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Un candidat d’En marche avait été condamné à une peine d’inéligibilité

par SÉBASTIEN MARTI

Publie le jeudi 15 juin 2017 par SÉBASTIEN MARTI - Open-Publishing

C’est un embarrassant sparadrap qui colle à la candidature de Pierre Cabaré, investi par La République en marche (LREM) sur la 1re circonscription de Haute-Garonne.

Ce prothésiste dentaire de 59 ans, qui est passé par tous les spectres de la vie politique locale (France Ecologie, UDI, Cap21), a été condamné en 2003 à un an d’inéligibilité par le Conseil constitutionnel. En cause, la gestion de son compte de campagne lorsqu’il était candidat divers droite aux élections législatives de 2002 sur la 1re circonscription de Haute-Garonne.

M. Cabaré n’avait alors ni mandataire financier ni compte bancaire spécifique pour la prise en charge de ses frais de campagne, ce que la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques impose à tout candidat. Toutes les dépenses engendrées par sa campagne électorale transitaient par un compte courant personnel. Conséquence : ses comptes de campagne avaient été rejetés par la Commission nationale des comptes de campagne et le Conseil constitutionnel l’avait sanctionné d’une peine d’inéligibilité.

Pierre Cabaré n’a pas fait mention de cette condamnation auprès de la commission d’investiture d’En marche qui avait imposé, entre autres critères pour se porter candidat, de « ne pas avoir été condamné à une peine d’inéligibilité ». Son cas fait tache à l’heure où le parti de la majorité présidentielle fonde une partie de son action politique sur une République irréprochable.

Contacté par La Dépêche, Pierre Cabaré s’étonne que ce qu’il qualifie « d’histoire sans intérêt » remonte à la surface quatorze ans après. « Il y a inéligibilité et inéligibilité, considère le candidat. À l’époque j’ai péché par inexpérience. C’est vrai, je n’avais pas ouvert de compte de campagne mais mes seules dépenses se résumaient à trois pots de colle que j’avais achetés environ 100 € sur mes propres deniers et qui ne m’ont jamais été remboursés. Cet épisode me renvoie par ailleurs à une période de ma vie que j’aurais préféré oublier : mon épouse était gravement malade et je n’avais pas du tout la tête à la campagne. Aujourd’hui elle est en vie et c’est ça pour moi l’essentiel ».

Pierre Cabaré reconnaît n’avoir rien dit à la commission d’investiture d’En Marche. « Si j’avais pensé que c’était important, je l’aurais signalé » assure-t-il. Un des membres de la commission d’investiture confirme à La Dépêche « que quelqu’un qui a déjà été sanctionné d’une peine d’inéligibilité ne peut être candidat de la République en marche ». M. Cabaré se dit "déterminé à aller jusqu’au bout". Il est de nouveau éligible depuis février 2004.

La peine dont il a fait l’objet figure au Journal officiel du 12 février 2003. Dimanche soir, l’investiture de Pierre Cabaré aurait été suspendue selon un communiqué de LREM cité par l’AFP.

http://www.ladepeche.fr/article/2017/05/28/2583189-exclusif-candidat-marche-avait-ete-condamne-peine-ineligibilite.html

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