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La faute à Platon.

par L’iena rabbioso

Publie le lundi 14 août 2017 par L’iena rabbioso - Open-Publishing

I.A : invraisemblable absurdité

Cet article n’est pas philosophique, mais a pour thème la dérive consternante du concept d’intelligence artificielle.

Juste quelques commentaires sur la pensée de Platon.

Que dit-il ?

Que la pensée humaine est logique pure.

Et que pour y accéder, il faut se débarrasser de tout ce qui est vulgaire, matériel.

Et que le bas peuple ne peut accéder à ce stade de pensée, car il est trop con, car il passe son temps à travailler comme une bête au lieu de méditer.

C’est l’image de l’ombre portée sur le mur des cavernes qui a tant dévasté la pensée occidentale.

En clair, le commun ne peut percevoir la réalité pure, la vérité pure, car son cerveau est trop obstrué par des parasites de type animal pour voir l’image parfaite.

Pour une image plus contemporaine, imaginez que le bas peuple ne reçoive la télé qu’en noir et blanc, sans le son, alors que le citoyen éclairé capte parfaitement BFM-Télé.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la république de Platon était tout sauf égalitaire.

Mais il il y a pire concernant ce type : il est le concepteur de la supériorité de l’homme sur l’animal.

L’animal ne parle pas, donc ne pense pas, donc ne dispose pas d’une âme logique.

Un de ses disciples ira même jusqu’à dire : regardez, je tape sur ce chien avec mon pied, et il grince.

C’est à dire qu’il est tellement animal qu’il ne perçoit pas la douleur.

Bien sûr, ce genre de message passeraient assez mal de nos jours, mais il faut avoir conscience du fait que notre culture est imprégnée de ce type de certitude depuis tellement longtemps, qu’il faudra à peu près le même temps pour que le publique l’admette que entre la découverte de Newton que les planètes se tombaient dessus mais en faisant un rond, et l’instant où l’église Catholique a fini par admettre que la terre n’est qu’une planète comme une autre : Plusieurs siècles plus tard.

Que valent 30 années de littérature prouvant qu’un animal à non seulement un ADN quasiment identique à nous mais qu’en plus il souffre, dort et rêve comme nous ?

Rien comparé aux 3 ou 4 milles ans de cette pensée suprématiste humaine.

Donc je le dis sans rougir, Platon c’est pire que la bible.

D’ailleurs c’est pour ça que la théologie chrétienne à fini par envahir l’Europe : c’est parce que l’expérience quotidienne contredisait les superbes montages logiques de Platon.

Il y a eu un raccourci malheureux : la pensée est nocive donc la bêtise est préférable.

Moi je n’ai qu’une unique expérience (car je n’ai pas bac+12) :

Un jour que j’étais disons un peu déprimé, j’ai croisé le regard de ma chienne.

Et , croyez le ou non, je m’en fous, mais le regard de ma chienne a fait comme imiter ma tristesse.
Et je me suis dis c’est trop con, et j’ai dis la phrase magique : « on va jouer ? ».

Et comme un crétin j’ai joué au jeu du bâton qu’on lance, et que contrairement à la légende, le chien ne nous rapporte jamais mais nous met au défis de le reprendre.

Voilà. Mieux qu’une pilule, à peine moins efficace qu’un verre de vodka, jouer comme un idiot pendant 10 minutes, et la journée paraît plus belle.

Tout cela vous paraîtra un peu vain, j’imagine, sauf que ce préambule était nécessaire pour vous faire admettre la seconde partie de cet article.

L’intelligence artificielle est une connerie.

Même si je ne suis pas un scientifique, j’ai quelques connaissances en matière d’informatique et « d’intelligence artificielle ».
Les guillemets sont là pour indiquer que ce terme est un non-sens.

Il faut bien avoir une chose à l’esprit : l’obsession de produire une machine qui aurait la capacité de comprendre et d’appréhender le monde extérieur est à peut près le seul objectif des chercheurs en cybernétique ou anciennement informatique.

C’est parce que il y a une demande pour cela.

Il y a une histoire datant du 18eme siècle concernant un escroc qui prétendait avoir conçu un automate joueur d’échec.

Bien sûr toute la noblesse accourra pour se mesurer à ce robot (le mot n’existait pas encore), et ils perdaient avec le même plaisir imbécile d’avoir été supplémenté par une machine intelligente que celui d’avoir la certitude de bien jouer aux échecs.

En fait, (vérifiez vous même), c’était un homme (turc mécanique, un nain selon la légende) qui était caché sous le dispositif.

Quand la truanderie à été découverte, inutile de vous dire qu’un maximum d’effort a été déployé pour oublier ce regrettable incident, pour éviter ce que redoutent le plus les nobles : le ridicule.

A la fin du 20eme siècle, un ordinateur a battu pour la première fois un joueur d ’échec de haut niveau.

Cela a fait la une des journaux : voilà ! les machines sont devenues plus intelligentes que les hommes.

Encore une fois, trucage : en lieu et place du fantasme de cerveau électronique, il y a seulement un algorithme, une modélisation purement logique du jeux d’échec, sans que la machine ne perçoive qu’il est en train de jouer.

Sans entrer dans les détails, il a fallu que la puissance des ordinateurs atteignent les valeurs actuelles (de kilo octets dans les années 70 aux tera octets actuels, un cadencement d’opérations basiques de quelques milliers à quelques milliards), pour que la puissance de calcul puisse supplanter la théorie du jeu, basée sur l’expérience de toutes les parties célèbres jouées. Et même s’il est possible actuellement de modéliser dans les circuits qui stockent les 0 et les 1 pour « mémoriser » toutes les parties célèbres, et même encore toutes les parties d’un certains niveau déjà jouées, la machine ne gagne que par sa puissance de calcul, et non parce ce qu’il y a quelque chose d’intelligent dans les circuits électroniques.

