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Deux ex-brigadistes en détention

Publie le samedi 28 mai 2005 par Open-Publishing

Deux ex-brigadistes italiens ont été arrêtés à Paris avant d’être présentés à un juge antiterroriste et écroués.

Deux ex-brigadistes italiens, en fuite après s’être soustraits à leur contrôle judiciaire français fin 2004, ont été arrêtés à Paris jeudi matin avant d’être présentés à un juge antiterroriste et écroués, a-t-on appris vendredi 27 mai de sources policières et judiciaire.
Giuseppe Maj, 66 ans, et Giuseppe Czeppel, 45 ans, ont été présentés au juge d’instruction antiterroriste Gilbert Thiel jeudi soir et placés sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention (JLD).
En les plaçant sous mandat de dépôt, le JLD a ainsi révoqué le contrôle judiciaire que les deux hommes avaient ignoré, a indiqué une source judiciaire.

Les deux hommes avaient décidé de se soustraire à leur contrôle judiciaire en juin 2004 amenant le juge Thiel à prendre à leur encontre un mandat d’arrêt.

Lors de leur arrestation, jeudi, boulevard de Charonne (Paris XIème) par la Division nationale antiterroriste (DNAT, de la direction centrale de la Police judiciaire), ainsi que le révèle le Figaro de vendredi, les deux hommes ont été trouvés porteurs de faux papiers italiens.

Association de malfaiteurs

Giuseppe Maj, ingénieur et architecte, éditeur de livres sur le marxisme, considéré comme une figure de l’extrême gauche italienne, et Giuseppe Czeppel, avaient été arrêtés à Paris le 23 juin 2003 à la demande de la justice italienne.

Au cours de perquisitions, en vertu de deux commissions rogatoires internationales des parquets de Bologne et de Naples, enquêtant respectivement sur l’assassinat, le 19 mars 2002, du conseiller du gouvernement Marco Biagi, et sur la possible constitution d’une nouvelle "association subversive", du matériel de fabrication de faux papiers et des documents vierges avaient été découverts.
Le juge français avait alors mis les deux hommes en examen le 27 juin 2003 pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et détention de documents administratifs falsifiés".
Ils avaient été écroués, puis remis en liberté en décembre 2003 et placés sous contrôle judiciaire.

Après la découverte de nouveaux faux papiers sur les deux Italiens, la justice française pourrait décider d’engager de nouvelles poursuites à leur encontre.

Acquittement ou non-lieu

Les deux militants d’extrême gauche italiens ont obtenu des non-lieux en Italie dans plusieurs procédures pénales, a précisé vendredi 27 mai leur avocat français Me Henri de Beauregard.
Guiseppe Maj et Guiseppe Czeppel "ont déjà fait l’objet de cinq procédures pénales italiennes sous des chefs d’inculpation divers, qui se sont toutes conclues en acquittement ou non-lieu", a indiqué leur avocat français.

"Après six mois de détention, un an de contrôle judiciaire, et sur la base d’un dossier absolument vide, Monsieur Maj a de nouveau été placé en détention. Sous des chefs d’inculpation abracadabrants, les autorités italiennes cherchent depuis 25 ans à criminaliser l’idéalisme politique", selon Me de Beauregard.

"Je suis consterné de voir désormais la justice française s’associer à
cet acharnement judiciaire", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, selon Me Henri de Beauregard, les deux hommes n’ont jamais appartenu "à (sa) connaissance" aux Brigades rouges italiennes, mais à divers mouvements d’extrême gauche

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