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poème Nul n’est jamais contraint de Fabrice Selingant

par <font color="red"><b>le Rouge-gorge</b></font>

Publie le mercredi 18 janvier 2017 par <font color="red"><b>le Rouge-gorge</b></font> - Open-Publishing
18 commentaires

Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien

tout condamne à jamais les affres des fatalistes

qui tel des corbeaux freux se vêtissent tout de noir

poussant allègrement leurs croassements affreux

ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux

guettent chaque mouvement de leurs iris blancs

pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers

arborant nuque bien grise, criant allègrement

sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant

que la mélancolie, que la dépression même.

Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète

lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie

et le droit supérieur de se magnifier

provoquant en duel l’inertie de l’inerte.

Je devine les plantes qui en secret secrètent

des sèves besogneuses, rêveuses obstinées

poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans

chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière

convoquant floraison dans leur invitation

déclarant leur amour au vent et aux abeilles

appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.

Fabrice Selingant

Portfolio

Messages

  • Lucie, Océane, et moi aimons, à nouveau, ta poésie.

    Merci Rouge-gorge.

    Comme réponse au dernier envoi nous disant que nos trois prénoms formait LOL... Oui, et aucune des trois n’avait remarqué ce détail cocasse.

    Continue de chanter, toi, l’Enchanteur !

    Léa

    • Merci à vous, kolkhoziennes de poésie ;)

      Parmi les fidèles lectrices, vous êtes les seules à sévir en bande organisée...

      Cordialement, fraternellement.

      le Rouge-gorge

    • Coopérative de lectrices, bande organisée... Depuis quand les poètes se moquent-ils de leurs soutiens ?

      Sororalement.

      Léa

    • Une bande d’hirondelles volète autour de ce beau poème bien balancé qui les entraîne gaiement vers le renouveau après une sombre saison en enfer.
      Le jour de l’investiture du freux Trump, on a bien besoin d’un nouveau manifeste fou... pour passer de la négation au Tout et aborder le duel avec superbe.

      Merci et vive la vigueur de la vie !

    • La déserteuse a raison, vive le manifeste fou et l’exigence forte, car tout est à nous, les créateurs de richesses, le peuple des travailleurs innombrables, de l’ouvrière au poète.

      Sororalement.

      Léa

    • Oui, Léa-Lol, toutes et tous ensemble, contre le pouvoir rapace ;)

    • Je parle, pour ma part, de pouvoir prédateur mais rapace convient aussi, plus "humainement", j’utilise le terme de mafia capitaliste. de système économique mafieux, de dogme religieux capitalistique... le parrain est une image assez réaliste du pouvoir et de sa domination.

      Une chose, qui me fait rire aux larmes, est la notion de délit d’initié... j’attends toujours la moindre condamnation pour cet acte permanent du pouvoir des forces d’argent.

      Cordialement à toutes : Léa, déserteuse ...

      le Rouge-gorge

    • Jour sombre préparé par d’autres crépuscules...

      Oui, déserteuse, je vois, moi aussi, la nécessité d’être exigeantes (dames) et d’annoncer avant le printemps l’existence même lointaine des hirondelles.

      Mais, je joins ce texte faisant référence à la mise sous tutelle bancaire de deux pays, il n’y a pas si longtemps, sans que grand monde ne s’en offusque, déniant, par là même, l’existence supposée de la moindre démocratie...

      Cordialement.

      le Rouge-gorge

      7 et 13 novembre 2011, le devoir de blasphème

      On oublie, ces temps-ci, le droit de blasphémer

      Dont usa, en son temps, le communiste Jésus

      Pourfendant le Dieu Argent et son prophète l’usurier

      Lorsqu’il chassa d’un verbe tous les marchands du temple

      Aujourd’hui, Goldman Sachs

      Assassine la démocratie

      Nommant les gouvernants

      Ou les prenant sous tutelle

      7 novembre 2011

      Pour la divine Athéna

      Choisit Lucas Papadémos

      Qui gouverneur de banque centrale

      Permit le rêve comptable

      De la banque privée

      Du Papapeuple, il exhibe le nom

      Alors que de l’élite, il est seulement élu

      Aristocrate ou tyran

      De la Grèce aujourd’hui

      Pillée, pressée, pressurée

      Monarque ou ploutocrate

      Du dogme du dieu d’argent

      13 novembre 2011

      Pour la Louve du Capitole

      Après consultation des charognards

      Est nommé Mario Monti

      Conseil personnel multinational

      En mondialisation bancaire

      Cet €uro-technocrate s’il méprise le peuple

      Adore tant et tant, adore le dieu argent

      De l’Italie, il n’a que la dénomination

      Mais n’a reçu aucun mandat du peuple

      Dont il n’est pas l’élu

      Ce prince décrit par Machiavel

      Pour son éducation de magister

      Qu’on flagorne " professeur "

