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Terminer au moins devant Mélenchon en 2017 : le dernier objectif désespéré des élus PS

par Etienne Girard

Publie le jeudi 27 octobre 2016 par Etienne Girard - Open-Publishing

Signez cette pétition : Communistes, nous soutenons Jean-Luc Mélenchon pour 2017 ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article151154


De nombreux élus PS, inquiets pour leur réélection, affirment qu’ils choisiront le candidat le plus à même de rassembler en 2017. Pas pour passer au second tour, juste pour limiter les dégâts aux législatives qui suivront en restant devant un Mélenchon ou un Macron.

Il n’y a pas de candidat naturel pour la présidentielle de 2017. A six mois du scrutin, ce constat dressé par un grand nombre de députés PS interpelle. Repartir avec Hollande, passer chez Valls, temporiser avec Royal ou renverser la table avec Montebourg ? Ceux qui ne font partie d’aucune écurie s’interrogent particulièrement. Plus que sur les orientations programmatiques, de nombreux responsables socialistes affirment aujourd’hui qu’ils feront leur choix en fonction des sondages. Faute de pouvoir s’appuyer sur un candidat susceptible de l’emporter, plusieurs élus affirment d’ores et déjà vouloir se ranger derrière l’homme qui leur assurera... la troisième place, pourtant synonyme d’élimination au premier tour : "Je suis prêt à être troisième en 2017 avec Hollande, mais pas quatrième ou cinquième, derrière Mélenchon et Macron. Car le PS perdrait sa position centrale à gauche. Ce serait la fin de la social-démocratie française", estime Pascal Terrasse, député d’Ardèche qui s’est récemment éloigné d’Emmanuel Macron. Une position que confirment en privé plusieurs élus légitimistes.

Henri Weber, membre du bureau national du PS, juge même que ce scrutin interne à la gauche constituera l’enjeu majeur de l’élection de 2017 pour les socialistes : "L’histoire de la social-démocratie française est longue, faite de hauts et de bas, pointe l’ex-député européen. Perdre et même être éliminés au premier tour n’aurait rien d’inédit, ni de dramatique. Le principal enjeu est de rester la première force de gauche, devant Mélenchon, afin de sauver un nombre suffisant de sièges de députés." Pour ces hiérarques socialistes, le score du candidat PS à la présidentielle conditionnera les résultats aux élections législatives. Selon Jérôme Guedj, directeur de campagne de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, le nombre de députés PS en 2017 dépendra largement de la capacité du candidat à rassembler le peuple de gauche : "On peut être 50 à l’Assemblée comme on peut être 120, voire beaucoup plus". "Il nous faut le candidat qui assure un maximum de députés", résume Pascal Terrasse.
Hollande et Valls scotchés à 9%

Selon un chiffre qui circule rue de Solférino, les candidats élus aux législatives en 2012 avec moins de 58% des voix au second tour seraient en grand danger. A l’inverse, les députés ayant obtenu plus de 62% des suffrages resteraient au relativement à l’abri d’une défaite. Tout l’enjeu serait de "sauver" un maximum de députés situés dans cette fourchette entre 58% et 62%. Problème, François Hollande comme Manuel Valls restent actuellement scotchés à 9% dans les sondages... derrière Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. De quoi laisser craindre une bérézina aux législatives. "Si Valls veut rallier à sa candidature un maximum d’élus et s’imposer face à Hollande, il doit montrer qu’il fera mieux que lui en 2017", analyse un député légitimiste.

Cette absence de candidat naturel a permis l’émergence de la rumeur Royal : "Ségolène candidate, ça a l’avantage de remettre les règlements de comptes à plus tard tout en donnant l’espoir d’un score correct à la présidentielle", reconnaît un député qui ne l’a jamais soutenue. La principale intéressée s’en amusait d’ailleurs dimanche 23 octobre dans le JDD : "Si c’était gagnable, on ne viendrait pas me chercher". Les candidatures à la primaire de la gauche étant closes le 15 décembre, les postulants socialistes ont encore 50 jours - et une annonce des chiffres du chômage - pour remonter dans les sondages.

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