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poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant
par <font color="red"><b>le Rouge-gorge</b></font>
Publie le mercredi 18 janvier 2017 par <font color="red"><b>le Rouge-gorge</b></font> - Open-Publishing18 commentaires
Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien
tout condamne à jamais les affres des fatalistes
qui tel des corbeaux freux se vêtissent tout de noir
poussant allègrement leurs croassements affreux
ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux
guettent chaque mouvement de leurs iris blancs
pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers
arborant nuque bien grise, criant allègrement
sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant
que la mélancolie, que la dépression même.
Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète
lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie
et le droit supérieur de se magnifier
provoquant en duel l’inertie de l’inerte.
Je devine les plantes qui en secret secrètent
des sèves besogneuses, rêveuses obstinées
poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans
chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière
convoquant floraison dans leur invitation
déclarant leur amour au vent et aux abeilles
appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.
Fabrice Selingant
Messages
1. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 19 janvier 2017, 12:23
Lucie, Océane, et moi aimons, à nouveau, ta poésie.
Merci Rouge-gorge.
Comme réponse au dernier envoi nous disant que nos trois prénoms formait LOL... Oui, et aucune des trois n’avait remarqué ce détail cocasse.
Continue de chanter, toi, l’Enchanteur !
Léa
1. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 07:50, par le Rouge-gorge
Merci à vous, kolkhoziennes de poésie ;)
Parmi les fidèles lectrices, vous êtes les seules à sévir en bande organisée...
Cordialement, fraternellement.
le Rouge-gorge
2. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 12:12
Coopérative de lectrices, bande organisée... Depuis quand les poètes se moquent-ils de leurs soutiens ?
Sororalement.
Léa
3. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 14:17, par la deserteuse
Une bande d’hirondelles volète autour de ce beau poème bien balancé qui les entraîne gaiement vers le renouveau après une sombre saison en enfer.
Le jour de l’investiture du freux Trump, on a bien besoin d’un nouveau manifeste fou... pour passer de la négation au Tout et aborder le duel avec superbe.
Merci et vive la vigueur de la vie !
4. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 17:37
La déserteuse a raison, vive le manifeste fou et l’exigence forte, car tout est à nous, les créateurs de richesses, le peuple des travailleurs innombrables, de l’ouvrière au poète.
Sororalement.
Léa
5. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 18:49, par la deserteuse
Oui, Léa-Lol, toutes et tous ensemble, contre le pouvoir rapace ;)
6. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 19:01, par le Rouge-gorge
Je parle, pour ma part, de pouvoir prédateur mais rapace convient aussi, plus "humainement", j’utilise le terme de mafia capitaliste. de système économique mafieux, de dogme religieux capitalistique... le parrain est une image assez réaliste du pouvoir et de sa domination.
Une chose, qui me fait rire aux larmes, est la notion de délit d’initié... j’attends toujours la moindre condamnation pour cet acte permanent du pouvoir des forces d’argent.
Cordialement à toutes : Léa, déserteuse ...
le Rouge-gorge
7. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 20 janvier 2017, 19:13, par le Rouge-gorge
Jour sombre préparé par d’autres crépuscules...
Oui, déserteuse, je vois, moi aussi, la nécessité d’être exigeantes (dames) et d’annoncer avant le printemps l’existence même lointaine des hirondelles.
Mais, je joins ce texte faisant référence à la mise sous tutelle bancaire de deux pays, il n’y a pas si longtemps, sans que grand monde ne s’en offusque, déniant, par là même, l’existence supposée de la moindre démocratie...
