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Instants précieux poème de Fabrice Selingant

par le Rouge-gorge

Publie le dimanche 7 janvier 2018 par le Rouge-gorge - Open-Publishing
2 commentaires

Instants précieux

Tous deux, chasseurs d’or et pêcheurs de merveilles
Le temps sera une cascade, un torrent, les flots tumultueux
L’onde cristalline,les remous et l’écume si rapide
Chaque étoile filante, chaque flocon dans l’air
Chaque illumination, chaque aurore, chaque sourire
Éclats, brillants, rivière de diamants,
Richesse pure de scintillements fragiles
Seront bien à saisir et même bien plus à recevoir
Nous n’y mettrons pas les doigts de nos mains fatiguées
De peur qu’au simple contact, s’altère leur beauté
Nous les cueillerons, de la pulpe de nos lèvres, afin de transporter
De bouche en bouche, de bouche en cœur, l’accord, l’arcane
Comme de jolis mots, comme de bonnes idées, comme des idéaux
De nos regards, si jeunes encor, et oui, car j’ai bien vu
Sur tes pupilles, ma blonde amour, les images se former
Afin d’y établir, là, pour l’éternité, leur demeure secrète
Nous prendrons la chaleur, car elle est partageable
Nous prendrons la lumière, car elle bien commun
Qui nous viendra, alors, de la belle saison
De la rondeur pleine, d’une fin de bel été
Ou du début d’automne qui nous est annoncé
Comme un cadeau pour nous et bientôt s’en va naître.

Fabrice Selingant

Portfolio

Messages

  • En lisant ce beau poème tout chevillé d’espoir , voilà que je me suis mise à penser, entre mille évocations, à la blonde Ahed Tamimi, pour encore donner du sens à ses larmes de lutte.
    Car son combat n’est autre que celui de ceux qui veulent" prendre "
    la chaleur, car elle est partageable
    la lumière, car elle bien commun

    Mon interprétation personnelle n’engage que moi bien évidemment, sans intention de récupérer ces Instants précieux qui invitent au verbe naître.

    • Quel bonheur de renouer contact, oh chère Judith.

      Tu livres là, trop facilement à mon goût, tous les secrets de mon art.

      Mon combat quotidien pour Ahed Tamimi, pour Ebru Firat, pour Salah Hamouri, qui a tant d’importance pour moi et dont le reflet est encore sur ma page facebook, se double de l’annonce dont je suis secrètement dépositaire d’un futur en devenir et qui me comble de joie.

      Ainsi, 29 années après le poème écrit pour une petite fille à naître, c’est un cadeau nouveau qui s’annonce enfin.

      Voici à nouveau le poème d’il y a 29 années :

      Ton monde est un ensemble plein

      Ton monde est un ensemble plein

      ton ciel Nature-Maternelle

      tu es

      tu vis parce que

      tu bouges.

      Les rires te chahutent

      s’ondule l’avenir

      tu chahutes en retour.

      Ça doit être ton pied

      petit

      lancé à prendre dans la main

      se jouant de l’élasticité.

      Caresses

      à ton crâne

      à tes fesses

      toute arrondie

      apparition progressive

      puis soudain coup.

      Sommes fréquents

      tendres heures

      l’âtre du ventre

      est un nid de candeur.

      Là tu ne dors pas

      tu fais de petits sauts

      parfois même

      tu te fais

      douleur vive

      d’autres fois manger est impossible

      tu cognes si haut si fort.

      Le hoquet te dérange

      alors poulain fougueux

      ou diable de petit ange

      joue sous une couverture.

      On ne sait

      manque de transparence

      comment

      si par bonheur

      tu étais retournée.

      Le huitième mois commence

      déjà on te voudrait

      indépendante vie

      et libérant l’espace

      du ventre appesanti.

      L’absolu savoir tu es une fille

      parfois se déraisonne

      quand le doute surgit.

      Auras-tu les yeux en amandes tendres inclinées

      la mouche rose au dessus de la pommette gauche

      la tache ronde à la naissance du cou ?

      Viens de l’autre côté

      hors des limbes pleins et chauds

      viens de notre côté viens à nos côtés

      il y existe des espaces d’amour

      infinis.

      Fabrice Selingant poème paru dans Clara le magazine de Femmes solidaires