      Est juste oppresseur de la classe populaire

      Car en fonction de leur âge

      Soi courtisan, soi précepteur

      De la caste d’arrivistes

      Affamés de pouvoirs

      Que donne le dieu €uro

      Viendront des temps nouveaux

      Où le peuple en Phœnix

      Reprendra le contrôle régicide

      De toute postérité

      Reprendra l’autorité même

      L’audace souveraine

      Seul décideur, imposera par son réveil

      La nécessité mutuelle de servir le peuple.

      Fabrice Selingant

    • Le pouvoir de l’argent et les ravages du capitalisme prédateur/rapace, de délits d’initiés en mensonges médiatiques, sont en effet les pires de nos ennemis, à dénoncer , alors je dis encore merci pour tes poésies engagées, Rouge-gorge, elles font chaud au coeur.

      Bientôt une publication j’espère ? J’ai cherché sur le net, en vain, mais je sais que l’édition de poésie est du domaine des murmures, pour parodier un titre littéraire...

    • Hélas déserteuse, les livres publiés prennent si vite un parfum de vieux livres. parfois on espère que la moisissure se transforme en salpêtre afin qu’avec du charbon et du souffre on puisse offrir au livre seconde vie de poudre à canon... ;)

      Un livre de prime jeunesse se nommait Mesdames, Le Poème D’amour Est Mâle Nécessaire ! (Fanfaronnade d’alors !!!) un second livre s’est nommé Mésanges ou follets Chants de jour ou de nuit suivi de Ne pas tondre l’haleine des elfes puis un travail collectif contre l’apartheid en Afrique du Sud dont le nom fut Apartheidicide tiré à mille exemplaires, il ne s’en est resté que quelques unités qu’on s’est gardé (jalousement). Un travail où chaque poète avait un texte de deux pages à l’initiative des ouvriers imprimeurs du livre qui se nommait 89 poètes pour 89... quatre tirages du livre furent nécessaires pour couvrir les demandes incessantes lors du bicentenaire...

      Sinon des publications hors livre magazines, journaux affiches badges, tracts, tout ce qui semble plus direct... du producteur au consommateur.

      Et flemmard comme je suis les textes s’accumulent et la paresse l’emporte quant à la mise en page des livres nécessaires ; parce qu’il faut tracer le cheminement qui mène d’un texte à l’autre, faire évoluer les thématiques et cela c’est du travail... !!! ... !!! ... !!!

      Comme je le dis à mes élèves j’ai 13 614 ans (et ce n’est que la partie avouée).

      aux ombres du visage

      aux ombres du visage
      il n’est qu’une lumière
      et ton coeur
      l’amour de toi
      à nul autre semblable

      s’embrase de pourpre pur
      insouciants d’azur
      l’avenir planifie
      quand braconnent tes rêves
      en nous est une larme de joie
      et coule lave fusion
      matraque le marbre des centaures.

      Publié dans "Mesdames, le poème d’amour est mâle nécessaire !" Éditions Époque 1985
      Fabrice Selingant

      J’expire

      Épistaxis et douleur frontale
      Asthénie, malaise général
      L’avenir et l’azur deviennent incertains
      Et demain peut n’être qu’un délire

      Refus

      Fortune des puissants, fortune des armes riches
      Misère des pays victimes de la guerre

      Épistaxis, bourdonnement de l’atome
      Asphyxie, lourd est l’air avant l’orage
      Le ciel se fait pesant d’incertitude
      Et demain peut ne pas être

      Révolte

      La fin, la mort, le monde achevé ne sont une certitude
      La faim, les ventres ballonnés ne sont irrémédiables

      Épistaxis, quand se déchire l’air
      Asthme violence de la foudre du vent du fer
      Maladie invisible que transporte le ciel
      Et demain peut ignorer ce que furent
      la Poésie, la Paix, l’Humanité.

