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Valls, De Rugy : quand les perdants du PS se transforment en idiots utiles de la macronie

par Francois Cocq

Publie le jeudi 29 juin 2017 par Francois Cocq - Open-Publishing
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Coup double dans la même journée : avec Valls et De Rugy, la République en marche ! (LREM) se nourrit des restes de la primaire du PS. Prime aux perdants pour prétendre faire du neuf avec du vieux. Mais surtout recyclage de cautions de « gôche » suffisamment affaiblies et compatibles pour ne pas risquer de faire contrepoids à la politique de casse sociale et écologique de M. Macron.

Il y a d’abord eu Manuel Valls qui, dans un tango à deux temps avec le pouvoir en place, annonçait ce matin qu’il quittait le PS avant de se voir dans la foulée adoubé par le groupe LREM en tant que député apparenté. Puis, sans coup férir, François De Rugy a été sorti du chapeau par M. Macron pour prendre la présidence de l’Assemblée nationale.

Macron raconte une histoire mais il faut lire entre les lignes : si après Richard Ferrand à la tête du groupe parlementaire LREM et avec François De Rugy au perchoir il donne aujourd’hui aux ex-du PS et affidés les clefs du Parlement, il a auparavant laissé le volant du gouvernement à la droite avec Edouard Philippe à Matignon, Bruno Lemaire à Bercy et Gérald Darmanin à l’action et aux comptes publics. Or il n’y a là aucun équilibre politique comme M. Macron voudrait nous le faire croire dès lors que la pratique politique, et la loi d’habilitation sur les ordonnances qui sera présentée demain en atteste, fait de l’exécutif le seul dépositaire de l’action publique.

Le Président peut bien recaser au Parlement des cautions de « gôche », ceux-là ne sont rien d’autres que des idiots utiles de la macronie. Dans la primaire, ils ouvraient la voie au glissement de l’opinion et des idées vers le libéralisme financier de M. Macron. Après la primaire, ils lui servaient de marche-piedpour lui permettre de remporter l’élection. Ils en sont aujourd’hui remerciés en étant recasés dans la sphère de la macronie pour être un contrepoids futile à la politique libérale de l’exécutif.

L’épisode est par ailleurs révélateur, après le 1er acte de samedi pour l’élection du président de groupe, de la soumission des députés macronistes à leur Président : ceux-là juraient leurs grands dieux que jamais au grand jamais ils ne serviraient à blanchir politiquement le linge sale d’hier : ils acceptent comme un des leurs l’ancien Premier ministre. Quant à leur liberté de parole et d’action, après que pas un d’entre eux n’ait osé s’élever ce week-end contre la candidature de Richard Ferrand à la tête de leur groupe, ils acceptent pareillement et docilement François de Rugy, l’homme des combines politicardes du dernier quinquennat entre EELV et le PS, à la tête de l’Assemblée. Avec les députés Macron aux ordres, le royaume de la combine est décidément bien gardé.

L’histoire ne serait pas close si l’on ne constatait que les commentateurs et les petits politiques qui hier s’époumonaient à vouloir faire passer tout le monde par la moulinette de la primaire du PS s’érigent encore en donneurs de leçon au nom de « l’UUUnité ». Benhamias, Pinel, De Rugy, Valls, la primaire du PS sert encore aujourd’hui à nourrir la bête Macron après lui avoir permis de remporter la présidentielle. Et encore, il paraît que Benoît Hamon l’a gagnée…

https://francoiscocq.fr/2017/06/27/valls-de-rugy-quand-les-perdants-du-ps-se-transforment-en-idiots-utiles-de-la-macronie/#more-3657

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