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En Russie, frapper femme ou enfant ne serait plus un crime

par gb26100

Publie le mercredi 18 janvier 2017 par gb26100 - Open-Publishing
2 commentaires

En Russie, frapper femme ou enfant ne serait plus un crime
Laurence Mauriaucourt

Mercredi, 18 Janvier Humanite.fr

Le projet de loi a été porté par la députée ultra-conservatrice Yelena Mizulina, déjà connue pour son lobbying en faveur de la loi interdisant la « propagande homosexuelle » ainsi que pour ses positions contre l’avortement.

Les députés russes ont voté en première lecture un projet de loi scandaleux qui stipule que la violence familiale, y compris envers les enfants, ne serait plus un crime, mais une simple infraction passible d’une amende.

En 1917 en Russie, les révolutionnaires d’Octobre avaient conquis le droit à l’avortement, l’accès des femmes à toutes les responsabilités, à tous les métiers et instauré sanctions pour les auteurs de violences au sein de la famille. Cent ans plus tard, au nom de la « tradition familiale », jeudi 12 janvier 2017, 368 députés russes sur 370 ont voté en première lecture, un projet de loi visant à dépénaliser les violences domestiques. Décryptage.

Le contenu du projet de loi

La députée Yelena Mizulina, présidente très conservatrice du comité sur la famille et les affaires féminines, à la Douma porte haut et fort le projet de loi qui prévoit de ne plus juger les violences domestiques (commises y compris sur les enfants) comme un crime puni par le code criminel de peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison, mais comme une simple infraction, qui exposerait son auteur à une amende, au pire à des travaux d’intérêts généraux et à une possible légère peine de prison.

"Vous ne voulez pas que les gens soient emprisonnés pendant deux ans et considérés comme des criminels durant le reste de leur vie à cause d’une gifle ? Dans la culture de la famille traditionnelle russe, les relations parents/enfants sont construites sur l’autorité. Les lois doivent soutenir cette tradition familiale" a-t-elle argumenté la veille du vote à la Douma (chambre basse du parlement russe), selon des propos rapportés par le journal The Moscow Times.

Les conservateurs trouvent à justifier l’injustifiable

Les violences conjugales en Russie ont fait l’objet d’une étude chiffrée en 2015 qui révèle que près de 36 000 femmes subissent quotidiennement la brutalité de leurs compagnons de vie, tandis que 26 000 enfants agressés par leurs parents tous les jours. Au pays de Vladimir Poutine, 40% des crimes graves seraient commis au sein de la sphère familiale. Une « tradition familiale » que les conservateurs veulent protéger pour préserver « l’autorité » patriarcale.

Yelena Mizulina, qui œuvre main dans la main avec l’Eglise Orthodoxe qui opère un grand retour en force, n’en est pas à sa première sortie rétrograde. Elle est déjà à l’origine d’une loi interdisant l’adoption d’enfants russes par des étrangers et de plusieurs autres qui entendent lutter contre "la propagande homosexuelle". La députée très conservatrice fomente par ailleurs un projet visant ne plus rembourser l’interruption volontaire de grossesse qu’en cas de viol ou "pour raisons médicales".

Les députés ont voté le texte à la quasi-unanimité. Et après ?

Il ne s’est trouvé qu’un seul parlementaire sur 370 à la Douma pour oser voter contre ce projet. Le texte est désormais entre les mains des Parlementaires de la Chambre Haute qui peut choisir de l’approuver à son tour, ou de le rejeter. Le dernier mot peut revenir au Président Poutine, dont il est désormais visible qu’il inspire les courants de droite dure et extrémistes d’Europe.