      Publié dans "Mesdames, le poème d’amour est mâle nécessaire !" Éditions Époque 1985
      Fabrice Selingant

      La confiserie du temps passé

      Boutique vieille vitrine gouttes de buée
      Vives couleurs imprécision formes déformées
      Poignée de la porte bois au vernis usé poli
      Entrée tintement carrelage ciré
      Rayons rayonnage et bocaux bien fermés
      Verre blanc tout autour trésors dedans convoités
      Perles noires perles blanches et les perles dorées
      Les si bleutées agates les pastilles écarlates
      Candis rosés pâtes blanches pâtes fondantes et parfumées
      Cristal ou quartz pierreries acidulées
      Sucres d’orge dragées et les marrons glacés
      Alignement du chocolat et des nougats marbrés
      Soleil des bonbons gorgés de sucre citronné
      Les couleurs s’enchevêtrent et font mal à la tête
      Sourire commerçant clin d’œil malicieux au gourmand
      Tant d’odeurs rendent fou et déjà sans le sou
      Sortie tintement le trottoir les pavés
      Toutes poches gonflées et la joue déformée
      Etait jeune avant-guerre aujourd’hui retraité
      Mais si souvenirs amers aujourd’hui gomme hier.

      Paru dans « Mésanges ou follets Chants de jours ou de nuits »
      Fabrice Selingant

      La paix bordel !

      Fureur des fauves
      Fureur des hommes
      Et des éléments
      Odeur d’alcôve
      Paroles baume
      Argent qui ment
      La guerre pointe
      Le bout de son nez
      En sanglier obscène
      Les riches feintent
      Se croient raffinés
      En disant amen
      Amen à la guerre
      Aussi à leurs profits
      Les armes sont de l’or
      Amen à tout l’enfer
      Et ainsi vont la vie
      Les bombes nucléaires et la mort.

      Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
      Fabrice Selingant

      Identité ?...
      Charlie Chaplin !

      Le commentateur : Course poursuite
      L’autre : Burlesque de la détresse
      Le bleu de France : Gardien obtus de la paix
      L’autre : Pauvre à en découdre
      Le bleu de France : Morale au vêtement uniforme
      L’autre : Mal-vêtu à se frotter à l’ordre
      Le bleu de France : Certitudes, préjugés, boutons dorés
      L’autre : Fière tenue, faussement sûr de lui
      Le bleu de France : L’artillerie toujours au présent
      L’autre : Provocation du besoin immédiat
      Le bleu de France : Arme à droite par peur de la très passer à gauche
      L’autre : Violence du vital
      Le bleu de France : Index inflexible
      Le commentateur : « Et... si le nom Charlot pouvait se traduire ? »
      Le bleu de France : « Pour la France, faudrait l’interpeller ! »
      Le commentateur : « Votre identité ? »
      L’autre : « Ali Ben Mohamed ! »

      Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
      Fabrice Selingant

      Nombrilisme

      Tu dis :
      La religion c’est le cache-sexe de l’esprit !
      Et tes yeux
      Gants de cuir agiles
      Tendent une main
      Livre ouvert
      Sur des portées de javas
      Danse d’amples mouvements endiablés
      Des hanches utérines des contrebasses

      Tu dis :
      Dieu est un alibi monstrueux !
      On dirait qu’il va pleuvoir
      Les pensées volent bas
      Sous Paris-la-profane
      Il y a du vide
      Immense
      Les icônes cloîtrent la transparence
      Telle une vierge
      Si pure que personne n’ose toucher
      Une rose se restructure en lys.

      Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
      Fabrice Selingant

      Paris a sa calotte de l’été

      Paris a sa calotte de l’été
      Une brume épaisse mange le bout de l’autoroute
      Le mal aux tempes me prend, forte migraine
      Ça pue !
      Les pots d’échappement, le gas-oil et la graisse,
      L’acier qui a frotté, le parfum des usines,
      les résidus sur la Seine et la promiscuité
      Paris a sa calotte de l’été.

