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Instants précieux poème de Fabrice Selingant
par le Rouge-gorge
Publie le dimanche 7 janvier 2018 par le Rouge-gorge - Open-Publishing2 commentaires
Instants précieux
Tous deux, chasseurs d’or et pêcheurs de merveilles
Le temps sera une cascade, un torrent, les flots tumultueux
L’onde cristalline,les remous et l’écume si rapide
Chaque étoile filante, chaque flocon dans l’air
Chaque illumination, chaque aurore, chaque sourire
Éclats, brillants, rivière de diamants,
Richesse pure de scintillements fragiles
Seront bien à saisir et même bien plus à recevoir
Nous n’y mettrons pas les doigts de nos mains fatiguées
De peur qu’au simple contact, s’altère leur beauté
Nous les cueillerons, de la pulpe de nos lèvres, afin de transporter
De bouche en bouche, de bouche en cœur, l’accord, l’arcane
Comme de jolis mots, comme de bonnes idées, comme des idéaux
De nos regards, si jeunes encor, et oui, car j’ai bien vu
Sur tes pupilles, ma blonde amour, les images se former
Afin d’y établir, là, pour l’éternité, leur demeure secrète
Nous prendrons la chaleur, car elle est partageable
Nous prendrons la lumière, car elle bien commun
Qui nous viendra, alors, de la belle saison
De la rondeur pleine, d’une fin de bel été
Ou du début d’automne qui nous est annoncé
Comme un cadeau pour nous et bientôt s’en va naître.
Fabrice Selingant
Messages
1. Instants précieux poème de Fabrice Selingant, 11 janvier 2018, 09:44, par Judith63
En lisant ce beau poème tout chevillé d’espoir , voilà que je me suis mise à penser, entre mille évocations, à la blonde Ahed Tamimi, pour encore donner du sens à ses larmes de lutte.
Car son combat n’est autre que celui de ceux qui veulent" prendre "
la chaleur, car elle est partageable
la lumière, car elle bien commun
Mon interprétation personnelle n’engage que moi bien évidemment, sans intention de récupérer ces Instants précieux qui invitent au verbe naître.
1. Instants précieux poème de Fabrice Selingant, 13 janvier 2018, 02:14, par le Rouge-gorge
Quel bonheur de renouer contact, oh chère Judith.
Tu livres là, trop facilement à mon goût, tous les secrets de mon art.
Mon combat quotidien pour Ahed Tamimi, pour Ebru Firat, pour Salah Hamouri, qui a tant d’importance pour moi et dont le reflet est encore sur ma page facebook, se double de l’annonce dont je suis secrètement dépositaire d’un futur en devenir et qui me comble de joie.
Ainsi, 29 années après le poème écrit pour une petite fille à naître, c’est un cadeau nouveau qui s’annonce enfin.
Voici à nouveau le poème d’il y a 29 années :
Ton monde est un ensemble plein
Ton monde est un ensemble plein
ton ciel Nature-Maternelle
tu es
tu vis parce que
tu bouges.
Les rires te chahutent
s’ondule l’avenir
tu chahutes en retour.
Ça doit être ton pied
petit
lancé à prendre dans la main
se jouant de l’élasticité.
Caresses
à ton crâne
à tes fesses
toute arrondie
apparition progressive
puis soudain coup.
Sommes fréquents
tendres heures
l’âtre du ventre
est un nid de candeur.
Là tu ne dors pas
tu fais de petits sauts
parfois même
tu te fais
douleur vive
d’autres fois manger est impossible
tu cognes si haut si fort.
Le hoquet te dérange
alors poulain fougueux
ou diable de petit ange
joue sous une couverture.
On ne sait
manque de transparence
comment
si par bonheur
tu étais retournée.
Le huitième mois commence
déjà on te voudrait
indépendante vie
et libérant l’espace
du ventre appesanti.
L’absolu savoir tu es une fille
parfois se déraisonne
quand le doute surgit.
Auras-tu les yeux en amandes tendres inclinées
la mouche rose au dessus de la pommette gauche
la tache ronde à la naissance du cou ?
Viens de l’autre côté
hors des limbes pleins et chauds
viens de notre côté viens à nos côtés
il y existe des espaces d’amour
infinis.
Fabrice Selingant poème paru dans Clara le magazine de Femmes solidaires