Cordialement.
le Rouge-gorge
7 et 13 novembre 2011, le devoir de blasphème
On oublie, ces temps-ci, le droit de blasphémer
Dont usa, en son temps, le communiste Jésus
Pourfendant le Dieu Argent et son prophète l’usurier
Lorsqu’il chassa d’un verbe tous les marchands du temple
Aujourd’hui, Goldman Sachs
Assassine la démocratie
Nommant les gouvernants
Ou les prenant sous tutelle
7 novembre 2011
Pour la divine Athéna
Choisit Lucas Papadémos
Qui gouverneur de banque centrale
Permit le rêve comptable
De la banque privée
Du Papapeuple, il exhibe le nom
Alors que de l’élite, il est seulement élu
Aristocrate ou tyran
De la Grèce aujourd’hui
Pillée, pressée, pressurée
Monarque ou ploutocrate
Du dogme du dieu d’argent
13 novembre 2011
Pour la Louve du Capitole
Après consultation des charognards
Est nommé Mario Monti
Conseil personnel multinational
En mondialisation bancaire
Cet €uro-technocrate s’il méprise le peuple
Adore tant et tant, adore le dieu argent
De l’Italie, il n’a que la dénomination
Mais n’a reçu aucun mandat du peuple
Dont il n’est pas l’élu
Ce prince décrit par Machiavel
Pour son éducation de magister
Qu’on flagorne " professeur "
Est juste oppresseur de la classe populaire
Car en fonction de leur âge
Soi courtisan, soi précepteur
De la caste d’arrivistes
Affamés de pouvoirs
Que donne le dieu €uro
Viendront des temps nouveaux
Où le peuple en Phœnix
Reprendra le contrôle régicide
De toute postérité
Reprendra l’autorité même
L’audace souveraine
Seul décideur, imposera par son réveil
La nécessité mutuelle de servir le peuple.
Fabrice Selingant
8. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 21 janvier 2017, 10:59, par la deserteuse
Le pouvoir de l’argent et les ravages du capitalisme prédateur/rapace, de délits d’initiés en mensonges médiatiques, sont en effet les pires de nos ennemis, à dénoncer , alors je dis encore merci pour tes poésies engagées, Rouge-gorge, elles font chaud au coeur.
Bientôt une publication j’espère ? J’ai cherché sur le net, en vain, mais je sais que l’édition de poésie est du domaine des murmures, pour parodier un titre littéraire...
9. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 21 janvier 2017, 21:35, par le Rouge-gorge
Hélas déserteuse, les livres publiés prennent si vite un parfum de vieux livres. parfois on espère que la moisissure se transforme en salpêtre afin qu’avec du charbon et du souffre on puisse offrir au livre seconde vie de poudre à canon... ;)
Un livre de prime jeunesse se nommait Mesdames, Le Poème D’amour Est Mâle Nécessaire ! (Fanfaronnade d’alors !!!) un second livre s’est nommé Mésanges ou follets Chants de jour ou de nuit suivi de Ne pas tondre l’haleine des elfes puis un travail collectif contre l’apartheid en Afrique du Sud dont le nom fut Apartheidicide tiré à mille exemplaires, il ne s’en est resté que quelques unités qu’on s’est gardé (jalousement). Un travail où chaque poète avait un texte de deux pages à l’initiative des ouvriers imprimeurs du livre qui se nommait 89 poètes pour 89... quatre tirages du livre furent nécessaires pour couvrir les demandes incessantes lors du bicentenaire...
Sinon des publications hors livre magazines, journaux affiches badges, tracts, tout ce qui semble plus direct... du producteur au consommateur.
Et flemmard comme je suis les textes s’accumulent et la paresse l’emporte quant à la mise en page des livres nécessaires ; parce qu’il faut tracer le cheminement qui mène d’un texte à l’autre, faire évoluer les thématiques et cela c’est du travail... !!! ... !!! ... !!!
Comme je le dis à mes élèves j’ai 13 614 ans (et ce n’est que la partie avouée).
aux ombres du visage
aux ombres du visage
il n’est qu’une lumière
et ton coeur
l’amour de toi
à nul autre semblable
s’embrase de pourpre pur
insouciants d’azur
l’avenir planifie
quand braconnent tes rêves
en nous est une larme de joie
et coule lave fusion
matraque le marbre des centaures.
Publié dans "Mesdames, le poème d’amour est mâle nécessaire !" Éditions Époque 1985
Fabrice Selingant
J’expire
Épistaxis et douleur frontale
Asthénie, malaise général
L’avenir et l’azur deviennent incertains
Et demain peut n’être qu’un délire
Refus
Fortune des puissants, fortune des armes riches
Misère des pays victimes de la guerre
Épistaxis, bourdonnement de l’atome
Asphyxie, lourd est l’air avant l’orage
Le ciel se fait pesant d’incertitude
Et demain peut ne pas être
Révolte
La fin, la mort, le monde achevé ne sont une certitude
La faim, les ventres ballonnés ne sont irrémédiables
Épistaxis, quand se déchire l’air
Asthme violence de la foudre du vent du fer
Maladie invisible que transporte le ciel
Et demain peut ignorer ce que furent
la Poésie, la Paix, l’Humanité.
