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1936 : les congés payés ne doivent rien à Blum et au PS ! 1945 : la sécurité sociale ne doit rien à De Gaulle !

par R.G

Publie le mardi 10 mai 2016 par R.G - Open-Publishing
15 commentaires

A l’occasion de l’anniversaire du Front populaire on assiste dans les grands médias -comme d’habitude- à un enfumage en règle, avec par exemple sur France 2 hier une évocation des congés payés sans l’évocation même des grèves et des occupations d’usine.

Tandis qu’Hollande dans sa tentative désespérée de préparer « à gauche » sa candidature présidentielle essaie de récupérer un mouvement qui ne doit rien aux socialistes ! Car pour aller vite Blum c’est la pause dans les réformes dès février 1937 tandis qu’en novembre 38 Paul Reynaud enterre les 40 heures.

Et il faut nous en souvenir avec force dans l’actuel combat pour le retrait de la loi travail ce sont essentiellement, fondamentalement les grèves et les occupations d’usine déclenchées dans les usines Bréguet au Havre le 11 mai 1936, à la suite du licenciement d’ouvriers qui avaient refusé de travailler le 1er mai et qui s’étendirent dans tout le pays qui forcèrent le pouvoir socialiste à accepter des revendications qui ne figuraient absolument pas dans leur programme électoral :

—entre autres, le droit syndical.

—une hausse des salaires de plus de 7 à 15 % selon les branches professionnelles, soit environ 12 % en moyenne sur toute la France.

—les premiers congés payés (2 semaines).

—et la semaine de travail qui passa de 48 à 40 heures

De la même manière que Blum c’est au plan international, la non intervention en Espagne, à un pays abandonné à la dictature fasciste de Franco. Souvenons-nous donc que 36 et ses résultats c’est d’abord l’intervention populaire appuyée sur ses organisations de classe n’en déplaise par ailleurs aux chantres de la pure intervention spontanée !

Autre vérité à rappeler, non, non, et non… ce n’est ni Laroque, ni de Gaulle, ni le saint esprit ou je ne sais qui encore qui ont créé la Sécu.!!!!!

Et je le répèterai jusqu’à l’extinction de mes feux !…. c’est une création du Conseil National de la Résistance, (sous une forte impulsion de ses membres de gauche et communistes) bâtie par le peuple de France sous la maitrise d’œuvre d’Ambroise Croizat, ministre communiste du travail et de la sécurité sociale. Et cela par le biais d’un rapport de force à la libération qui était le suivant :

-29 % des voix au PCF,

-5 millions d’adhérents à la CGT,

-une classe ouvrière grandie par sa résistance,

-un patronat sali par sa collaboration.

Et cela face à tous ceux qui étaient contre et ont tenté de la saboter dès 1945 : la droite, la CFTC, les assurances privées, les médecins, la mutualité, les patrons…… Sans PCF, sans CGT, vous n’auriez jamais eu de Sécurité Sociale, la plus grande conquête de la dignité et bises à ceux qui luttent pour la défendre et l’améliorer.

http://2ccr.unblog.fr/

Messages

  • Oui bien sûr, mais le mouvement social de juin 36 aurait-il eu lieu sans la victoire électorale de mai ? Et le 12 février 34 n’est-il pour rien dans la victoire électorale de 36 ?

    En d’autre termes, sans l’union des prolos, 36 aurait-il été possible ?

  • Ce sont d’autant moins le fait du PC que les accord Matignon sont signés le 7 juin 1936. Les ouvriers,peu convaincus, tardent à reprendre le travail. C’est alors, le 11 juin, le célèbre discours de Thorez qui deviendra le refrain, dans la bouche des Jouhaux, Cachin, Duclos et consorts pour faire reprendre le travail : "...il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue. Il faut même savoir consentir au compromis si toutes les revendications n’ont pas encore été acceptées mais que l’on a obtenu la victoire sur les plus essentielles revendications ". C’est pour hâter la reprise du travail que seront alors ajoutées les fameuses lois sociales du 21 juin 36 : congés payés et 40h.

    • Refrain gauchiste connu : Le PC n’est pour rien dans les progrès sociaux quels qu’il soient, 36,46 ou 68 etc...Sauf que que ces gens ne nous disent rien de leur action concrète pour déclencher les mouvements sociaux !