Pour parler plus simplement, une machine gagne avec autant d’intelligence qu’une calculatrice donne immédiatement le résultat de 1789 x 2017, ce qui demande à un cerveau intelligent un certain temps, car ce n’est absolument pas un résultat qu’il est nécessaire d’avoir immédiatement pour la survie quotidienne.

Mais derrière tout cela, il y a bien sûr la mégalomanie humaine et l’éternel appât du gain.

Des sociétés paient très cher des sur diplômés pour enfin monter sur Internet un robot présentable.

On voit en effet des vidéos impressionnantes de bidules qui font des trucs invraisemblables, comme par exemple de marcher (d’une manière bizarre mais bon), de prendre ou donner des objets, et même de communiquer en langage réel ou en langage des signes.

Je suis désolé de faire mon grincheux, mais encore une fois : trucage.

Ici, il faut bien le dire, on est dans le High-tech, dans la concurrence débile entre le Japon et les USA pour convaincre la population que R2-D2 existe déjà.

Connerie.

Demandez à ce robot de monter un escalier, et contemplez le en train de se casser la gueule.

Ou encore, un robot capable de grimper un escalier (oui c’est possible) : demandez lui de faire la même chose avec un escalier bizarre dont la hauteur des marches change et qu’en plus, les marches descendent parfois au lieu de monter. : Kolossale rigolade !

Bon voilà, il y a un certain temps que les scientifique savent que le terme « intelligence » ne pouvait pas s’appliquer à une entités non organique.

C’est pour cette raison, et pour continuer à ramasser des millions de dollars, que les scientifiques explorent une nouvelle voie.

Si on interconnectait le système nerveux d’un organisme vivant avec des circuits électroniques ?

Parfois comme ça, sans un gramme d’alcool, sans Marie-jeanne , sans poudre blanche et sans LSD, il arrive à des chercheurs d’avoir ce genre d’idées, surtout s’il veulent finir leurs carrières riches et célèbres.

De terminator à Ghost in the shell, encore une fois, le public est fasciné car effrayé par ce genre de scénario : et si le robot devenait le maître du monde ?

Mais c’est la même névrose que celle décrite dans la planète des singes : notre statut d’égal des Dieux va-t-il être remis en cause par un Frankenstein ?

Et là on en revient à la base du problème : la querelle entre les mentalistes et les expérimentalistes.

Querelle qui n’est pas politiquement neutre.

D’une part, les descendants de Platon, Descartes, avec son célèbre « Je pense donc je suis ».

Pour vulgariser afin de faire court : Notre cerveau est une machine logique, Qui contient dès le départ des briques de bases, des pré symboles, qui seront ensuite traduits dans le monde sensible par des mots articulés.

Cela veut dire que la réalité des choses pré-existe.

Disons (mais là j’ extrapole un peu trop) que c’est la vision de droite.

L’école qui conteste ce point de vue se base sur l’observation.

Au delà de la discussion autour de l’acquis et de l’innée, il y a cette constatation : aucune intelligence ne peut pré-exister sans interaction avec le monde extérieur, c’est à dire non seulement sans le langage partagé entre semblables, mais surtout sans notre capacité à voir, sentir, toucher, et réaliser ce que nos semblables décrivent avec le même langage les impressions de ce qui a été senti, vu, et touché.

Par exemple la couleur rouge ne peut pas être une idée (pensée mentaliste).

Il faut un jour qu’un enfant entende : ceci est rouge pour qu’il ensuite ne confonde plus jamais le rouge du bleu, non pas parce que la longueur d’onde du rouge est intrinsèquement rouge, mais parce ce que d’un accord commun, on a décidé que cette longueur d’onde se nommerait rouge.

Les mentalistes détestent cette idée, et ils y opposent la notion de conscience.
Donc le fameux « Je pense donc je suis ».

Comment en effet comparer le bonobo à l’humain, puisque l’un ne vit qu’au jour le jour, alors que la race humaine supérieure peut avoir conscience du passé , de l’avenir, et puisse se savoir humain.

En effet je me réveille tous les matins, et je constate que j’ai toujours deux mains, deux pieds, et que mon visage dans le miroir ressemble énormément à celui qui m’a été reflété il y a trois jours.

Le test du miroir est d’ailleurs encore un critère permettant de qualifier l’intelligence, c’est à dire la conscience de soi.

Les singes, les éléphants ont ce privilèges.

Par contre, si vous avez eu un chat, vous avez remarqué qu’il se comportait devant un miroir comme si l’image était un autre chat.

Cela fait-il du chat une machine dépourvue de conscience ?

Mentalistes, continuez dans votre voie, mais ne vous demandez-vous jamais pourquoi un chat vous reconnaît, alors que ne voyez dans le ciel qu’une nuée d’oiseaux, et aucun oiseau en particulier.

Pour conclure, oui il est probable qu’un jour les firmes robotiques fabriquent des robots soldats capables de faire la différence entre un uniforme bleu et un uniforme jaune, et de massacrer les bleus ou les jaunes selon la façon dont ils ont été programmés.

Mais sur la définition de l’intelligence, nous ne seront jamais d’accord la dessus.

Il se s’agit pas de puissance, d’agilité, de vitesse.

Mais de la faculté à appréhender ce monde curieux, en se trompant le plus souvent, mais en conservant en mémoire ce qui est bon, comme l’eau, l’air, et la terre fertile.

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