup défendent donc l’idée que dans une société globale (société politique plus société civile) qui connait ce mode d’emprise autoritaire sur les conscience l’Etat puisse poser aussi un minimum obligations, et ce dans un cadre juridique d’accès libre, d’accès égal, sans discrimination, sans privilège.

Il n’y a pas de droits sans obligations. Plus des libertés s’ouvrent et plus il y a des contraintes légales (ou autres) apparaissent pour ne pas "se marcher dessus", et respecter ainsi l’espace de chacun.

La laicité ne repousse pas la religion (les cultes comme on disait alors) qu’hors l’Etat (loi de 1905 avec un Etat neutre) elle le fait aussi dans l’école à des fins de protections des jeunes.

Dans la société civile, cette obligation scolaire de non intrusion manifeste dans l’espace de conscience de l’autre, ou plus simplement, cette obligation de modestie ou de sobriété, ne porte pas que contre les musulmans mais contre tous les croyants. Egalité ! Pas de privilège.

Tout croyant peut toujours porter des signes de religion sobres, pas besoin d’avoir un affichage agressif à l’école. Pas d’exhibitionnisme religieux chez les mineurs. Pas plus de string seins nus à l’école !

 Chez les adultes c’est autre chose !

Cette obligation n’est pas exigée en université, car la question se pose autrement à l’égard des adultes.

S’agissant des adultes et de la société civile, ce qui pourrait arriver, si l’intégrisme religieux augmentait encore, c’est la création dans les espaces fermés de lieux communautaires sécularisés (pas forcément athées) à côté de lieux communautaires de tel ou tel religion qui ne le sont pas (sécularisés). Et cela existe déjà pour ces derniers (pour les coiffeurs de musulmanes dans le 93, pour certaines piscines sexoséparatistes).

Chris D

Messages

  • Historiquement, au temps ou l’athéisme était inconcevable, le laïque était le profane différent du clerc instruit de la chose religieuse. Les choses ont évolué !

    Plus tard la laïcité - terminologie longtemps franco-française - concernera surtout l’Etat qui doit être neutre (en 1905) et F Buisson dira totalement sécularisé car sans aucune justification spirituelle ou religieuse. Il ne doit pas non plus être intrusif dans la société civile contre les religions - ce point est souvent oublié - sauf exception si un besoin d’ordre public se fait sentir (ce point est aussi oublié).

    La société civile, elle, peut connaitre un processus historique (et non pas juridic-institutionnel) de sécularisation et donc de reflux factuel (pas de jure) de la référence croyante et des rituels et cultes religieux , mais à la différence de l’Etat la liberté de conscience demeure le principe reconnu ainsi que son expression. Mais cette dernière n’est pas absolue. Elle peut avoir des limites spécialement justifiées. L’école des mineurs en est une.

    L’école des moins de 18 ans relève d’un ordre public laïque spécifique qui permet toujours la liberté de conscience mais qui limite son expression, cette dernière ne devant pas être ostensible, agressive, intrusive. Un ordre public de protection - ici des mineurs - est minimal et adapté et à ce titre pose des règles contraignantes certes mais très limitées, celles nécessaires à la protections des consciences

    Posant un équilibre de raison, elle relève de la justice, de la justice distributive - si je me souviens bien des cours de M Clair prof de philo du droit à Rennes - celle qui remet à chacun ce qui lui revient, du moins pour ceux et celles qui sont dans la même situation, la justice commutative étant celle corrective (Vous subissez une sanction, négative ou positive, la justice commutative est celle qui ajoute ou retranche de la peine (ou de la récompense) à celle légalement ou par principe de droit général posé)