      Remarquons que, pour une fois, la phrase de Thorez est citée in extenso, et chacun peut donc l’apprécier suivant sa sensibilité... et sa connaissance des circonstances. Au passage si les congés payés et les 40h n’étaient pas au programme électoral du FP, ils étaient dans celui du PC, tout comme dans la constitution soviétique de 36....Ces mesures n’ont été votées par le parlement qu’après l’intronisation de la nouvelle assemblée...mais elles étaient bien dans les accords de Matigon du 8 juin

  • Ce qu’il faut avoir à l’esprit pour comprendre la politique du PCF, à l’époque, c’est que Staline 1 an avant (mai 1935) venait de signer avec Laval (le même que celui de la Collaboration !) , le traité franco-soviétique d’assistance mutuelle qui avait pour but de contrecarrer la menace Hitlérienne. (tournant à 180° par rapport à la politique sectaire et aberrante de "classe contre classe" défendue par la direction précédemment).
    Cela supposait pour Staline que la France se renforce militairement -mais aussi socialement. Cela passait bien entendu par une propagande en faveur de l’union sacrée de tous les français derrière l’état patriote. Ce "Front des Français" voulu par Thorez et Duclos (marionnettes débiles de Staline) devait rassembler les français, du Parti communiste aux anciens combattants "croix de feu", en passant par les catholiques.
    De la politique menée précédemment où les socialistes étaient considérés comme des socio-fascistes, voilà que les troupes de choc du Stalinisme applaudissaient le défilés du 14 juillet et le drapeau français "mains dans la main" avec les "croix de feu".
    Les seuls ennemis de cette politique du PCF devenant les militants défendant le programme communiste de lutte de classe et de rupture avec l’ordre bourgeois car susceptibles d’affaiblir ce front populaire patriotique, cette union sacrée inter-classiste. (d’où l’hystérie des staliniens à l’égard des "hitléro-trotskystes".)
    La défense des intérêts de classe des ouvriers en France n’était pas la priorité du PCF, Il s’agissait pour sa direction de suivre docilement la politique mise en place à Moscou. Staline et Thorez sacrifiant allégrement les intérêts du prolétariat en France au nom du renforcement de la sécurité de l’Etat "soviétique", fossoyeur de la révolution de Lénine et de l’internationalisme.
    C’est pourquoi les grèves de 1936 et la victoire de Blum furent mal reçu par les communistes.L’une et l’autre allait à l’encontre des voeux de Staline. Elle jetait la France dans une période d’instabilité qui l’affaiblissait. C’"est pourquoi, le PCF chercha à en finir au plus vite avec le mouvement des grèves "il faut savoir arrêter une grêve (Thorez). L’arrivée de Blum à la tête du Front populaire fut également une mauvaise surprise pur le PCF qui depuis le Pacte de Staline avec Laval soutenait la solution d’un front populaire dirigé par la clique des politiciens opportuniste pourri jusqu’à la moelle du parti radical-socialiste : Herriot et Daladier.
    Cette trahison à l’égard de la classe ouvrière, du prolétariat et de son programme révolutionnaire ne doit pas être oublié. De nouvelles forces, de nouveaux front (de gauche) se préparent défendant la même politique de maintient de l’ordre bourgeois au nom de la patrie, de la révolution Française, de Jeanne d’arc et tutti quanti.

    • Quand l’histoire devient un roman çà donne cela :
      - le PC dans les bras de Laval
      - "Thorez et Duclos, marionettes débiles de Staline"
      - le PC désolé par l’élection de ses candidats aux élections
      - Le PC contre les grèves de 36 animées par ses militants
      - Etc...etc

      N’en jetez plus, la cour est pleine, et ne vous étonnez pas si, un an avant les élections de 2017, trois trotskistes (Trotski réveille-toi !), sont déjà sur la ligne de départ.....avec un seul mot d’ordre : Prolétaires, divisez-vous !
      Dans cette situation la bourgeoisie peut, effectivement, dormir tranquille !

    • Pensez que le PCF de l’époque pouvait avoir une politique indépendante de l’internationale communiste dirigé par Staline et ses hommes (cf. Eugène Fried) c’est ne pas avoir une vision très clair des choses.

      Le pacte de Staline avec Laval et la bourgeoisie française (pacte entre crapules impérialistes mais pacte tout de même) s’avèrera pour Staline au bout du compte non fiable. (La bourgeoisie française se tournant de plus en plus ouvertement vers Hitler champion de la lutte anti communiste.)