      Paru dans « Mésanges ou follets Ne pas tondre l’haleine des elfes »
      Fabrice Selingant

      Reconversion

      L’ordre tombe des téléscripteurs
      L’AFP informe
      L’AFP transmet les ordres
      Ah !
      L’homme locataire
      D’une part infime de l’univers
      Dans sa région désertée
      Des friches industrielles
      Déboulonnées d’espoir !
      Et d’avenir ?
      L’homme désemparé
      Désespéré esseulé
      L’âme désertée
      Des friches solidaires
      Immigré en son propre pays
      L’homme qui n’a plus
      L’huile de ses rouages
      Intellectuels
      Lorrain yeux acier
      Blond accent de l’Est
      Lorraine
      Cœur d’acier
      Rouillée.

      Paru dans « Mésanges ou follets Chants de jours ou de nuits »
      Fabrice Selingant

      Dulcie

      Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
      Ton nom au contraire l’automne
      au jour des violettes
      éclate de foudres soufre

      Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
      En ton cou ta tempe
      coup de poudre
      je meurs

      Souffrent nos cœurs en Périgord-Noir
      Les pierres même en ont un teint plus gris
      la chevêche un timbre rauque
      Le Cap aux assassins dort paisible
      aux rives de la Seine

      Fabrice Selingant
      31 mars 1988 hommage à Dulcie September paru dans Apartheidicide

      Miettes

      Miettes de l’astre au sein des jeunes filles,
      l’homme perdra la vue s’il fixe mille soleils assemblés.
      Écarquille tes yeux en couilles d’hirondelles,
      l’ivresse c’était hier
      à chaque coin de rue un demain disparaît,
      tombe dans la folie, oublie ton amnésie,
      ou alors gagne ton rêve
      à la sueur de tes songes.
      Tison de tendre solitude
      est une drogue de sang brûlé,
      un poison périmé.
      Romps la ride sur ton front.
      Casse le soupir enfant de tes silences.
      Verse le rire armé de l’amour des fleurs de soie,
      distille le dogme d’infidélité
      dans l’organe du mouvement.
      Nul n’a le droit de se laisser prendre au piège.
      Bronze le sel au vent de liberté.
      Éclabousse les mirages
      de tes doigts d’écume d’offrande
      aux dunes des jouvencelles.
      Lance les pièces du roulement à billes
      sur l’exocet du crépuscule humain.
      Fronde le blanc
      et les sept couleurs de la lumière.
      Zéro,
      oui revendique ta part au groin des militaires.
      Répare les épaves des trottoirs éventrés,
      par la boue des sales petits boulots.
      Relève les naufragés des Titanics d’aujourd’hui,
      ils sont,
      l’horizon à franchir tous ensemble
      et les mains
      qui germent une paix tapageuse,
      le lit de nos enfants
      qui ne baissent pas les bras.
      Ça fraternise un max !
      Et Darwich est heureux,
      la craie est toujours douce aux caresses,
      du cercle de vie,
      que l’on trace aux tableaux du demain.

      Paru dans « 89 poètes pour 89 »
      Fabrice Selingant

  • correction

    Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien

    tout condamne à jamais les affres des fatalistes

    qui tel des corbeaux freux se vêtent tout de noir

    poussant allègrement leurs croassements affreux

    ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux

    guettent chaque mouvement de leurs iris blancs

    pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers

    arborant nuque bien grise, criant allègrement

    sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant

    que la mélancolie, que la dépression même.

    Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète

    lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie

    et le droit supérieur de se magnifier

    provoquant en duel l’inertie de l’inerte.

    Je devine les plantes qui en secret secrètent

    des sèves besogneuses, rêveuses obstinées

    poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans

    chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière

    convoquant floraison dans leur invitation

    déclarant leur amour au vent et aux abeilles

    appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.

    Fabrice Selingant

    merci aux internautes grammairiens à qui rien n’échappe !

    le Rouge-gorge

    • Le langage poétique est infiniment supérieur à la conjugaison qui relève de la science des ânes tout comme l’orthographe. Ce qui ne revient pas à dire qu’il faut les mépriser, comme le fait l’Education Nationale ...pour faire des économies ! (moins d’heures de cours).
      Il m’est arrivé de mettre de très bonnes notes à des copies qui disaient des choses sublimes tout en contenant des "fautes"...

      Un grand merci pour les textes joints, je les imprime pour mieux les savourer à tête reposée.

      Bon dimanche de lutte ou de poésie , ou les deux , de partage assurément.

