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Testament virtuel.

par red1917

Publie le jeudi 15 juin 2017 par red1917 - Open-Publishing

Ceci est mon testament virtuel.

C’est un nouveau concept.

Ce document n’empêchera pas, que dans un avenir proche, suite à mon décès, que mon clone numérique puisse continuer à publier, grâce à un transfert de mes données neuronales sur un support informatique.

Pourquoi si tôt ?

Parce que je vis dans la hantise d’écrire un testament un jour où je rappellerai plus le nom du président en exercice.

30 ans.

C’est l’âge moyen à partir duquel les neurones commencent à se détruire.
30 ans c’est l’apogée, mais aussi donc le début de la fin.

Je refuse qu’une assistante de fin de vie me gronde parce que j’ai pas fini ma purée.

Je refuse de croire, à 70 ans passés, que je suis encore capable de faire un jogging.

Je refuse, à 80 ans, d’être la risée des jeunes car je serai surpris de traverser un hologramme dans la rue, parce que je n’aurai pas l’implant permettant de différencier les humains réels des projections 3D de personnes qui voyages virtuellement avec leurs Hyper-3D-Phone.

Déjà j’ai pris un sacré coup (de vieux).

Le président à 7 ans de moins que moi, et certains des futurs députés n’étaient pas nés quand j’avais 20 ans.

Donc ne me peux plus me permettre de me moquer de V.G.E.

Comme les anciens des années 1960 qui ne comprenaient rien à cette musique de sauvage qu’était le rock’n’roll.

Je suis incapable de comprendre tous mes frères et sœurs moins âgés d’avoir constamment leur téléphone en mode kit main libre, et de parler comme on parlerais à des fantômes en ignorant tout ce qui se passe autour de nous.

Bon, voilà, je suis passé dans le camp des vieux cons.

D’une certaine façon, c’est un soulagement.

Essayer de paraître jeune est un exercice épuisant.

Alors que de cesser de regarder les streaming incessants des catastrophes du monde entier, cela laisse un temps fou pour s’apercevoir que les hirondelles sont en avance, que les Acacias continuent leurs progressions fulgurantes.

Que les fourmis recommencent le cycle de ramassage de graines en tout genre, puisqu’elles savent que le dérèglement climatique ne sera un drame que pour les grands mammifères.

Soulagé aussi de ne plus participer au débat sur la disparition de la gauche.

Putain cela fait 200 ans que le gauche disparaît.

Et 200 ans que la droite pleurniche , la décadence ceci, le manque de respect cela, la disparition des valeurs d’antan gna gna gna gni gna.

Mais comme d’habitude, je me laisse aller à des digressions qui retardent le contenu signifiant de ce qui aurait dû être un vrai testament.

Donc : Oui je lègue tous mes organes encore en marche gratuitement, à l’exception de mon foie sur les conseils de mon docteur.

Je lègue toute ma fortune au premier sans-abris qui sera capable de chanter le premier couplet de l’internationale.

Pour l’aider, il faudra placarder sur les murs :

Debout ! les damnés de la terre 
Debout ! les forçats de la faim 
La raison tonne en son cratère : 
C’est l’éruption de la fin 
Du passé faisons table rase 
Foule esclave, debout ! debout ! 
Le monde va changer de base : 
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Refrain
C’est la lutte finale 
Groupons nous et demain 
L’Internationale 
Sera le genre humain.

Bon voilà, je pense que j’ai fais le tour.
Si je gagne au Loto je pense que je changerai radicalement d’avis.

Mais alors là, cela sera à mon avatar d’assumer.

Merci de ne pas apporter de fleurs mais à la rigueur un petit Gamay fruité.
A la place du curé, une fanfare qui reprendra la chanson de Brel. (quand c’est qu’on mettra dans l’trou).

Non je ne suis pas serein.

Oui la mort me terrifie.

Mais comme le disais un philosophe Italien, « Si je meurs j’aimerais que cela soit de mon vivant ».

Amen.

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