Publié dans "Mesdames, le poème d’amour est mâle nécessaire !" Éditions Époque 1985
Fabrice Selingant
La confiserie du temps passé
Boutique vieille vitrine gouttes de buée
Vives couleurs imprécision formes déformées
Poignée de la porte bois au vernis usé poli
Entrée tintement carrelage ciré
Rayons rayonnage et bocaux bien fermés
Verre blanc tout autour trésors dedans convoités
Perles noires perles blanches et les perles dorées
Les si bleutées agates les pastilles écarlates
Candis rosés pâtes blanches pâtes fondantes et parfumées
Cristal ou quartz pierreries acidulées
Sucres d’orge dragées et les marrons glacés
Alignement du chocolat et des nougats marbrés
Soleil des bonbons gorgés de sucre citronné
Les couleurs s’enchevêtrent et font mal à la tête
Sourire commerçant clin d’œil malicieux au gourmand
Tant d’odeurs rendent fou et déjà sans le sou
Sortie tintement le trottoir les pavés
Toutes poches gonflées et la joue déformée
Etait jeune avant-guerre aujourd’hui retraité
Mais si souvenirs amers aujourd’hui gomme hier.
Paru dans « Mésanges ou follets Chants de jours ou de nuits »
Fabrice Selingant
La paix bordel !
Fureur des fauves
Fureur des hommes
Et des éléments
Odeur d’alcôve
Paroles baume
Argent qui ment
La guerre pointe
Le bout de son nez
En sanglier obscène
Les riches feintent
Se croient raffinés
En disant amen
Amen à la guerre
Aussi à leurs profits
Les armes sont de l’or
Amen à tout l’enfer
Et ainsi vont la vie
Les bombes nucléaires et la mort.
Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
Fabrice Selingant
Identité ?...
Charlie Chaplin !
Le commentateur : Course poursuite
L’autre : Burlesque de la détresse
Le bleu de France : Gardien obtus de la paix
L’autre : Pauvre à en découdre
Le bleu de France : Morale au vêtement uniforme
L’autre : Mal-vêtu à se frotter à l’ordre
Le bleu de France : Certitudes, préjugés, boutons dorés
L’autre : Fière tenue, faussement sûr de lui
Le bleu de France : L’artillerie toujours au présent
L’autre : Provocation du besoin immédiat
Le bleu de France : Arme à droite par peur de la très passer à gauche
L’autre : Violence du vital
Le bleu de France : Index inflexible
Le commentateur : « Et... si le nom Charlot pouvait se traduire ? »
Le bleu de France : « Pour la France, faudrait l’interpeller ! »
Le commentateur : « Votre identité ? »
L’autre : « Ali Ben Mohamed ! »
Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
Fabrice Selingant
Nombrilisme
Tu dis :
La religion c’est le cache-sexe de l’esprit !
Et tes yeux
Gants de cuir agiles
Tendent une main
Livre ouvert
Sur des portées de javas
Danse d’amples mouvements endiablés
Des hanches utérines des contrebasses
Tu dis :
Dieu est un alibi monstrueux !
On dirait qu’il va pleuvoir
Les pensées volent bas
Sous Paris-la-profane
Il y a du vide
Immense
Les icônes cloîtrent la transparence
Telle une vierge
Si pure que personne n’ose toucher
Une rose se restructure en lys.
Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
Fabrice Selingant
Paris a sa calotte de l’été
Paris a sa calotte de l’été
Une brume épaisse mange le bout de l’autoroute
Le mal aux tempes me prend, forte migraine
Ça pue !
Les pots d’échappement, le gas-oil et la graisse,
L’acier qui a frotté, le parfum des usines,
les résidus sur la Seine et la promiscuité
Paris a sa calotte de l’été.
Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
Fabrice Selingant
Reconversion
L’ordre tombe des téléscripteurs
L’AFP informe
L’AFP transmet les ordres
Ah !
L’homme locataire
D’une part infime de l’univers
Dans sa région désertée
Des friches industrielles
Déboulonnées d’espoir !
Et d’avenir ?
L’homme désemparé
Désespéré esseulé
L’âme désertée
Des friches solidaires
Immigré en son propre pays
L’homme qui n’a plus
L’huile de ses rouages
Intellectuels
Lorrain yeux acier
Blond accent de l’Est
Lorraine
Cœur d’acier
Rouillée.
Paru dans « Mésanges ou follets Chants de jours ou de nuits »
Fabrice Selingant
Dulcie
Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
Ton nom au contraire l’automne
au jour des violettes
éclate de foudres soufre
Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
En ton cou ta tempe
coup de poudre
je meurs
Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
Les pierres même en ont un teint plus gris
la chevêche un timbre rauque
Le Cap aux assassins dort paisible
aux rives de la Seine
Fabrice Selingant
31 mars 1988 hommage à Dulcie September paru dans Apartheidicide
Miettes
Miettes de l’astre au sein des jeunes filles,
l’homme perdra la vue s’il fixe mille soleils assemblés.
Écarquille tes yeux en couilles d’hirondelles,
l’ivresse c’était hier
à chaque coin de rue un demain disparaît,
tombe dans la folie, oublie ton amnésie,
ou alors gagne ton rêve
à la sueur de tes songes.
Tison de tendre solitude
est une drogue de sang brûlé,
un poison périmé.
Romps la ride sur ton front.
Casse le soupir enfant de tes silences.
Verse le rire armé de l’amour des fleurs de soie,
distille le dogme d’infidélité
dans l’organe du mouvement.
Nul n’a le droit de se laisser prendre au piège.
Bronze le sel au vent de liberté.
Éclabousse les mirages
de tes doigts d’écume d’offrande
aux dunes des jouvencelles.
Lance les pièces du roulement à billes
sur l’exocet du crépuscule humain.
Fronde le blanc
et les sept couleurs de la lumière.
Zéro,
oui revendique ta part au groin des militaires.
Répare les épaves des trottoirs éventrés,
par la boue des sales petits boulots.
Relève les naufragés des Titanics d’aujourd’hui,
ils sont,
l’horizon à franchir tous ensemble
et les mains
qui germent une paix tapageuse,
le lit de nos enfants
qui ne baissent pas les bras.
Ça fraternise un max !
Et Darwich est heureux,
la craie est toujours douce aux caresses,
du cercle de vie,
que l’on trace aux tableaux du demain.
Paru dans « 89 poètes pour 89 »
Fabrice Selingant
2. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 21 janvier 2017, 22:21, par le Rouge-gorge
correction
Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien
tout condamne à jamais les affres des fatalistes
qui tel des corbeaux freux se vêtent tout de noir
poussant allègrement leurs croassements affreux
ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux
guettent chaque mouvement de leurs iris blancs
pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers
arborant nuque bien grise, criant allègrement
sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant
que la mélancolie, que la dépression même.
Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète
lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie
et le droit supérieur de se magnifier
provoquant en duel l’inertie de l’inerte.
Je devine les plantes qui en secret secrètent
des sèves besogneuses, rêveuses obstinées
poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans
chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière
convoquant floraison dans leur invitation
déclarant leur amour au vent et aux abeilles
appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.
Fabrice Selingant
merci aux internautes grammairiens à qui rien n’échappe !
le Rouge-gorge
1. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 09:17, par la deserteuse
Le langage poétique est infiniment supérieur à la conjugaison qui relève de la science des ânes tout comme l’orthographe. Ce qui ne revient pas à dire qu’il faut les mépriser, comme le fait l’Education Nationale ...pour faire des économies ! (moins d’heures de cours).
Il m’est arrivé de mettre de très bonnes notes à des copies qui disaient des choses sublimes tout en contenant des "fautes"...
Un grand merci pour les textes joints, je les imprime pour mieux les savourer à tête reposée.
Bon dimanche de lutte ou de poésie , ou les deux , de partage assurément.
2. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 11:13, par le Rouge-gorge
Le poème a été repris sur un site de poésie par un inconnu signant essim... et il a eu à la fois des critiques de style et des éloges,
par Rémy @, mercredi 18 janvier 2017, 23:50 (il y a 3 jours) En réponse à essim
Ha non, c’est pas bon... Les rimes, soit on en fait de classiques, soit en en fait de rappeuses, soit on les évite : les assonances qui viennent par hasard mais pas tout le temps, c’est nul. Pareil pour le comptage de pieds : 13, 13, 12, 13, 12, c’est vraiment pas possible. Nom d’un chien, vous n’écouteriez pas 20 secondes un groupe qui jouerait sans rythme ou avec des fausses notes, comment est-ce que vous pouvez arriver à lire ce genre de difformeries ?
par essim, jeudi 19 janvier 2017, 08:06 (il y a 3 jours) En réponse à Rémy
Ronchon. Moi j’aime bien les paroles et ce qu’elles m’évoquent.
par Chrys @, samedi 21 janvier 2017, 10:36 (il y a 1 jour, 0 heures, 23 minutes) En réponse à essim
Moi aussi : on devrait se réjouir de lire de la poésie contemporaine engagée, c’est plutôt rare il me semble, rap mis à part- mais cela relève du domaine musical.
Ce n’est pas que je sois contre le mélange des genres (Le Nobel de cette année, qui a consacré un chanteur-écrivain ne s’y est pas trompé) et Verlaine l’a dit, la poésie doit se faire musique avant toute chose.
On peut aussi penser que la poésie n’a pas besoin d’être mise en musique, que cela est redondant. Enfin je dirais qu’il en faut pour tous les goûts. J’aime bien écouter Ferré chanter Baudelaire, et cela a le mérite de rendre la poésie plus accessible ... il me semble... Mais bon, je m’égare un peu avec ces considérations !
par Chrys @, samedi 21 janvier 2017, 10:24 (il y a 1 jour, 0 heures, 36 minutes) En réponse à Rémy
A Remy, juste une petite critique sympathique : pour le décompte, on ne parle pas de pieds, mais de syllabes . Les pieds, c’est pour le décompte des vers latins ou grecs.
Pour ma part, je dirais : Ah si c’est bon ! et même très bon !
Il me semble qu’ en poésie on peut faire bcp de choses ... les surréalistes l’avaient bien compris et avant eux Hugo disant qu’il fallait" déniaiser ce grand niais d’alexandrin" ... D’ailleurs ce poème ne parle-t-il pas de "manifeste" ? La référence ne peut être gratuite.
J’ajoute que le rythme est aussi fondé sur le balancement des 2 strophes antithétiques et parfaitement équilibrées de 10 vers "libres".
Enfin j’apprécie particulièrement le distique initial qui annonce le thème, en utilisant une accumulation de mots négatifs pour mieux mettre en valeur l’envolée du "TOUT".
par Bescherelle @, samedi 21 janvier 2017, 19:27 (il y a 15 heures, 35 minutes) En réponse à Chrys
3P Indicatif présent vêtir : ils/elles vêtent
Promis, "Je ne courirai plus" après la conjugaison, c’est juste l’occasion de réécouter ce si beau texte , ici :
https://www.youtube.com/watch?v=Op1XYAE1MdA
Ce grammairien signant Bescherelle a bien fait de me corriger.
je lui ai répondu :
par le Rouge-gorge, dimanche 22 janvier 2017, 09:03 (il y a 1 heures, 59 minutes) En réponse à essim
Merci Chrys, merci essim, merci à Bescherelle pour d’autres raisons car grâce au langage de son Bled d’origine je rectifie mon texte :
dont acte :
Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien
tout condamne à jamais les affres des fatalistes
qui tel des corbeaux freux se vêtent tout de noir
poussant allègrement leurs croassements affreux
ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux
guettent chaque mouvement de leurs iris blancs
pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers
arborant nuque bien grise, criant allègrement
sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant
que la mélancolie, que la dépression même.
Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète
lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie
et le droit supérieur de se magnifier
provoquant en duel l’inertie de l’inerte.
