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Justice pour les lycéens ! : répression révélatrice

Publie le mercredi 25 mai 2005 par Open-Publishing
8 commentaires

de Renaud B.

Aujourd’hui (mercredi 25 mai) s’est ouvert le procès de Samuel Morville, représentant de la coordination nationale lycéenne. Il est accusé d’avoir craché sur un véhicule de police (sic) et d’avoir insulté des agents... Il nie les insultes, affirmant avoir été frappé par les policiers qui l’auraient ensuite contraint à dire "j’aime la police, vive la France". Voilà globalement le résumé des faits. Voir : http://www.reuters.fr/locales/c_new...

Au-delà du fait que ce procès soit clairement politique : même si le crachat était un geste qui n’apportait rien, quelle dignité sera blessée par ce crachat ? Aucune, ou à la rigueur celle du "fautif". Celle de la police ? J’aimerai rencontrer ce Monsieur Police... Et l’on ne me fera pas croire que chaque membre de l’institution policière puisse être si susceptible qu’il ait été atteint par ce crachat ! Passons sur les accusations d’insultes, c’est à la justice de faire son travail en toute indépendance.

Alors, oui, cette affaire est révélatrice d’un certain nombre d’éléments. Tout d’abord, replaçons le contexte : le 31 mars, le mouvement lycéen n’est plus à l’apogée de ses mobilisations. Mais il est loin d’être « essoufflé » comme l’affirme le commissaire qui aurait été insulté. Le 31 mars correspond aux périodes d’occupations. A ce moment-là, le mouvement s’émancipe des syndicats FIDL et UNL, et forme la coordination nationale lycéenne (rassemblant les Comités d’Action Lycéenne d’une majorité du territoire français). Là où le commissaire se trompe c’est sur le fait que cette coordination aurait une appartenance supposée à « l’extrême gauche ». C’est entièrement faux, la coordination était officiellement apolitique non pas d’inspiration « anarcho libertaire » (dixit le commissaire Grubis). Il n’y avait, en théorie, ni gauche ni droite dans cette coordination bien que certains de ses membres aient des appartenances associatives ou politiques en-dehors du mouvement lycéen. C’est le cas de Samuel Morville.

S’il y a bien eut radicalisation de la part des lycéens (sans rechercher la violence), il y a aussi eut volonté de casser ce mouvement de la part des forces de polices. Le commissaire Grubis affirme ainsi que les lycéens recherchaient la provocation et les coups de matraque dans l’espoir de pouvoir relancer le mouvement. C’est-à-dire en devenant des martyrs. C’est tout simplement ridicule : les coups de matraques sont en effet tombés (on se rappelle des brutalités policières à Lille), des lycéens ont été frappés, blessés. Et le mouvement s’est essoufflé, la technique est bien connue : agir par la violence effraie un certain nombre de personnes. C’est donc une volonté (policière ou politique) de casser le mouvement qui a guidé les arrestations et les brutalités policières.

La rengaine est bien connue, et elle est malheureusement reprise de plus en plus régulièrement : « POLICE PARTOUT, JUSTICE NULLE PART ».

Reste aujourd’hui les protestations provenant de la MAJORITE des lycéens, des revendications qui n’ont toujours pas été écoutées. Reste un semblant d’éducation nationale, que l’on dégrade toujours plus depuis des années, une éducation dévaluée. Reste la criminalisation de ceux qui se seront battus pour des valeurs de liberté (car l’éducation est l’apprentissage de la liberté) et d’égalité.

JUSTICE POUR EUX !

Messages

  • c’est un scandale !!!
    je n’ai plus l’impression de vivre dans un pays libre !!! tout est régi par l’état qui ordonne à ces jeunes de se taire et de ne pas montrer au peuple français leur hostilité à l’égard des réformes.

    • ne parlons même pas du role des médias officiels qui n’ont cessés pendant le heures chaudes du mouvement d’insulter de calomnier et de dires des saloperies sur la coordination lycéenes

    • 84 et 81, vous avez raison ! ... j’ajoute que Amnesty International, dans son dernier rapport, cite la France comme contrevenant aux Droits de l’Homme justement par rapport aux violences de la police envers les lycéennes-lycéens ... ATTENTION ! Cet même État de "Non-Droit" exige que le Traité Constitutionnel soit approuvé par le peuple français !!!

      Mavi

  • Il n’y a aucun doute nous sommes bien en France, les vieilles méthodes resurgissent. Le peuple et la jeunesse sont méprisés, le gouvernement applique de vieilles méthodes, le tout sécuritaire, on sort le bâton pour nous obliger à nous taire, elle est belle la démocratie !!! attention à la sanction à force de jouer aux bâtons ils risquent de se retourner. Le peuple et la jeunesse ne sont pas prêts à tout encaisser sans rien dire. Et oui Monsieur Raffarin c’est bien la rue qui commande c’est vous qui tremblait aujourd’hui rendez-vous le 30 mai, qu’allez-vous faire ?donner des coups de bâtons à tous ces gens que vous humiliez depuis 3 ans. VIVE LA JEUNESSE C’EST L’ESPERANCE POUR UNE FRANCE PLUS BELLE ET PLUS HUMAINE.

  • Les agriculteurs peuvent exploser le bureau d’un(e) ministre, les viticulteurs casser du CRS, les pêcheurs ou les routiers faire du blocus... rien, nada, queudal, ceux là, la justice n’y touche pas !

    mais un mollard sur le pare brise de la caisse de l’inspecteur la bavure (ooops pardon, du lieutenant la bavure), ca c’est pas possible :)))