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9 mai, rassemblement contre le "coup d’État médiatique" - 25 mai Bellaciao "censuré" sur Google actualités (news) ?

Publie le mercredi 25 mai 2005 par Open-Publishing
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de Sébastien Homer

Paris. Un millier de personnes contre le diktat du "oui".

Le lieu est symbolique. Place de l’Europe. Une chanson de la compagnie Jolie Môme s’élève : "Au milieu du troupeau qui bêle, le mouton noir se rebelle." Ils étaient, lundi soir, près d’un millier rassemblés à l’appel de l’Observatoire français des médias (OFM) pour dire leur ras-le-bol face au diktat du "oui" dans les médias lorsqu’ils traitent de la constitution européenne.

Des professionnels de l’information, dont le directeur de l’Humanité, Patrick Le Hyaric, des responsables politiques, mais avant tout de simples usagers des médias. Une même colère les unit. S’y côtoient des militants communistes, socialistes, Verts, d’extrême gauche.... et même quelques militants UMP favorables au "non" ! Gravitent autour ces médias dont on entend rarement parler, la télé associative Zaléa TV, le mensuel de décryptage PLPL, le site internet bellaciao.org ... Des voix alternatives qui veulent donner de la voix pour redonner voix au chapitre aux sans-voix.

Jacques Cotta, l’instigateur de la pétition "La censure du non dans les médias, ça suffit" lancée à France Télévisions, n’en revient pas : "On en est à plus de 6 000 signatures !" Il faut dire qu’ "entre janvier et mars, toutes chaînes confondues, 71 % des intervenants étaient favorables au "oui", accaparant 73 % du temps de parole", souligne Renaud Lambert, de l’OFM, dénonçant en vrac l’affaire Barroso, le show de Chirac sur TF1, bref tous ces petits manquements au devoir d’honnêteté et d’impartialité qui fonde la déontologie journalistique.

Des manquements qui, pour lui, trouvent leur source dans « la concentration des médias, les liaisons dangereuses dont Dassault est la figure la plus emblématique, la casse de l’audiovisuel public et l’asservissement de l’information à la logique du profit ». Et de refuser cet « ordre médiatique qui méprise les citoyens ».

Même son de cloche de la part de Jacques Cotta qui propose à ses collègues « son carnet d’adresses. On y trouvera les numéros de téléphone de ceux que l’on entend jamais à la télé ». Et, opposé à la règle d’« équité » prônée par le CSA lui préférant celle d’« égalité » - car « lorsqu’il faut répondre par oui ou par non, le découpage est simple » - d’en appeler son président, Dominique Baudis, à se souvenir qu’il a « été journaliste ».

Quant à Henri Maler, de l’Acrimed, il constate : « En 1995, l’ensemble des médias se mobilisait pour la contre-réforme de la Sécurité sociale. En 2003, c’était pour la contre-réforme des retraites. Aujourd’hui n’est que la continuation de ce que nous avons vécu hier. À nous d’organiser la résistance et de maintenir ce front de vigilance. »

Marcel Trillat, administrateur SNJ-CGT à France Télévisions, en fin de manif, gardait le sourire : « Je ne sais pas si, à quelques semaines du référendum, cela va changer la donne. Mais, une chose est sûre : ce mouvement va au-delà des professionnels. Hélas, Marc Tessier, le patron de France Télévisions, dit oui à tout... Son actionnaire, c’est simple, c’est l’État. » Mais son collègue, Jean-Marc Surcin, de la CFDT, garde espoir : « Même des collègues qui voteront "oui" ont signé la pétition. Pour eux, ce matraquage médiatique est devenu trop caricatural... »

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