      Mais Hitler servait aussi la propre politique impérialiste de l’Allemagne qui n’était évidemment pas du tout dépendante des intérêts et des souhaits de la bourgeoisie française.
      Chaque nation suivait sa politique propre visant à défendre ses intérêts propres de grande puissance.
      C’est pourquoi -changeant son fusil d’épaule- Staline voyant qu’il ne pouvait se fier à une alliance avec la France et les démocraties (cf. Munich.) finit par engager des pourparler avec l’Allemagne qui mènera à la signature du Pacte Germano-soviétique. Ce qui ne le rend pas pour autant Pro-hitlérien. Staline sait très bien à quoi s’en tenir sur le nazisme impérialiste.

      Cette description rapide de la situation internationale est nécessaire pour comprendre l’attitude du PCF en France.

      En 1936 en plein rapprochement avec la France des Laval, Herriot, Daladier, Staline impose au PCF une politique de Front Populaire patriotique et lutte contre toute politique de classe et toute politique révolutionnaire. D’où son immobilisme et l’encadrement des ouvriers dans un sens ultra réformisme pendant les grèves de 36.

      En 1939 (pacte Germano-Soviétique) nouveau retournement imposé par Staline au PCF, la "tactique" stalinienne n’est plus de renforcer les démocraties et la démocratie française en particulier mais au contraire de les dénoncer violemment et de jeter un voile pudique sur la réalité criminelle du fascisme allemand.

    • En septembre 1939, Dimitrov déclarait que : “L’ancienne distinction entre états fascistes et soi-disant démocratique a perdu son sens politique”.

    • En 39 Staline n’a pas eu besoin de "retourner le PCF", Il n’existait pratiquement plus, élus emprisonnés ou retournés(20 sur 72) par la bourgeoisie, militants pourchassés par la police ou mobilisés dans l’armée, presse interdite.
      Quand aux rapports du PC avec Laval, avant comme après 36, il sont nuls et non avenus puisque la politique de déflation des ministères Laval, qui booste le chômage n’est pas pour rien dans le surgissement de son antidote : le Front Populaire porté par le PC et le PS

      Quand à Staline, s’il appuie l’union avec la SFIO, il est contre son élargissement aux radicaux et demande à Togliatti de faire pression sur Thorez en ce sens (E Fried semble, lui, avoir appuyé Thorez). La rencontre Togliatti-Thorez a lieu sur les quai de la gare d’Austerlitz avant le départ de Thorez pour Nantes ou se tient le congrès du parti radical. Plus tard, Togliatti prétendra (Les 2 T-Cerrati) n’avoir défendu la position de l’IC que mollement.....

    • "En 39 Staline n’a pas eu besoin de "retourner le PCF", Il n’existait pratiquement plus" hum ! l’histoire de la consternation des militants dans les rangs du PC est assez connue pourtant. Et c’est surtout après la signature du pacte que la chasse aux militants du PC a commence et que la presse du parti a été interdite.

      "Quand aux rapports du PC avec Laval, avant comme après 36, il sont nuls et non avenus" Le problème n’est pas là. Ce qui est essentiel de voir par contre c’est que le PC sacrifie la lutte révolutionnaire en France sur l’autel de la politique extérieure de Staline. Staline ne voulait pas plus de révolution communiste en France, qu’en Espagne, parce qu’elle aurait remis en cause son autorité et toute sa politique depuis 10 ans. c’est pourquoi il les a combattu, dans l’oeuf, l’une et l’autre.

      Aucune des actions du Komintern sous Staline (et le PCF était un parti soumis aux directives du Komintern) n’a jamais eu pour objectif la révolution en Europe ou de renforcer un quelconque processus révolutionnaire - au contraire. Staline a agit comme n’importe quel chef d’état bourgeois défendant son propre pays, sans oeuvrer le moins du monde à une politique révolutionnaire communiste, instrumentalisant le Komintern au seuls fins de la défense de l’URSS.

      et la politique de "paix social" mis en avant par le PCF en 1936 -alors qu’un grand mouvement prolétarien pré-révolutionnaire est en marche- rentre dans ce cadre là.

      Moi j’appelle ça une politique de trahison.

    • Reste à savoir si les révolution peuvent se programmer et se dérouler comme à la parade. Et si des individus, fussent-ils Staline, Mao, Lénine, Robespierre ou Napoléon peuvent les déclencher, ou les arrêter, à leur convenance. Pour avoir étudié pas mal de situations, j’en suis resté, ou revenu, au constat de Marx. A soir que la situation n’est vraiment révolutionnaire que lorsque la classe qui doit conquérir la suprématie (le prolétariat) parvient à unir, consciemment, l’essentiel de ses intérêts contre ceux de la classe (la bourgeoisie) qu’elle doit renverser. Tant que cette situation n’est pas atteinte il faut choisir entre le compromis ou "le solo funèbre" (Marx).
      En 36 ou 44 Thorez, et les autres, ont choisi le compromis et je continue de penser qu’ils ont eu raison, mais d’autres ( Trotski, Marceau Pivert SFIO....) pensaient que "tout était possible"....