    • Le poème a été repris sur un site de poésie par un inconnu signant essim... et il a eu à la fois des critiques de style et des éloges,

      par Rémy @, mercredi 18 janvier 2017, 23:50 (il y a 3 jours) En réponse à essim

      Ha non, c’est pas bon... Les rimes, soit on en fait de classiques, soit en en fait de rappeuses, soit on les évite : les assonances qui viennent par hasard mais pas tout le temps, c’est nul. Pareil pour le comptage de pieds : 13, 13, 12, 13, 12, c’est vraiment pas possible. Nom d’un chien, vous n’écouteriez pas 20 secondes un groupe qui jouerait sans rythme ou avec des fausses notes, comment est-ce que vous pouvez arriver à lire ce genre de difformeries ?

      par essim, jeudi 19 janvier 2017, 08:06 (il y a 3 jours) En réponse à Rémy

      Ronchon. Moi j’aime bien les paroles et ce qu’elles m’évoquent.

      par Chrys @, samedi 21 janvier 2017, 10:36 (il y a 1 jour, 0 heures, 23 minutes) En réponse à essim

      Moi aussi : on devrait se réjouir de lire de la poésie contemporaine engagée, c’est plutôt rare il me semble, rap mis à part- mais cela relève du domaine musical.
      Ce n’est pas que je sois contre le mélange des genres (Le Nobel de cette année, qui a consacré un chanteur-écrivain ne s’y est pas trompé) et Verlaine l’a dit, la poésie doit se faire musique avant toute chose.
      On peut aussi penser que la poésie n’a pas besoin d’être mise en musique, que cela est redondant. Enfin je dirais qu’il en faut pour tous les goûts. J’aime bien écouter Ferré chanter Baudelaire, et cela a le mérite de rendre la poésie plus accessible ... il me semble... Mais bon, je m’égare un peu avec ces considérations !
      par Chrys @, samedi 21 janvier 2017, 10:24 (il y a 1 jour, 0 heures, 36 minutes) En réponse à Rémy

      A Remy, juste une petite critique sympathique : pour le décompte, on ne parle pas de pieds, mais de syllabes . Les pieds, c’est pour le décompte des vers latins ou grecs.
      Pour ma part, je dirais : Ah si c’est bon ! et même très bon !
      Il me semble qu’ en poésie on peut faire bcp de choses ... les surréalistes l’avaient bien compris et avant eux Hugo disant qu’il fallait" déniaiser ce grand niais d’alexandrin" ... D’ailleurs ce poème ne parle-t-il pas de "manifeste" ? La référence ne peut être gratuite.
      J’ajoute que le rythme est aussi fondé sur le balancement des 2 strophes antithétiques et parfaitement équilibrées de 10 vers "libres".
      Enfin j’apprécie particulièrement le distique initial qui annonce le thème, en utilisant une accumulation de mots négatifs pour mieux mettre en valeur l’envolée du "TOUT".

      par Bescherelle @, samedi 21 janvier 2017, 19:27 (il y a 15 heures, 35 minutes) En réponse à Chrys

      3P Indicatif présent vêtir : ils/elles vêtent

      Promis, "Je ne courirai plus" après la conjugaison, c’est juste l’occasion de réécouter ce si beau texte , ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=Op1XYAE1MdA

      Ce grammairien signant Bescherelle a bien fait de me corriger.

      je lui ai répondu :
      par le Rouge-gorge, dimanche 22 janvier 2017, 09:03 (il y a 1 heures, 59 minutes) En réponse à essim

      Merci Chrys, merci essim, merci à Bescherelle pour d’autres raisons car grâce au langage de son Bled d’origine je rectifie mon texte :
      dont acte :

      Nul n’est jamais contraint à se complaire d’un rien
      tout condamne à jamais les affres des fatalistes
      qui tel des corbeaux freux se vêtent tout de noir
      poussant allègrement leurs croassements affreux
      ou les choucas des tours, dont les yeux suspicieux
      guettent chaque mouvement de leurs iris blancs
      pour prendre position, tout de go, ravalant les cris de leurs gosiers
      arborant nuque bien grise, criant allègrement
      sans jamais croasser mais n’ayant pas plus de chant
      que la mélancolie, que la dépression même.
      Par delà, j’entends le silence que fait la nature discrète
      lorsqu’elle s’empare de tout pour affirmer la vie
      et le droit supérieur de se magnifier
      provoquant en duel l’inertie de l’inerte.
      Je devine les plantes qui en secret secrètent
      des sèves besogneuses, rêveuses obstinées
      poussant chaque bourgeon à rompre leurs carcans
      chassant l’hiver, le froid, exigeant la lumière
      convoquant floraison dans leur invitation
      déclarant leur amour au vent et aux abeilles
      appelant au manifeste fou, aux verbes des pollens.

