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Tourcoing : Un piquet de grève au bistrot La Duc d’Havré, les salaires de janvier n’ont pas été payés

par André

Publie le lundi 6 février 2017 par André - Open-Publishing

« Patrons voyous », « Familles dans la m… ». Samedi matin, un piquet de grève aux couleurs de la CGT a été dressé au bistrot La Duc d’Havré (l’ancien Terminus), situé Grand place. Les salaires de janvier n’ont pas été payés. Les deux associés sont en litige : l’un d’eux veut liquider l’activité, reprise il y a un an.

Nathalie, Xavier et Christophe vont reconduire la grève lundi, dans l’attente de réponses concrètes.

http://ulcgt-tourcoing.fr/2017/02/04/tourcoing-des-salaries-du-tpe-en-detresse/

Depuis deux mois, Christophe, Xavier et Nathalie font tourner le bistrot tout seuls. « Si on ne le faisait pas, ce serait de l’abandon de poste », estime Christophe. « Mais on n’est pas payés pour ça, ajoute Xavier. Notre contrat, c’est serveur ». Tous les trois gagnent le SMIC et gèrent pourtant les commandes et tout le reste. « Des fournisseurs commencent à tirer la gueule parce que les factures ne sont pas payées », poursuit Xavier. « Si ça continue, on ne servira plus que du café et des verres d’eau », prévient Christophe. Moralement, c’est dur. C’est nous qui nous prenons les réflexions des clients… »

Un bistrot rentable

Ils n’ont plus de nouvelles de leurs deux patrons, qui sont en litige. « Ils ont des comptes à régler entre eux, et nous sommes au milieu, alors qu’on remplit leurs caisses ! C’est inadmissible ! On sait que nos salaires, il ne faut pas trop compter dessus » , poursuit Christophe. La rentabilité du café, repris il y a un an, n’est pas du tout en cause.

Dans leur combat, les trois salariés sont soutenus par la CGT. « Là, c’est la grève avec occupation des locaux, commente Samuel Meegens, le responsable de la section locale. Si vous rentrez chez vous, vous ne serez pas hors la loi. Faire travailler les gens sans les rémunérer, ça, c’est hors la loi. Ils vont finir par payer, parce que justement vous ne vous laissez pas faire. »

L’Inspection du travail et la mairie ont été alertées. « Ce sont des gens qui ont besoin de soins (l’un d’eux est malade, NDLR) et qui ont un gosse à élever, ajoute Samuel Meegens. On défend tout ça. Je pense que la mairie a un rôle à jouer… Il va falloir que Gérald Darmanin, Monsieur le défenseur du petit commerce, se bouge. »

Un des gérants veut liquider l’activité

La grève doit se poursuivre lundi, dans l’attente de nouvelles concrètes des patrons. Nous avons pu joindre l’un d’eux ce samedi. En arrêt de travail depuis décembre, il explique avoir confié les rênes de l’entreprise à son cogérant, qui souhaite désormais liquider l’activité, comme l’a confirmé un courrier qu’il a reçu ce samedi.
Il assure n’avoir pas les moyens de « sortir 3 à 4 000 euros de sa poche » pour payer les salaires de janvier. Encore moins de racheter les parts de son associé. « Je suis accablé, confie-t-il. L’investissement, à la limite, je m’en fous. C’est une belle affaire, une belle équipe, une belle clientèle. J’ai tout fait pour mes collaborateurs. Ils vont payer le prix de la bêtise humaine… » Les trois salariés s’apprêtent à monter un dossier aux prud’hommes.

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=PdUcBWAPQKY

http://www.lavoixdunord.fr/114012/article/2017-02-04/un-piquet-de-greve-au-bistrot-la-duc-d-havre-les-salaires-de-janvier-n-ont-pas

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