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Une ZAD sur le site historique et naturel de Montmaurin

par Laurent Miro

Publie le mardi 6 juin 2017 par Laurent Miro - Open-Publishing

https://vimeo.com/220410667
Montmaurin, commune du pays de Comminges, dans la Haute-Garonne, est un site remarquable, témoin historique particulièrement riche en restes archéologiques mais principalement réputé pour sa villa gallo-romaine, l’une des plus vastes connues en France. Mais c’est aussi l’environnement naturel qui fait de ce site un endroit remarquable. Face à la chaîne pyrénéenne, les sentiers serpentent entre des vallons boisés, des prairies grasses, à proximité des gorges de la Save et de la Seygouade. Un petit paradis pour les oiseaux, les habitants, les vacanciers et promeneurs qui viennent s’y ressourcer.
C’est ici qu’en 2008 l’entreprise Giuliani a jeté son dévolu avec la ferme intention d’y ouvrir une carrière sur des terres municipales, devant détruire pour ce faire une colline entière, la Coume day Hourquat Garriga et Gaüsère, autrement dénommée par les habitants le Pic Mar. Depuis 2008, les riverains luttent pour faire échouer ce projet industriel. Création de deux associations, manifestations, blocages, pétitions, soutiens du monde culturel et scientifique, du Conseil départemental, du Conseil régional, des écologistes, procès jusqu’au Conseil d’État ... rien n’y fait, l’entreprise ne désarme pas et campe sur sa volonté de destruction de cet espace.
En 2014, la nouvelle municipalité avait été élue autour de ce mandat, l’annulation de la mise en concession du lieu. Mais le pouvoir change souvent les personnes, même chez un simple élu local. A l’étonnement de tous, la mairesse, tout en continuant à s’affirmer comme une opposante ferme au projet industriel de carrière, traîne des pieds, louvoie, négocie, temporise, refuse de proposer au vote cette annulation auprès du conseil municipal. Il faut dire que, parallèlement, l’État lui fait miroiter une grosse enveloppe de 620 000 € (!) pour moderniser le musée archéologique local, une manne (ou un miroir aux alouettes ?).
Pendant ce temps, le carrier poursuit son œuvre. Pour commencer les travaux, un diagnostic archéologique lui est demandé par la préfecture. Cette semaine, les premiers tracteurs sont arrivés sur place afin de défricher (ils disent "débroussailler") une parcelle de la forêt. Quelques riverains sont arrivés et ont tenté de les en empêcher. Aujourd’hui, ils appellent à venir les soutenir.
Pour tout renseignement, contacter Laurent, ou le Café des Vallées.