Je devine les plantes qui en secret secrètent
des sèves besogneuses, rêveuses obstinées
poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans
chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière
convoquant floraison dans leur invitation
déclarant leur amour au vent et aux abeilles
appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.
et avec le poème sur photographie en grand et en très net : http://delivre.net/index.php?id=26838
Cordialement.
le Rouge-gorge
3. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 11:16, par le Rouge-gorge
sinon par ailleurs, j’adore fauter ;)
Ce site je vais certainement y risquer des textes, la taille des images acceptées est intéressante, plus de pixels, donc moins de flou.
Cordialement.
le Rouge-gorge
4. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 11:56, par le Rouge-gorge
nouveau commentaire d’essim :
Nul n’est jamais contraint (de Fabrice Selingant)
par essim, dimanche 22 janvier 2017, 11:20 (il y a 24 minutes) En réponse à le Rouge-gorge
Salut à toi, le Rouge-gorge.
Depuis le temps que je lis tes poèmes sur bellaciao quand j’y passe jeter un oeil ou deux.
As-tu un blog ?
Je pourrais le mettre en lien sur le mien :
http://aufildelavie.hautetfort.com/
5. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 15:11, par le Rouge-gorge
insoumis
Mine de papier mâché
Stylo crisse fait le temps haché
Mine charbon mine diamant
Visage volonté étincelles des dents
Yeux verts et soleil de noisette
Yeux noirs brûlés d’espoir projettent
Pierre, pavé, boulon, bille d’acier
Part des mains apartheid cœur glacier
Reçois Benjamin mes sentiments assurés
Et mon écrit de sa plume acérée
D’idéal et de simple humanité
Nelson, je suis ton frère d’éternité.
Fabrice Selingant
1er juin
Entrée d’usine couleurs vives bombage
Sortie lycée pose d’affiches collage
Mandela son visage au pochoir
Se libère alors dans tes yeux en miroir
Flash fluorescents pour un avocat noir
Contact solidaire pour un Paris d’espoir
Des milliers de regards manifestent Capitale
Paroles de lutte et banderoles parlent
Drapeaux multicolores et graffiti vivants
Témoignent pour l’Europe par un cri de titan
Demain sera néant pour l’horrible apartheid
Et l’azur comblera cet orage qui cède.
Fabrice Selingant
Juin 1986
parus dans APARTHEIDICIDE juillet 1987
6. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 22 janvier 2017, 15:19, par le Rouge-gorge
Ton monde est un ensemble plein
Ton monde est un ensemble plein
ton ciel Nature-Maternelle
tu es
tu vis parce que
tu bouges.
Les rires te chahutent
s’ondule l’avenir
tu chahutes en retour.
Ça doit être ton pied
petit
lancé à prendre dans la main
se jouant de l’élasticité.
Caresses
à ton crâne
à tes fesses
toute arrondie
apparition progressive
puis soudain coup.
Sommes fréquents
tendres heures
l’âtre du ventre
est un nid de candeur.
Là tu ne dors pas
tu fais de petits sauts
parfois même
tu te fais
douleur vive
d’autres fois manger est impossible
tu cognes si haut si fort.
Le hoquet te dérange
alors poulain fougueux
ou diable de petit ange
joue sous une couverture.
On ne sait
manque de transparence
comment
si par bonheur
tu étais retournée.
Le huitième mois commence
déjà on te voudrait
indépendante vie
et libérant l’espace
du ventre appesanti.
L’absolu savoir tu es une fille
parfois se déraisonne
quand le doute surgit.
Auras-tu les yeux en amandes tendres inclinées
la mouche rose au dessus de la pommette gauche
la tache ronde à la naissance du cou ?
Viens de l’autre côté
hors des limbes pleins et chauds
viens de notre côté viens à nos côtés
il y existe des espaces d’amour
infinis.
Fabrice Selingant poème paru dans Clara le magazine de Femmes solidaires
3. poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant, 23 janvier 2017, 10:25, par essim
au manifeste fou, aux verbes des pollens
http://aufildelavie.hautetfort.com/archive/2017/01/23/nul-n-est-jamais-contraint-de-fabrice-selingant-5902249.html