      et avec le poème sur photographie en grand et en très net : http://delivre.net/index.php?id=26838

      Cordialement.

      le Rouge-gorge

    • sinon par ailleurs, j’adore fauter ;)

      Ce site je vais certainement y risquer des textes, la taille des images acceptées est intéressante, plus de pixels, donc moins de flou.

      Cordialement.

      le Rouge-gorge

    • nouveau commentaire d’essim :
      Nul n’est jamais contraint (de Fabrice Selingant)
      par essim, dimanche 22 janvier 2017, 11:20 (il y a 24 minutes) En réponse à le Rouge-gorge

      Salut à toi, le Rouge-gorge.
      Depuis le temps que je lis tes poèmes sur bellaciao quand j’y passe jeter un oeil ou deux.
      As-tu un blog ?
      Je pourrais le mettre en lien sur le mien :
      http://aufildelavie.hautetfort.com/

    • insoumis

      Mine de papier mâché
      Stylo crisse fait le temps haché
      Mine charbon mine diamant
      Visage volonté étincelles des dents

      Yeux verts et soleil de noisette
      Yeux noirs brûlés d’espoir projettent
      Pierre, pavé, boulon, bille d’acier
      Part des mains apartheid cœur glacier

      Reçois Benjamin mes sentiments assurés
      Et mon écrit de sa plume acérée
      D’idéal et de simple humanité
      Nelson, je suis ton frère d’éternité.

      Fabrice Selingant

      1er juin

      Entrée d’usine couleurs vives bombage
      Sortie lycée pose d’affiches collage
      Mandela son visage au pochoir
      Se libère alors dans tes yeux en miroir

      Flash fluorescents pour un avocat noir
      Contact solidaire pour un Paris d’espoir
      Des milliers de regards manifestent Capitale
      Paroles de lutte et banderoles parlent

      Drapeaux multicolores et graffiti vivants
      Témoignent pour l’Europe par un cri de titan
      Demain sera néant pour l’horrible apartheid
      Et l’azur comblera cet orage qui cède.

      Fabrice Selingant
      Juin 1986

      parus dans APARTHEIDICIDE juillet 1987

    • Ton monde est un ensemble plein

      Ton monde est un ensemble plein

      ton ciel Nature-Maternelle

      tu es

      tu vis parce que

      tu bouges.

      Les rires te chahutent

      s’ondule l’avenir

      tu chahutes en retour.

      Ça doit être ton pied

      petit

      lancé à prendre dans la main

      se jouant de l’élasticité.

      Caresses

      à ton crâne

      à tes fesses

      toute arrondie

      apparition progressive

      puis soudain coup.

      Sommes fréquents

      tendres heures

      l’âtre du ventre

      est un nid de candeur.

      Là tu ne dors pas

      tu fais de petits sauts

      parfois même

      tu te fais

      douleur vive

      d’autres fois manger est impossible

      tu cognes si haut si fort.

      Le hoquet te dérange

      alors poulain fougueux

      ou diable de petit ange

      joue sous une couverture.

      On ne sait

      manque de transparence

      comment

      si par bonheur

      tu étais retournée.

      Le huitième mois commence

      déjà on te voudrait

      indépendante vie

      et libérant l’espace

      du ventre appesanti.

      L’absolu savoir tu es une fille

      parfois se déraisonne

      quand le doute surgit.

      Auras-tu les yeux en amandes tendres inclinées

      la mouche rose au dessus de la pommette gauche

      la tache ronde à la naissance du cou ?

      Viens de l’autre côté

      hors des limbes pleins et chauds

      viens de notre côté viens à nos côtés

      il y existe des espaces d’amour

      infinis.

      Fabrice Selingant poème paru dans Clara le magazine de Femmes solidaires