Accueil > Car la faune était là poème de Fabrice Selingant
Car la faune était là poème de Fabrice Selingant
par le Rouge-gorge
Publie le mercredi 15 mars 2017 par le Rouge-gorge - Open-Publishing2 commentaires
Car la faune était là
Sous la ramure, qui s’allongeait au bord du chemin
parmi les ombres et l’incertitude des branches
c’est ici, qu’embusquée était la seule fraîcheur
un regard étonné des prunelles sauvages
une faune alarmée se réveille soudain
me regarde, m’examine, m’analyse, me sourit
l’anima se redresse et semble m’ignorer
se saisit d’une fraise et la porte à ses lèvres
le fruit semble saigner car une larme en coule
sa langue la régale et son sourire me cueille
elle rit de mon émoi devant sa nudité
ah l’impudique sauvageonne
brisant les frondaisons tout à coup disparaît
là, brusquement retentit le cri railleur d’un geai.
Fabrice Selingant
Messages
1. Car la faune était là poème de Fabrice Selingant, 17 mars 2017, 05:30, par Judith63
Ah, la belle surprise que voilà !
Et moi qui dans la cage d’un genre bien défini enfermais inconsciemment -stupidement le Rouge-gorge
Heureusement , le poète a mille ressources pour toujours nous étonner
Merci pour cet envoûtant poème tout en contrastes subtils, mi-séduisant mi-inquiétant.
1. Car la faune était là poème de Fabrice Selingant, 17 mars 2017, 17:31, par le Rouge-gorge
Je suis ravi que cela plaise, c’est vrai qu’il n’y a ici rien de politique, il s’agit bien d’un texte très récent, (très) où l’envoûtement subi, mais aussi désiré provoque un trouble.
Je pense que la séduction évoquée, ailleurs, par Claire, m’a lancé un défit à la créativité.
La page blanche a fait le reste.
Pour la photographie, il s’agit d’un lieu où peu de gens se sont aventurés depuis fort longtemps (au vu des objets anciens que j’y ai découverts, mais que j’ai laissés sur place...) En Suède, en pleine campagne, sur des chaos rocheux, près de Strömstadt, non loin de la frontière norvégienne.
Merci, reine de cœur, pour cette lecture si complète.
Fraternellement.
Fabrice le Rouge-gorge