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De curieux photographes de presse

Publie le mardi 24 mai 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Vendredi soir, lorsque le photographe d’Ouest-France pénètre sur la pelouse du stade Francis-Le Blé, il découvre deux photographes déjà en place. L’un porte une chasuble " presse ", l’autre " photo ".

Ces deux photographes étant totalement inconnus dans la profession, notre confrère s’enquiert de leur identité. Les deux " photographes ", équipés d’un caméscope et d’un appareil photo, ne font pas mystère de leur appartenance à la police !

Les deux policiers, dont l’un appartient au service de l’Identité judiciaire du commissariat central de Brest, sont là pour filmer les kops des supporters les plus agités. Cette rencontre entre Brest et Lorient était classée à risque d’incidents, car il y avait de la revanche dans l’air après la cuisante défaite de Brest au match aller. Que la police cherche à identifier les auteurs de violences sur les stades, rien à dire.

Mais qu’elle cherche à se faire passer pour ce qu’elle n’est pas est anormal.

Si des journalistes endossaient un brassard police pour pénétrer, par exemple, sur les lieux d’un crime, ils encourraient des poursuites pénales. La méthode utilisée est dangereuse. Demain, des supporters excités peuvent s’en prendre à des photographes de presse au prétexte qu’ils pourraient être des policiers.

O.F. Brest

Messages

  • Est-ce que les syndicats de journalistes ont été alertés ?

    Dav.

  • Ce n’est pas une nouveauté. Vous semblez découvrir la lune, il y a des années, bien avant le numérique, que les flics et l’armée photographient et filment les manifs et autres rassemblements. Sans parler des caméras vidéos installées un peu partout. Photographe moi même je reconnais que le numérique leur a facilité les choses, par exemple avec un bon objectif il est possible de lire le numéro d’immatriculation d’une voiture à plus d’un kilomètre sans problème, alors reconnaitre des visages dans un groupe sur l’ordi avec un bon logiciel rien de plus simple.
    La solution capuche et lunettes noires, et les jours de carnaval rajoutons une perruque.

    • Le problème est ici évidemment double :

       le fait que l’on soit pris en photo systématiquement dès qu’une manifestation publique a lieu est me semble-t-il une atteinte profonde à notre liberté.
      Ces photos sont forcément là pour entretenir des fichiers divers (et non reliés, nous assure-t-on) qui finiront bien un jour par être centralisés (par souci d’efficacité et d’économie d’échelle... vous connaissez la chanson), il sera dès lors extrêmement facile de les croiser et de les recouper pour pouvoir profiler encore un peu plus les opposants au régime à un instant donné.
      Cela a toujours été fait dans toutes les bonnes dictatures totalitaires mais il semblerait que cette attitude soit... comment dire... inacceptable dans un régime démocratique.
      Et le fait que cela ait déjà été fait de longue date dans notre pays n’en constitue aucunement une justification de principe. L’habitude d’une violation du droit ne constitue pas un éxonération de cette violation !
      Vous pouvez toujours tenter de vous faire acquitter votre excés de vitesse sur autoroute en justifiant du fait que tout le monde l’a toujours fait depuis que les autoroutes sont autoroutes et que par conséquent vous ne pouvez être considéré coupable d’une infraction qui n’en est plus une puisqu’elle est rentrée dans les moeurs... je ne suis pas bien sûr que votre plaidoyer trouve une audience favorable...
      Par contre un politicien ayant des casserolles de plus en plus importantes d’abus de bien sociaux, d’emploi fictif, ou autres, lui ne se privera jamais de se disculper en insinuant que tout cela fait partie d’un contexte donné qui est si particulier que la justice devra le comprendre et ce montrer clémente à son égard... et son plaidoyer à lui trouvera une audience favorable. Mais ceci est un autre sujet.

       le second problème est bel et bien que l’usurpation de l’image de journaliste, déjà fortement atteinte par l’attitude servile des grands médias, va amener une défiance de plus en plus profonde vis à vis de cette profession et empêcher par la même celles et ceux qui font leur métier sur le terrain avec honneur, conviction et éthique (oui il y en a, et il y en aura toujours) de nous rapporter à NOUS des vrais informations.
      Le climat de défiance risque inévitablement d’ammener un problème de sécurité dans l’exercice des fonctions de journaliste de terrain et par conséquent de restreindre d’autant leur capacité à témoigner, collecter, redistribuer, bref de NOUS informer de la survenance d’événements qui autrement pourraient être tus.

      Mais à tout prendre cela ne serait-il pas justement une manière un peu plus perfide d’instaurer peu à peu les conditions pour une jolie dictature totalitaire en imposant insidieusement un black-out sur l’information non formatée ?

      L’epoque n’est plus depuis longtemps aux confrontations ouvertes et tranchées. La Constitution et ces perfidies inscrites en annexes à des textes aux envolées lyriques en est un exemple désormais évident pour tous. Evacuer d’un revers de la main un abus car celui-ci à toujours été constaté permet un glissement de revers de main en revers de main d’un régime de droits à un régime d’anti-droits.

      M.M.

    • n’oubliez pas d’aprés le kit keuf publié par le raidh et la ldh rien ne vous empéche de prendre en Photo ces " civils " tout comme les crs et autres gardes mobiles quand il commettent leurs exactions et autres " maintien de l’ordre "