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L’information selon Patrick Drahi

par SNJ-CGT

Publie le mardi 3 mai 2016 par SNJ-CGT - Open-Publishing

Altice, le groupe de Patrick Drahi, est surendetté
de
plus de 40 milliards d’euros. Mais
la fiscalité française vient en aide à celui qui a créé un conglomérat de
télécommunication et de médias en quelques an
nées.
Le patron d’Altice
utilise
en effet
hardiment l’optimisation et l’évasion fiscales, mais aussi le dumping social pour
répondre aux injonctions des acteurs financiers soucieux de recouvrer leurs créances.

Drahi
a annoncé
un nouveau montage qui vise, d’une part, à l’aider à se désendetter
et, d’autre part, à redonner de l’air à son opérateur de télécommunications, SFR, qui
ne cesse de perdre des abonnés.

Drahi a donc vendu Altice Média Group France (une vingtaine de titres de presse
écrite, dont
Libérat
ion, L’Express, Stratégie,
etc.) lui appartenant en propre, et
NextRadioTV (BFM TV et RMC, entre autres) à SFR pour un montant total de près de
600 millions d’euros.

Ces nouvelles dettes viendront réduire la charge fiscale de SFR et le produit de la
vente
permettra à Drahi de réduire le montant de ses frais financiers.

Au-delà de ces montages financiers à risque, SFR devient ainsi un producteur de
contenus, qui sera constitué de trois pôles, SFR Télécoms, SFR Médias et SFR
Publicité. Les 1000 journalistes seront appelés à fournir des contenus « 
low cost »
pour redonner de la crédibilité à un réseau de téléphonie mobile en perte de vitesse.

Comme
lors
des précédentes opérations menées par Patrick Drahi, on peut s’attendre
à un accroissement des charges de travail pour alimenter tous les tuyaux, et
corollairement une détérioration des conditions de travail et des statuts sociaux.

Le
groupe de Patrick Drahi, qui a déjà créé SFR News, a
aussi
annoncé le lancement
de nouvelles chaînes de télévision payantes (SFR 1
à 5, dédiées au sport), puis SFR
Play, ainsi que deux autres déclinaisons de la chaîne BFM (BFM Sport et BFM Paris).
Enfin SFR Presse, une application destinée aux abonnés mobiles et Internet, est
censée, elle, gonfler l’audience des titres comme
Libérati
on
ou
L’Express.

L’opération engagée autour de SFR ne peut laisser personne indifférent.
Mais
ceux
qui ont le plus à perdre sont les
salariés
(avec les pratiques sociales brutales de
Drahi) et les citoyens. En effet, les médias contrôlés par le groupe Alti
ce–SFR vont
déverser demain une information aseptisée, visant essentiellement un public jeune.

Le syndicat s’étonne du mutisme du gouvernement et, particulièrement, des ministres
des finances, de l’économie et de la culture et de la communication devant
les
dangers encourus par les salariés du groupe et par les citoyens, alors que certains
médias comme
Libération
ou
L’Express
sont appelés à devenir de simples marques
d’appel pour un opérateur de téléphonie ambitieux mais en difficulté.