Un choc qui s’ajoute à celui de juillet 2016

En juillet 2016, Vladimir Poutine créait n’avait pas manqué de s’attirer les foudres de la communauté internationale en dépénalisant totalement les violences domestiques lorsqu’aucune lésion corporelle n’était constatée. Mais l’indignation générale est vite retombée et n’a pas incité Moscou à renoncer. C’est même à grands coups d’accélérateur que se poursuit le retour en arrière. Alors que les violnces faites aux femmes coûtent la vie à 12 000 d’entre elles chaque année, soit le décès d’ une femme constaté toutes les 40 minutes. Malgré l’envergure du problème, 97% des dossiers relatifs à la violence familiale n’arrivent jamais au bout d’une procédure de justice.

Messages

  • Bon, on va peut-être attendre d’avoir plus de renseignements sur le sujet.

    On s’y emploie en allant lire en Russie ,(Et en Russe), le texte de loi exact et les qualifications de ses motivations.

    Du moins au sujet de la Loi sur les Violences domestiques en Russie pour l’instant on n’en sait que ce qu’en disent les ennemis héréditaires de celle-ci..

    Pour ce qui est de la "Loi sur la propagande homosexuelle" déclarée liberticide chez nous on sait déjà qu’il ne s’agit pas du tout d’interdire l’homosexualité, mais d’une Loi interdisant la propagande homosexuelle envers les mineurs. S’il y en a ici qui sont pour accepter du démarchage homosexuel à l’école pour leurs petits enfants qu’ils le disent. On pourra probablement leur fournir des adresses. Peut être en demandant au diocèse catholique du coin.

    Pour l’avortement, vu que 70% des Russes sont toujours favorables à maintenir l’IVG, c’est pas demain la veille qu’il y aura une loi contre l’IVG. Avec ou sans Mizulina.

    Probablement il y aura une loi contre l’IVG ici en France avant. Les Français sont assez c..ns pour ça. D’ailleurs la Loi française sur l’IVG, dite "Loi Veil" a déjà lourdement été tronçonnée en France sans que personne ne prenne le fusil pour le faire remarquer.

    Et quant à la Loi contre l’adoption des orphelins russes elle a été votée à la suite d’une liste de scandales ou des enfants russes "adoptés" par des couples usaméricains ont été maltraités, abandonnés, abusés, et même assassinés par leurs parents adoptifs.

    Mizulina en effet n’est pas particulièrement une progressiste mais ça me fait tout drôle quand "au bon moment" c’est à dire quand ça arrange nos maîtres locaux de pratiquer le Russia Bashing, on sort ce genre d’infos.
    Et notez que ce sont le mêmes qui publient qui qui défendent "nos hommes qui font du bon boulot" en Syrie et nos "financiers au Qatar et aux Emirats" comme des modèles de progressisme ou qui "oublient" de signaler leurs tares congénitales.

    Faites donc une recherche Google : "Violences conjugales en Russie" et surtout notez bien ceux qui vous proposent des réponses et ont publié sur le sujet.

    Moi, rien que de voir que le HuffPost est en tête de liste je sais déjà qui est derrière le coup.

    Après vous pouvez en penser ce que vous voulez, mais suis aujourd’hui certain que les Russes n’en ont plus rien à foutre de la "compassion" orientée d"une bande de tarés esclaves qui prétendent filer des leçons de démocratie et d’éthique chez les autres alors que ces donneurs de leçons sont déjà en dictature sans même s’en rendre compte et financent avec leurs impôts et leur consentement béat les pires criminels de la Planète.
    Des tarés qui quand à la suite d’un coup d’état maffieux ont pu voir en 1991 la Russie ramenée au niveau d’un pays du Tiers monde par leurs maîtres et qui n’ont jamais eu un mot ou un post de compassion pour les Russes qui subissaient les Oligarques, le FMI et la Banque mondiale, et qui célébraient avec ces derniers la chute de l’URSS comme le fin du fin de la démocratie.

    Il y en a en France qui vont se retrouver tout drôles quand ils auront à Paris ou à Lyon les mêmes démocrates" qu’à Kiev.

    Je me demande si alors ils vont appeler Poutine à l’aide, ou s’ils vont sauter comme au Maïdan en gueulant "Celui qui ne saute pas n’est pas Français"...

    G.L.