    • La situation en question (mai 36) montre justement une classe ouvrière qui se mobilise massivement et spontanément à la base sans que les syndicats ou partis même soient à l’origine.
      et de l’autre côté un mouvement politique -le Front Populaire qui regroupe les organisation politique dirigeante de la classe ouvrière (PCF-CGT-SFIO)- qui prend le mouvement en route et ne souhaitent qu’une seule chose c’est que les grèves se terminent le plus rapidement possible. Thorez :il faut savoir arrêter une grève ; Blum considérant les grèves comme une gifle à son gouvernement...
      La conscience de classe arrivée à son degré le plus élevé -nécessité de faire la révolution- est entretenue, alimenté, excité par le parti et les syndicats de classe. Si cela font défaut ou pire agissent dans le sens opposé, la classe ouvrière ne fera jamais la révolution.

      Une chose est sûr c’est qu’un prolétariat qui admet à sa tête ce genre de dirigeants douteux ou ouvertement anti-révolutionnaire (Thorez-Blum-Jouhaux ) ne fera jamais la révolution - et prouve d’un certain côté qu’il n’est pas encore prêt à faire la révolution.

    • Maintenant il y a un autre moyen de résoudre la contradiction, c’est de répondre à la question suivante : Qui a fait plus et mieux que le PCF pour le progrès social durant le siècle passé ?...

    • Le partis communiste n’a pas agit dans l’esprit qui a présidé à sa création.
      Le partis communiste ne pouvait être compris comme un parti de progrès sociale, il était bien plus que ça. Il n’y avait pas d’ambigüité dans ses statuts. Il était le parti dirigeant de la révolution à faire. Il devait être l’ennemi mortel de l’ordre bourgeois même et surtout sous sa forme démocratique.
      Il n’a pas été à la hauteur de sa mission.
      Il est devenu le genre de parti contre lequel Lénine avait spécialement combattu : les partis révolutionnaires en paroles et réformistes en acte :
      Le grand parti ouvrier qui s’installe dans la société bourgeoise trouve sa place ne cherche plus à la révolutionner et joue son rôle d’opposant parlementaire et c’est vrai agit dans le sens de la défense des intérêts ouvriers (mais toujours dans les limites de l’ordre établi).
      De la SFIO ’et de la social démocratie on attend qu’il se définissent comme parti de progrès social et qu’à la première difficulté il s’effondre en miette - d’un parti communiste marxiste on est en droit d’en attendre beaucoup plus.

    • La mission d’un parti dépend, avant tout, des désidératas de ses adhérents, ou de la majorité de ses adhérents. Dans le cas du PCF j’observe que vous êtes incapable de citer d’autre organisation qui présenterait un bilan supérieur, y compris dans les autres pays du capitalisme développé.

      En fait, le parti bolchevic, en 1917, s’est trouvé en situation de porter, seul contre tous, les deux principales revendications, "la terre et la paix", du prolétariat russe. Le génie de Lénine a fait le reste jusqu’1924. Après c’est une autre histoire !
      En France, 1945, le PCF (29% au plus haut) était fort, mais il n’était pas seul dans le camp des libérateurs. La bourgeoisie avait sauvé quelques jolies personnalités (De Gaulle..), il fallait donc négocier un compromis, c’est ce que le PCF réalisa au mieux des intérêts des prolétaires !

  • Bien vu, RG !

    Et tu aurais pu ajouter le droit de vote des femmes. Il a fallu un amendement communiste de Fernand Grenier, rédigé littéralement dans le dos de De Gaulle, pour le faire adopter.

    Mais De Gaulle était un plus fin politique que ses héritiers de droite : ne pouvant empêcher le progrès, il a fait ce qu’il fallait pour s’en attribuer le mérite.

    Ceci dit, il faut avouer que tout ce qui a été conquis au 20ème siècle l’a été contre le PCF et la CGT. C’est forcément vrai, puisque c’est répété par tous les médias dominants et la gauchedelagauche100%gaucheonvavoircequ’onvavoir.

    Il n’y a non plus aucun lien entre la chute libre du parti communiste ces 35 dernières années et la chute simultanée et tout aussi libre de la part du salariat dans le PIB.